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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Sauvageau ne vise rien de moins que la coupe!

Photo d’archives, Martin Alarie
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2024-11-15T01:00:00Z
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Demandez à Danièle Sauvageau quel est son objectif pour la saison de la Victoire de Montréal, vous obtiendrez une réponse franche, claire et directe.

«L’objectif, c’est de remporter la coupe», m’a-t-elle répondu, hier midi, après le premier exercice sur glace du camp d’entraînement de son équipe.

Pour ceux qui se posent la question, il s’agit de la Coupe Walter, nommée en l’honneur du propriétaire de la Ligue professionnelle de hockey féminin, Mark Walter. Le monsieur en question craint davantage la fin du monde que la fin du mois. Il est propriétaire, entre autres choses, des Dodgers de Los Angeles, tombeurs des Yankees de New York lors de la récente Série mondiale.

Beau contraste

La réponse de Sauvageau contraste avec ce que les organisations sportives ont trop souvent l’habitude de nous servir. Pas seulement à Montréal, mais dans l’ensemble de l’univers sportif.

Combien de fois entend-on une directrice ou un directeur sportif déclarer qu’il ne vise rien de moins que le championnat?

À cette question, je réponds qu’il n’y a pas de mal à livrer tout haut le fond de sa pensée. Évidemment, il faut croire aux chances de réussite de son équipe. En ce qui concerne la sienne, Sauvageau n’a aucun doute.

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«On a vu la saison dernière ce qu’on est capable de faire, souligne-t-elle.

«Malgré les nombreuses blessures qui ont décimé nos rangs, on a réussi à terminer deuxième au classement, rappelle-t-elle. En séries contre Boston, on a perdu deux fois en prolongation. L’une de ces rencontres a nécessité trois périodes de prolongation.

«La victoire aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. C’est ça, la compétition. Aerien Frankel a été extraordinaire devant le filet de Boston [dont le surnom est “le Fleet”]. On s’est frappées à un mur.»

Crédibilité établie

À pareille date l’an dernier, la Ligue professionnelle de hockey féminin était une nouvelle venue dans le monde du sport nord-américain. S’il y avait longtemps que les joueuses et les entraîneuses attendaient la création d’un circuit solide, elles n’en étaient pas moins dans l’expectative.

«On ne savait pas à quoi s’attendre, dit Sauvageau.

«Les camps d’entraînement s’étaient échelonnés sur six semaines. On a disputé notre premier match le 1er janvier. Cette année, on commence le 30 novembre.

«Les amateurs connaissent le calibre de jeu. L’intérêt est là, la crédibilité de la ligue est là pour rester.»

Et que dire de la demande?

La Victoire disputera ses matchs locaux à la Place Bell cette saison. L’amphithéâtre qui sert de domicile au Rocket de Laval depuis ses débuts dans la Ligue américaine en 2017 compte 10 300 places.

Avec ses 3500 places, l’Auditorium de Verdun ne suffisait pas à la demande.

«La fébrilité n’a pas baissé, enchaîne Sauvageau.

«Au début de l’aventure, l’an dernier, les gens étaient curieux. Pour plusieurs, le hockey féminin était une découverte. Les joueuses n’étaient pas visibles entre les Championnats du monde et les Jeux olympiques. Elles n’avaient pas de ligues où jouer.»

Tout a changé avec l’arrivée de la LPHF.

«En l’espace de deux semaines, on n’avait plus de chandails à vendre, signale Sauvageau.

«Les billets se sont envolés.»

Des années sous le radar

L’histoire de la LPHF est fabuleuse. Car rares sont les nouvelles ligues sportives qui connaissent un succès instantané. Sauvageau apporte toutefois une nuance à cet égard.

«L’émergence du hockey féminin ne s’est pas faite du jour au lendemain, affirme-t-elle.

«D’autres ligues ont existé auparavant. Il y a eu la Ligue canadienne ainsi que la PHF [Premier Hockey Federation]. Il y avait déjà des ligues en Italie, en Suède et en Finlande.

«Anne-Marie Desbiens joue au hockey depuis une quinzaine d’années. Je suis impliquée dans le hockey depuis 40 ans, mais c’est la première fois que j’occupe un poste à temps plein [et rémunéré].»

Les amateurs en auront encore plus à se mettre sous la dent cette année puisque chaque équipe sera appelée à disputer une trentaine de matchs, soit six de plus que la saison dernière.

On ne s’ennuiera pas à la Place Bell!

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