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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: Warren Buffett et la guerre des tarifs

Que faire avec nos portefeuilles dans la tempête actuelle?

Warren Buffet lors d'une entrevue récemment accordée au réseau américain CBC.
Warren Buffet lors d'une entrevue récemment accordée au réseau américain CBC. Capture d'écran d'une vidéo de CBS
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-03-15T04:00:00Z
2025-03-15T14:16:55Z
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Enviez-vous Warren Buffett d’avoir liquidé une partie du portefeuille de Berkshire Hathaway en 2024, ce qui lui a permis d’échapper en partie à la dégringolade boursière du dernier mois?

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Cette semaine, le S&P 500 est brièvement entré en phase de correction. Jeudi, l’indice phare des marchés américains était en recul de plus de 10% par rapport à son sommet historique du 19 février. Il a repris de la vigueur vendredi.

Étonnamment, le S&P/TSX n’a perdu «que» 6,5% entre jeudi et son pic du 30 janvier. Pourtant, la guerre tarifaire de Trump frappe directement le Canada.

Buffett, surnommé l’oracle d’Omaha, passe une fois de plus pour un devin. L’an dernier, Berkshire a vendu 70% de ses intérêts dans Apple et le quart de sa participation dans la Bank of America.

AFP
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Compte bien garni

Le conglomérat a terminé 2024 avec pas moins de 331 milliards $ US en liquidités, soit 100% de plus qu’à la fin de 2023. Cela représente près de 30% des actifs totaux de Berkshire!

Le célèbre investisseur, aujourd’hui âgé de 94 ans, a-t-il vu juste ou a-t-il simplement eu la main chanceuse? Difficile à dire. Chose certaine, cela faisait un moment que les prévisionnistes entrevoyaient une chute des Bourses après les années fastes qu’ont été 2023 et 2024.

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Maintenant, que faire avec nos portefeuilles dans la tempête actuelle? Je n’ai pas de réponses claires à vous donner, mais je vous propose quelques observations.

Devrais-je vendre?

C’est la question qu’on se pose tous quand les Bourses commencent à planter. La réponse classique est simple: jetez vos relevés de portefeuille et pensez à autre chose. Ou encore: profitez de la baisse pour acheter des fonds ou des actions de qualité. Peut-être à l’extérieur de l’Amérique du Nord?

Si vous pensez avoir besoin de liquidités dans les prochaines années ou que votre retraite approche à grands pas, ce n’est pas une mauvaise idée de cristalliser une partie de vos gains en vendant des actions pour acheter des obligations, des CPG ou des FNB de liquidités.

Par contre, si vous investissez à long terme (cinq ans ou plus), n’oubliez jamais que si vous quittez le marché, vous risquez de manquer la reprise, qui pourrait arriver plus vite qu’on ne le pense. En Bourse comme dans la vie, les absents ont (presque) toujours tort.

Si vous voulez réduire votre risque tout en restant en Bourse, vous pouvez opter pour des titres à dividendes qui, au moins, vous récompenseront un peu pour votre patience.

Un secteur à privilégier?

La guerre commerciale qui vient de débuter nous transporte dans des eaux qu’on n’avait pas fréquentées depuis plusieurs décennies! Il est donc périlleux de tenter de prédire ses effets sur l’économie mondiale et sur les marchés financiers, même si on se doute que ces effets-là ne seront pas jolis.

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Cela dit, la Bank of America a estimé cette semaine que certains titres du secteur du logiciel, comme Microsoft, Oracle et Workday, pourraient mieux s’en tirer en cas de récession. L’institution a noté que lors de la crise financière de 2008, plusieurs entreprises du secteur technologique n’avaient subi une baisse de leurs ventes que six mois ou plus après le début de la récession.

Par contre, des titres exposés plus directement aux droits de douane comme Shopify sont plus vulnérables, selon BofA.

Harley Finkelstein, président de Shopify.
Harley Finkelstein, président de Shopify. TechVibes NewsDesk
Les rendements seront-ils plus faibles?

Oui. Du moins si l’on se fie à un récent sondage mené auprès de courtiers par la Securities Industry and Financial Markets Association. Les professionnels interrogés s’attendent en moyenne à un rendement de 10 à 11% pour le S&P 500 en 2025. C’est la moitié moins qu’au cours de chacune des deux dernières années, mais c’est tout de même supérieur à la moyenne historique de 8% (depuis 1928).

Pour ce qui est du S&P/TSX, en début d’année, certains économistes le voyaient terminer 2025 à plus de 28 000 points, ce qui impliquerait un rendement de plus de 13%. Dans les circonstances actuelles, ce serait tout un exploit!

Vous avez des suggestions de sujets pour cette chronique? Écrivez-moi: sylvain.larocque@quebecormedia.com

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