Luguentz Dort célèbre avec le peuple

Benoît Rioux
Le défilé tirait à sa fin, jeudi midi à Montréal-Nord, quand Luguentz Dort est débarqué de sa rutilante Lamborghini avec le trophée Larry O’Brien pour mieux marcher avec ses partisans, pendant au moins les 100 derniers mètres, sur la rue Charleroi.
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L’image, captée par notre photographe Joël Lemay, pouvait difficilement être plus forte. On aurait cru Rocky Balboa dans un quartier de Philadelphie.

Au moment d’organiser les célébrations dans l’arrondissement de Montréal-Nord, la mairesse Christine Black avait d’ailleurs été avertie par l’entourage du nouveau champion de la NBA. L’objectif pour le joueur du Thunder d’Oklahoma City était d’être près du peuple.

«Luguentz cadre tellement avec l’ADN de Montréal-Nord, vient-elle témoigner. Il a travaillé fort, mais il reste quelqu’un de simple, accessible et terre-à-terre, il veut demeurer proche des gens.»
Avec Mathurin et Boucher
Une fois arrivé au rassemblement prévu au parc Pilon, Dort a encore une fois rendu hommage à ses racines quand, en prenant des questions posées par des enfants, il a rapidement identifié les deux autres joueurs de la NBA avec qui il voudrait s’aligner «pour un match à 3 contre 3 dans une ruelle de Montréal-Nord».

«Je vais rester avec les joueurs qui sont dans la NBA et qui représentent Montréal-Nord: Bennedict Mathurin et Chris Boucher», a-t-il répondu à la petite Zaïra.
À un autre jeune, il a avoué son amour pour le riz blanc et le poulet haïtien de même que pour le griot, sous les applaudissements nourris (sic) de la foule.
Québec et Haïti ne font qu’un
De manière symbolique, au cœur des nombreuses personnes rassemblées, flottaient un drapeau québécois et un drapeau haïtien.
Celui qui tenait le drapeau fleurdelisé, s’auto-identifiant comme «Le Patriote», s’est exclamé: «Je me souviens que l’union fait la force», mixant habilement la devise du Québec avec celle d’Haïti.

À propos de sa récente conquête dans la NBA, Dort a offert une importante leçon qu’il a lui-même apprise au fil des ans.
«Parfois, quand tu travailles pour obtenir quelque chose, tu pourrais t’attendre à ce que ça arrive directement, mais parfois, ça prend du temps et il faut demeurer patient et continuer à travailler», a-t-il clamé.
La mairesse lui ouvrait la porte
Mme Black, qui était directrice du Centre des jeunes L’Escale avant de devenir mairesse de l’arrondissement Montréal-Nord en 2016, peut elle-même témoigner du fait que Dort a multiplié les efforts, dès son jeune âge, pour devenir un joueur de basketball professionnel.
«Il était toujours sur les terrains situés tout près du centre et moi, comme directrice, je demeurais parfois seule dans les bureaux administratifs, a-t-elle raconté. Je me souviens très bien de ce garçon qui, parfois, cognait à la porte pour venir boire de l’eau ou aller aux toilettes.»
Aujourd’hui, malgré son titre de champion et le lucratif contrat de 87,5 M$ pour cinq ans qu’il finira d’écouler d’ici 2027, Dort demeure un gars du peuple. Un gars de Montréal-Nord.