LPHF: une nouvelle règle qui donne des maux de tête

La LPHF a beau être plus sévère concernant les coups à la tête, un nouveau règlement pourrait donner des sueurs froides.

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Lorsque l’arbitre décerne une pénalité, les joueuses de l’équipe fautive doivent rester sur la patinoire jusqu’à la prochaine mise en jeu.

Tant la Victoire de Montréal que le Fleet de Boston se sont retrouvés avec trois attaquantes et une défenseure en désavantage numérique, mercredi, lors du premier match hors concours de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) présenté à la patinoire Denis-Savard.

«On ne pouvait pas changer et [Mikyla] Grant-Mentis s’est transformée en défenseure, ce que je ne veux jamais voir, parce qu’elle est là pour marquer des buts!» a blagué Kori Cheverie, avouant que ça pouvait tourner au chaos.

Quand on a demandé à l’entraîneuse-chef de la Victoire si elle aimait cette idée, elle a répondu en français et avec politesse: «Pour maintenant oui, mais on verra».

Ça n’a pris que quelques secondes avant que Cheverie ne livre le fond de sa pensée.

«Je valorise beaucoup les joueuses qui évoluent en désavantage. Mais quel rôle reste-t-il à ces filles avec cette nouvelle règle? On leur enlève des responsabilités», a-t-elle déploré.

Pas de triche

Comme l’a raconté son homologue de Boston, Courtney Kessel, les deux équipes ont tenté de petites astuces, mais les arbitres étaient à l’affût. Notamment quand la gardienne Ann-Renée Desbiens – qui a cédé sa place à Sandra Abstreiter après avoir cédé deux fois en 40 minutes – a déplacé volontairement son filet, les officiels ont refusé le changement.

D’un autre côté, lorsqu’une punition est appelée juste avant une pause télévisuelle, le club pris en défaut profite d’un repos supplémentaire.

Cheverie a été informée de cette nouvelle règle il y a quelques jours à peine, après le début du camp d’entraînement. Elle en a discuté avec sa troupe avant la rencontre.

«Tout le monde doit être prêt à relever ce défi, a confirmé Maureen Murphy, seule marqueuse de la Victoire. Et les entraîneurs doivent rapidement décider s’ils envoient une attaquante ou une défenseure en cas de pénalité à retardement. On a aussi parlé de la possibilité d’impliquer la gardienne. Nous allons découvrir les différentes options en cours de saison.»

«Les gardiennes sont super bonnes dans cette ligue, alors ça va peut-être donner plus de chances d’avoir des buts sur le jeu de puissance et rendre le jeu plus intéressant», a souhaité la centre Alexandra Labelle.

Du jeu robuste

Parmi les autres règlements annoncés la veille, il y a celui pour les coups illégaux à la tête, alors qu’une pénalité majeure et une inconduite de partie seront automatiquement décernées. Ce qui est une bonne nouvelle pour une ligue de plus en plus robuste. Laura Stacey et Mariah Keopple ont eu de petits rappels face au Fleet, les deux ayant pris quelques instants avant de se relever après avoir encaissé de percutantes mises en échec.

«On s’attendait à ça de la part de Boston, a reconnu Cheverie. Mais la priorité, c’est la sécurité des joueuses, qui elles doivent apprendre à se protéger.»

Les recrues ont aussi eu un avant-goût du style de jeu de la LPHF.

«J’ai aimé ça, j’aime jouer physique. Je pense que ce sera le fun à ce niveau avec des contacts», a mentionné Lina Ljungblom, qui évoluait avant en Suède, où les mises en échec sont permises.

D’ailleurs, la jeune ailière de 23 ans a bien fait aux côtés de Marie-Philip Poulin et de Stacey, au grand bonheur de Cheverie, qui a aimé sa hargne, notamment face à Hilary Knight, auteure d’un doublé dans une victoire de 3 à 1 de Boston.