Marie-Christine Chartier propose une histoire de deuil, d'amitié et de relations père-fille dans son nouveau roman

Autrice de plusieurs romans très remarqués, Marie-Christine Chartier propose cet été un nouveau roman qui parle d’amour, bien sûr, mais aussi de deuils, de renoncements, de reconstruction de soi. Avec sa petite touche inattendue, ses aller-retour entre le présent et le passé, Le garçon d’encre offre une lecture rafraîchissante, originale, bien vivante, qui mêle les réflexions sur la vie, la famille, les relations amoureuses et le retour aux sources.

À la mort de son père, Maxine, une jeune femme désabusée, distante et plutôt cynique, retourne à contrecœur dans son village natal du Lac-Saint-Jean pour assister aux funérailles. Elle revoit la maison de son enfance, les lieux familiers qu’elle a quittés il y a plusieurs années. Le choc est brutal et la replonge dans des souvenirs douloureux et des blessures mal cicatrisées.

Maintenant orpheline de mère et de père, elle compte repartir dès la fin de la cérémonie, mais une surprise l’attend chez le notaire. Elle apprend que son père, un romancier célèbre, a modifié son testament peu avant son infarctus du myocarde fatal.

Pour toucher l’héritage, Maxine devra accepter une condition insolite qu’elle accepte à reculons; une condition qui changera peut-être le cours de sa vie.

Un roman longuement mûri

Marie-Christine Chartier explique, en entrevue, qu’elle portait ce roman en elle depuis longtemps. «Depuis que j’ai 18 ans, j’ai eu envie d’écrire cette histoire. Après cela, je suis tombée dans des histoires à deux voix. L’histoire de Maxine se raconte à une voix et je ne l’avais pas encore fait. J’étais prête à l’écrire: on approfondit encore plus le personnage parce qu’il y a deux fois plus de chapitres avec elle.»

«Comme le lecteur va s'en rendre compte, il y avait beaucoup de défis par rapport à la fin du livre. Je n’avais pas encore les outils. Je n’avais pas l’idée. Je n’avais pas la structure. Mais finalement, j’ai mis tout ça en œuvre parce que ça faisait longtemps que je l’avais commencé et je n’étais pas capable de la terminer.»

Une histoire d’amitié

Marie-Christine révèle qu’elle a écrit pour la première fois un roman qui est un petit peu moins une histoire d’amour et plus une histoire d’amitié et de relations entre le père et la fille. «Même si son père est décédé, on examine les difficultés que Maxine a eues avec son père.» C’est aussi la première fois que le contexte l’amenait à raconter d’abord une histoire, plutôt que créer d’abord les personnages.

Le thème du retour au bercail et de tout ce que cela réveille est important dans Le garçon d’encre... et c’est un thème cher à l’écrivaine. «Je le vois un peu dans ce que j’ai écrit avant, mais c’est plus fort dans celui-ci. Il y a cette idée qu’on veut faire la paix avec d’où on vient, pour mieux avancer.»

Maxine revient à la maison... mais la maison de son enfance est un personnage, dans ce livre. Elle a une grande importance. Je voulais l’aider à panser les blessures qu’on a tendance à fuir. Revenir pour guérir, c’était vraiment important dans ce livre.»

Enfouir ses émotions

Ce thème est-il très proche de son vécu à elle? «Je pense que c’est plus proche de mon processus de vivre dans un long déni et, à un moment donné, devoir faire face à la musique. Je suis bonne pour enfouir mes émotions. Je pense que j’en ai pas et que tout va bien, je continue, je continue... et [puis] ça me surprend. Ça vient me chercher. Tu ne peux pas enfouir ça tout le temps.»

La rencontre avec Alex Fraser, dans le roman, permet à Maxine d’avancer. «Il est là pour aider Maxine, mais elle ne veut pas nécessairement être aidée. Et je trouvais intéressant qu’on ne sache pas tout sur Alex.»

Le garçon d’encre

Marie-Christine Chartier

Éditions Hurtubise

224 pages

▶ En librairie le 1er août.

• Marie-Christine Chartier est l’autrice de six romans qui ont tous connu beaucoup de succès.
• On lui doit L’allégorie des truites arc-en-ciel (2018), Tout comme les tortues (2019), Le sommeil des loutres (2020), La floraison des nénuphars(2021), En plein cœur de Saturne (2022) et L’éveil des érables (2023).
• Elle est détentrice d’une maîtrise en psychopédagogie à l’Université Laval et elle a aussi joué au tennis de haut niveau aux États-Unis pendant six ans.
• Elle lit elle-même la version audio du livre.

«Je me lève pour aller mettre un 45 tours. Je me laisse bercer par la voix de Ben Howard. C’est un des avantages de mon style de vie: je peux toujours faire jouer de la musique, que ce soit chez moi, au bar ou au magasin. J’en joue aussi moi-même, sur mon clavier électronique. La musique, c’est la seule chose qui me fait me sentir en vie. Je sais que c’est intense, dit comme ça. La première fois que je l’ai mentionné à Sandrine, je m’attendais à ce qu’elle me dise de retirer une bûche – c’est son expression préférée pour signifier qu’il faut se calmer. À la place, elle m’a fixée dans les yeux un instant, avant de hocher la tête. Ce n’est pas un hasard si elle est ma meilleure amie.»

- Marie-Christine Chartier, Le garçon d’encre, Éditions Hurtubise

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