Marine Johnson: vous ne devinerez jamais quel est son deuxième métier!
«STAT» du lundi au jeudi 19 h, Radio-Canada

Nathalie Slight
Contrairement à son personnage de Rosalie dans STAT, que les téléspectateurs ont appris à apprécier avec le temps, Marine Johnson sait nous charmer rapidement. Passionnée par son métier, elle profite des pauses entre les tournages et les représentations de théâtre pour partir à l’aventure!
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Marine, tu as débuté assez jeune dans le métier, n’est-ce pas?
Au primaire et au secondaire, je faisais beaucoup de théâtre. Sachant que j’aimais jouer, mon enseignante de violon m’a demandé si j’aimerais passer une audition pour jouer dans un court métrage, réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette. J’ai décroché le premier rôle, à l’âge de 13 ans. J’ai eu un véritable coup de cœur pour le jeu; et à tel point que j’ai demandé à mes parents s’ils pouvaient m’inscrire dans une agence artistique.
Qu’ont-ils répondu?
Ils ont refusé, ils me trouvaient trop jeune. À l’époque, j’étais déçue, mais je respecte full leur décision aujourd'hui. Parallèlement à mon métier de comédienne, je coache des enfants sur des plateaux et je suis en mesure de constater qu’évoluer dans mon monde d’adulte peut être perturbant pour certains jeunes. Travailler, être confronté à des refus d'audition, s’absenter de l'école, conjuguer avec une certaine popularité... tout ça peut jouer dans le développement d’un enfant.
À quel âge es-tu revenue au jeu?
Lorsque j’ai terminé mes études secondaires, je me suis inscrite en théâtre au Cégep de Saint-Laurent. Comme j’étais en âge de prendre mes propres décisions, j’ai joint une agence artistique. Un mois plus tard, on m’offrait un rôle dans le long métrage Y’est où le paradis. Un rôle très formateur pour moi sur le plan humain, puisque j’incarnais une jeune fille ayant une déficience intellectuelle.
Comment t’es-tu préparée pour ce rôle?
Une fois par semaine, j'allais passer quelque temps dans une école destinée aux jeunes ayant une déficience intellectuelle, afin de m'inspirer de leur réalité et de m'aider à plonger dans la peau de mon personnage. J’ai par la suite enchaîné avec le tournage du film La petite fille qui aimait trop les allumettes. J’ignore pourquoi, mais on me confie souvent des personnages de rebelles. C’est peut-être lié à ma voix grave et à l’énergie que je dégage. Pourtant, je peux être très douce, joyeuse, optimiste.
Depuis trois saisons, on peut te voir dans STAT. Tu incarnes Rosalie, la fille de Dr Philippe Dupéré. En quoi ce rôle est-il différent des autres que tu as interprétés jusqu’à présent?
Ça fait des années que je suis comédienne, mais mon rapport avec le public a changé depuis que je joue dans STAT. Les gens que je croise dans la rue me saluent ou viennent me parler. De nature discrète, j'appréhendais un peu ça au départ, mais finalement, ça fait plaisir de jaser avec les téléspectateurs. On a de beaux échanges.
Ton personnage a été au centre de grosses intrigues, notamment lorsque Rosalie a été violée par son ex-amoureux Francis...
Cette scène ne fut pas évidente à jouer, mais comme je connais le comédien Antoine Desrochers depuis quelques années, je me sentais en confiance, et j'étais entourée d’une équipe bienveillante. Je n’ai pas fait de recherche sur les victimes de viol puisque, malheureusement, on connaît tous quelqu’un, de près ou de loin, qui a déjà vécu une agression, à différents niveaux. Je me suis donc basée sur ce que j’avais entendu autour de moi, pour jouer cette scène délicate.
Autre scène délicate: la mort du père de Rosalie dans la série, Philippe Dupéré!
Pour ces scènes, la fiction s’entremêlait à la réalité, car nous étions tous sous le choc du départ de Patrick Labbé et de Virginie Ranger-Beauregard. La peine que nos personnages ressentaient, c’était aussi la peine que nous avions de perdre nos collègues de travail dans la vraie vie. Jusqu’à présent, Rosalie reste présente dans STAT. J’ai hâte de voir ce qui adviendra de mon personnage après la mort de son papa.
Tu disais tantôt être assez discrète, et c’est vrai! Tu accordes peu d’entrevues et tu n’es pas très active sur les réseaux sociaux.
J’ai une réserve naturelle, mais depuis quelque temps, j’ai le goût de m’ouvrir un peu plus, notamment sur mes passions. Quand je n'ai pas de contrat, j’en profite pour voyager. Lors de mon dernier voyage, je suis allée faire une randonnée d’une vingtaine de jours avec des amis, dans les montagnes, au Colorado.
À pied?
Oui, oui. Il faut prévoir assez de nourriture pour le périple, remplir nos gourdes d’eau dans les rivières en prenant soin de la filtrer, mais pour le reste, notre quotidien consistait à marcher le jour en suivant le sentier et à dormir la nuit dans notre tente. La plupart du temps, le réseau cellulaire ne fonctionnait pas. On se sentait seuls au monde!

Vous arrivait-il de croiser des gens?
Oui. C’était surtout des Américains, puisqu’ils voyagent beaucoup d’un État à l’autre. Je me souviens d’un homme qui nous a dit que nous étions les premières personnes à qui il parlait depuis quatre jours!
Tu possèdes finalement un petit côté rebelle! Chez toi, ça s’exprime dans tes voyages d’aventure!
C’est vrai! J'ai déjà fait le tour d'une île d'Hawaï sur le pouce pendant un mois. C’était une expérience bizarre par moments, mais comme nous étions deux, je me sentais en confiance. Quand j’y repense, il y a peut-être eu des moments moins sécuritaires, mais j’apprécie 1000 fois cette façon de voyager!

Qu’est-ce que ça t’apporte, cette façon de voyager?
Lorsque je marche en montagne, même si je suis avec des amis, je suis quand même seule avec mes pensées. Ça me permet de ralentir, d’identifier mes priorités et d’apprécier les petits moments de la vie quotidienne aussi simples que prendre un café le matin. En plus, ces voyages-là me nourrissent pour mes rôles, parce que je rencontre toutes sortes de gens que je n’aurais pas croisés autrement.
(Marine réfléchit et ajoute...)
En fait, il n'est pas nécessaire de faire des voyages d’aventure pour décrocher, se ressourcer et s’inspirer. Je pratique l’escalade depuis quelques années ici au Québec et j’adore ça. Je suis aussi massothérapeute depuis huit ans. Comme j’ai ma propre clientèle, ce deuxième emploi m’occupe entre mes contrats au théâtre, à la télé ou au cinéma.
Et qu’est-ce qui s’en vient pour toi?
Il y a les tournages de STAT qui se poursuivent, une tournée au théâtre avec la pièce Au cœur de la rose - Généalogie d'une tristesse et je me prépare aussi pour un autre projet qui sera bientôt annoncé. C’est un rôle qui comprend une préparation et une transformation physique, ce qui est assez rare ici. J’ai hâte de pouvoir vous en dire plus!