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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: des outils pour moins stresser face à la volatilité extrême

L'indice de volatilité VIX a atteint cette semaine son niveau le plus élevé depuis avril 2020, alors que la pandémie de COVID-19 secouait les marchés.
L'indice de volatilité VIX a atteint cette semaine son niveau le plus élevé depuis avril 2020, alors que la pandémie de COVID-19 secouait les marchés. Getty Images via AFP
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-04-12T04:00:00Z
2025-04-12T16:39:56Z
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Dans cette chronique, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

Chute brutale de plus de 10% en deux jours, remontée spectaculaire de près de 10% quelques jours plus tard, rechute le lendemain... Y a-t-il des outils pour adoucir ces secousses boursières?

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On a beau répéter qu’il ne faut pas se soucier outre mesure des fluctuations des marchés, c’est quand même normal de s’inquiéter quand les mouvements sont aussi violents.

Même les investisseurs qui se tiennent loin des titres individuels et qui misent sur des fonds diversifiés ont vu leurs portefeuilles se faire ballotter depuis la semaine dernière.

Les Bourses progressent de 7% ou 8% par année en moyenne à long terme, mais on risque de ne pas en profiter pleinement si on vend et on rachète impulsivement à chaque tempête.

D’où l’intérêt des produits financiers qui oscillent moins en temps de crise. Surtout que la volatilité pourrait perdurer encore un certain temps.

Un tricycle plutôt qu’un vélo

Francis Sabourin, gestionnaire de portefeuille chez Patrimoine Richardson, inclut de tels produits dans toutes les stratégies qu’il propose à ses clients.

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Ainsi, au lieu d’un vélo avec les titres à revenu fixe (obligations) comme roue avant et les actions comme roue arrière, il opte pour ce qu’il appelle un «tricycle». La troisième roue, ce sont des placements «moins sensibles aux fluctuations».

Francis Sabourin
Francis Sabourin Photo Patrimoine Richardson

M. Sabourin utilise des fonds à rendement absolu et des placements immobiliers non cotés. Mais pour l’investisseur autonome, il existe des produits plus accessibles.

En voici quelques-uns.

Placements garantis liés aux marchés

Ces produits très populaires sont offerts par Desjardins et toutes les banques. Ils allient la sécurité d’un certificat de placement garanti (CPG) au potentiel de croissance supérieur des marchés boursiers. L’avantage: votre capital est garanti, de sorte que vous ne courez aucun risque de perte. L’inconvénient: le rendement est limité. C’est la façon pour l’institution financière de se «payer» pour le risque qu’elle assume à votre place.

Desjardins propose actuellement un placement garanti «promo» composé de titres cotés à la Bourse de Toronto. La coopérative soutient que le rendement annuel maximal est «illimité», mais il faut savoir que ce produit ne donne pas droit aux dividendes. Or, le rendement de ceux-ci est actuellement de plus de 3%. Voilà ce que coûte la tranquillité d’esprit!

Fonds à faible volatilité

Ces fonds visent à adoucir l’impact des soubresauts des marchés. Ils sont très prisés depuis la semaine dernière.

Certains, comme les fonds négociés en Bourse (FNB) ZLB et ZLU de BMO, sont composés d’actions d’entreprises qui ont tendance à connaître moins de fluctuations en Bourse.

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Parmi les titres qu’ils détiennent, on compte Metro, Loblaws et Intact (ZLB) ou encore IBM, Johnson & Johnson et AT&T (ZLU). On est loin de Tesla et de Nvidia!

D’autres, comme le XMU et le XMV d’iShares, regroupent des titres ayant un «risque absolu» plus faible. XMU détient notamment Berkshire Hathaway, Walmart et McKesson tandis que XMV investit dans des entreprises comme Great-West, Thomson Reuters et Enbridge.

Comment ces fonds se sont-ils comportés en ce début d’année chaotique? Le XMU d’iShares a reculé de 2,5%, le ZLU de BMO a fait du surplace (0,0%) alors que le S&P 500 a chuté de 12% (en dollars canadiens et en excluant les dividendes, en date d’hier).

Sur dix ans, le XMU et le ZLU affichent un rendement annualisé d’environ 11%, ce qui est très respectable. Le chiffre comparable pour les fonds canadiens qui suivent le S&P 500 est 13,5%. Ici aussi, la stabilité a un prix: environ 2,5% par année.

Comment ont performé les fonds anti-volatilité?
Nom Symbole 5 ans 10 ans
États-Unis
FNB BMO S&P 500 (indiciel de base) ZSP 18,7% 13,5%
FNB BMO d’actions américaines à faible volatilité ZLU 13,5% 10,8%
iShares MSCI Min Vol USA Index ETF XMU 13,1% 11,4%
Canada
iShares S&P/TSX 60 Index ETF (indiciel de base) XIU 16,3% 8,8%
FNB BMO d’actions canadiennes à faible volatilité ZLB 14,6% 9,0%
iShares MSCI Min Vol Canada Index ETF XMV 15,8% 8,7%
Note: rendements annualisés au 31 mars 2025, déduction faite des frais.


FNB avec tranche protégée

Relativement nouveaux, ces produits suivent le même principe que les placements garantis liés aux marchés, mais ils prennent la forme d’un FNB.

BMO a lancé l’an dernier sa gamme de FNB avec tranche protégée. Ceux-ci procurent une «marge de protection» sur la première tranche de 15% d’une chute du S&P 500. En revanche, le rendement est plafonné et les frais sont plutôt élevés: 0,73%.

Pour obtenir la protection offerte, il faut conserver le FNB pendant au moins un an. Ce produit relativement complexe n’est pas pour tout le monde!

Et vous, que faites-vous pour réduire l’impact de la volatilité sur vos placements? Écrivez-moi: sylvain.larocque@quebecormedia.com.

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