Blocage du ravitaillement: l’étau se resserre autour du convoi à Ottawa
Les policiers ont changé de ton dimanche envers les manifestants qui sont stationnés au centre-ville d’Ottawa
Raphaël Pirro, Francis Pilon et Clara Loiseau
Les forces policières ont finalement décidé de sévir contre les camionneurs et de couper les vivres à ceux qui occupent le centre-ville depuis maintenant 11 jours.
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Au moins sept personnes ont été arrêtées dimanche en marge du « convoi pour la liberté » à Ottawa, dont certaines qui tentaient de fournir nourriture et essence aux camionneurs.
7 people arrested, 100 tickets issued in Demonstration-Related Enforcement #ottnewshttps://t.co/SgiCdTuEf2
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 7, 2022
Alors que la tension grimpait entre les manifestants et les forces de l’ordre, les policiers sont débarqués peu avant 19 h dans l’un des camps de ravitaillement, situé au coin des rues Metcalfe et Albert, sur la colline Parlementaire.

Ces derniers ont confisqué des dizaines de bidons d’essence, qui ont ensuite été récupérés par un camion de la Ville d’Ottawa sous haute escorte policière.

La quarantaine d’agents ont ensuite répété le même manège quelques minutes plus tard au camp Coventry, en périphérie de la ville, où s’approvisionnent plusieurs camionneurs.
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Selon CTV News, plus de 3200 litres d’essence y ont été confisqués.

La police d’Ottawa avait annoncé plus tôt dans la journée que quiconque tenterait de leur apporter du matériel pourrait être arrêté.
État d’urgence
Confronté à la présence de ces manifestants qui s’éternise, le maire d’Ottawa, Jim Watson, a aussi décrété l’état d’urgence.
Aujourd’hui, 6 février, Maire Jim Watson a déclaré l’état d’urgence pour la Ville d’Ottawa en raison des manifestations continues.
— Ville d'Ottawa (@ottawaville) February 6, 2022
Pour plus de renseignements, visitez : https://t.co/TRVMjSjqk1 pic.twitter.com/kKQS61uwjY
« [Cela] reflète le grave danger ainsi que la menace à la sûreté et la sécurité des résidents posés par les manifestations continues et souligne le besoin de soutien de la part d’autres administrations et ordres de gouvernement », a-t-il déclaré par communiqué.
Camp québécois démantelé
Plus tôt en journée, les policiers se sont activés à démanteler l’un des principaux camps de fortune des camionneurs, au parc de la Confédération, non loin du parlement.

« Je suis venu ici pour aider les camionneurs en cas d’urgence. Je vais continuer », a insisté Ronald Marenger, un résident de Gatineau à l’origine du campement qui accueillait de nombreux Québécois.
Plutôt que de partir, plusieurs manifestants ont simplement migré vers le camp de Coventry, situé 4 km plus loin, où ils ont été de nouveau visités par les autorités en soirée.
- Écoutez la chronique judiciaire de l’ex-juge Nicole Gibeault sur QUB radio
Et malgré une augmentation de la pression policière, l’Albertain Éric Mueller, au volant d’un camion 18 roues orné d’une bannière anticommuniste, ne comptait pas partir de sitôt.
« C’est maintenant ou jamais qu’il faut se battre pour ses convictions ! » a-t-il lancé.
Contravention pour les klaxons

La police d’Ottawa a aussi changé sa stratégie ce week-end en ce qui a trait aux contraventions.
Elle a annoncé avoir remis 100 constats d’infraction dimanche pour une multitude d’offenses, allant du bruit excessif à la conduite dangereuse.
Le Journal a d’ailleurs vu dimanche, pour la première fois en 10 jours, deux policiers à pied interpeller le conducteur d’une voiture avec un klaxon modifié.
« Tout le monde klaxonne, mais c’est moi qui a une contravention de 173 $. C’est ma troisième en deux jours. Ils m’ont dit que ce n’était pas légal, c’est ridicule », a pesté Frank Klassen.
Plus de 60 enquêtes pour actes criminels reliés aux manifestations sont en cours.
– Avec Anne Caroline Desplanques
À quoi sert l’état d’urgence ?
- Permet d’assurer des services essentiels aux résidents d’Ottawa
- Facilite l’achat de l’équipement nécessaire aux travailleurs de première ligne dans la capitale fédérale, comme les policiers et les ambulanciers