Marie-Philip Poulin et la Victoire de Montréal devront battre une gardienne au sommet de son art

Mylène Richard
Si la Victoire de Montréal veut prolonger sa saison vendredi et provoquer un cinquième et ultime match dans sa demi-finale, elle devra trouver un moyen de percer la muraille de la gardienne d’Ottawa, première recrue à signer un blanchissage en séries dans la LPHF.
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Depuis quelques semaines, Gwyneth Philips est en feu. Et, mardi, elle a été parfaite en repoussant 26 tirs, dont sept de Marie-Philip Poulin et six de Laura Stacey, pour permettre à la Charge de prendre les devants 2 à 1 dans cette confrontation.
«Il faut mettre encore plus de lancers au filet, plus de trafic, il faut lui rendre la tâche plus difficile», a noté Poulin, qui a déjà réussi un doublé face à Philips en janvier, l’envoyant aux douches.
Mais, depuis, les choses ont grandement évolué pour la jeune femme de 24 ans. À sa première saison chez les professionnelles, elle a fait preuve de patience en secondant la numéro 1 Emerance Maschmeyer. Cette dernière est tombée au combat en mars et Philips a pris la relève, guidant la formation ottavienne vers sa première participation aux séries.
«Elle est nouvelle dans cette ligue, mais ce n’est pas son premier rodéo, a rappelé son entraîneuse Carla MacLeod, mardi, au terme d’un gain de 1 à 0. Elle a été phénoménale à l’université. En arrivant au sein de notre organisation, elle a travaillé avec Pierre Groulx [instructeur des gardiennes] et Emerance. Elle a continué de progresser. Elle a faim, elle veut s’améliorer et elle profite de chaque occasion en s’amusant.»
On sait que vous avez besoin de repos après ce match
— Victoire de Montréal (@PWHL_Montreal) May 12, 2025
We all know you need to recover from this 4th OT win pic.twitter.com/alGHVhjIeh
La finale du Mondial
Puis, en avril, Philips s’est fait un nom lorsqu’elle a remplacé au pied levé la partante américaine Aerin Frankel, blessée à la suite d’un violent contact avec Stacey en finale du Championnat du monde contre le Canada.
Avec un pointage de 2 à 2 et moins de 15 minutes à jouer en troisième période, la 14e sélection au dernier repêchage de la LPHF a sauté dans la mêlée. Elle n’a cédé qu’une fois sur 18 lancers et a aidé son pays à reconquérir le titre mondial... face à Ann-Renée Desbiens.
C’est du déjà-vu pour la native de l’Ohio. À ses trois premières campagnes avec l’Université Northeastern, à Boston, elle n’avait disputé que 16 matchs, derrière Frankel. Après le départ de celle-ci, Philips s’est imposée, étant élue gardienne par excellence dans la NCAA en 2023.
«‘‘Gwyn’’ a été extraordinaire, a soutenu Mannon McMahon, auteure de l’unique filet mardi. On a confiance qu’elle peut arrêter toutes les rondelles. Elle est très spéciale. Dans le vestiaire, elle est très drôle. En même temps, son calme déteint sur le reste de l’équipe.»

Parmi l’élite
À 5pi7po, Philips n’est pas la plus grande à sa position. Toutefois, elle peut compter sur une brigade défensive dévouée. La Charge n’a d’ailleurs accordé qu’un lancer dans les derniers instants de la partie, quand la Victoire avait retiré Desbiens au profit d’une sixième joueuse.
«Je m’inspire de mes coéquipières. [Ashton] Bell a encaissé de grosses mises en échec et elle était toujours là. D’autres ont bloqué des tirs. Ça me motive à arrêter une rondelle si elle se rend à moi», a mentionné Philips.
«On doit mieux voiler sa vue. C’est une gardienne d’élite, elle l’a démontré à plusieurs reprises», a observé la défenseure Erin Ambrose, précisant que Montréal avait aussi des «marqueuses d’élite».
Outre Poulin, Stacey et Catherine Dubois ont aussi réussi à la déjouer au moins deux fois cette saison, que ce soit avec la Victoire ou le Canada.

Au-dessus de la mêlée
Mais, depuis le début des séries, Philips est dans sa bulle. Elle n’a donné que cinq buts en 255 minutes de jeu, incluant le match le plus long de l’histoire du hockey féminin professionnel.
Desbiens n’a rien à envier à sa rivale, mais la Victoire n’a plus de marge de manœuvre si elle veut revoir ses partisans dimanche à Laval.
