Maison de l'horreur à Rouyn-Noranda: l'accusé se dépeint plutôt comme celui qui réglait les conflits
James Testa subit son procès notamment pour agression sexuelle et traite de personnes qu’il hébergeait dans sa résidence


Erika Aubin
Un quinquagénaire de Rouyn-Noranda accusé pour des sévices sexuels et physiques sur plusieurs personnes se dépeint plutôt comme un bon père, qui hébergeait des gens dans le besoin et s’assurait de garder une harmonie dans la résidence.
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«Je me ramassais à toujours essayer de les calmer. [...] J’ai essayé de l’aider du mieux que je pouvais», a assuré James Testa, lundi au palais de justice de Rouyn-Noranda.
«Je leur parlais comme je parle en ce moment», a-t-il ajouté d’un ton calme et rassurant.

L’homme de 56 ans a commencé à témoigner pour sa défense, lui qui subit son procès depuis février. Il fait face à une trentaine de chefs d’accusation, dont agression sexuelle armée, traite de personnes, voies de fait, harcèlement criminel, bestialité et menaces de mort.
Pendant plus de 10 ans
Pendant plus d’une décennie, il aurait fait vivre l’horreur à plusieurs personnes qui ont vécu chez lui, à sa résidence rurale en Abitibi-Témiscamingue. Les 11 victimes alléguées sont des hommes et des femmes. L’une d’entre elles aurait été âgée de seulement 12 ans au début des agressions, selon l’acte de dénonciation.
Au fil du procès, les plaignants sont venus raconter les sévices sexuels et physiques qu’ils auraient subis. Une fois, Testa aurait isolé de force un homme dehors pendant une quinzaine de minutes en plein hiver à -20 degrés Celsius, alors qu’il ne portait qu’un sous-vêtement.
À au moins trois reprises, Testa aurait aussi mis de force ce résident dans «les égouts de la maison qui sortaient dans le champ».
L’accusé aurait aussi déjà déféqué sur un garçon et forcé des chiens à se battre, entre autres.
Au début de son témoignage lundi, Testa s’est plutôt présenté comme un père qui entretenait de bonnes relations avec sa conjointe et ses enfants.
Un bon samaritain
Au fil des ans, il dit avoir pris sous son aile différentes personnes dans le besoin. Leur identité est protégée par la Cour.
Par exemple, il a hébergé une dame «car elle ne se sentait plus en sécurité» dans son ancienne résidence. Celle-ci avait toutefois un tempérament explosif qui minait l’ambiance, a raconté l’accusé.
«Elle explosait pour un oui et pour un non. Elle pétait des coches pour avoir ce qu’elle voulait», a-t-il expliqué.
Testa, lui, essayait de calmer le jeu, a-t-il dit. Il s’interposait lorsqu’elle avait des conflits avec d’autres colocataires, ce qui était fréquent.
«Des fois, elle m’envoyait promener... J’ai vu des affaires que je n’avais jamais vues. C’était intolérable. [...] J’ai essayé de faire ce que je pouvais», a-t-il assuré.
Son témoignage se poursuivra mardi, devant la juge Manon Lapointe. En plus des accusations criminelles, le procureur général du Québec a entamé des procédures pour saisir la résidence de Testa sur le rang du Lac-Boisclair.
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