«Irresponsable»: des parents critiquent l’ouverture des écoles alors qu’elles sont encore inaccessibles en raison de la neige
Les trottoirs étaient impraticables et les enfants devaient marcher au milieu de la rue

Dominique Scali
Des parents qui jugent «irresponsable» la décision d’ouvrir les écoles dès mardi ont choisi de garder leurs enfants à la maison pour qu’ils n’aient pas à marcher en pleine rue ou qu'ils restent pris pendant des heures dans l’autobus scolaire.
«J’étais abasourdie», dit Marie-Lou Beauchemin, qui s’est rendue à l’école de ses enfants lundi soir pour évaluer le trajet qu’ils auraient à faire mardi.
«Il y a des bancs de neige de ma grandeur. Rendue à l’école, la cour était inaccessible. J’avais de la neige jusqu’aux genoux. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour que les enfants entrent», se demande-t-elle.
La résidente de Pointe-aux-Trembles a donc gardé ses deux enfants de 7 et 12 ans à la maison mardi.
La plupart des écoles de la grande région métropolitaine ont rouvert leurs portes mardi, même si leurs alentours étaient encore ensevelis en raison des deux tempêtes ayant laissé 72 cm de neige en trois jours.
Dans leur message de réouverture, plusieurs centres de services scolaires ont d’ailleurs enjoint aux parents la prudence en voiture ou d'accompagner leur enfant jusqu’à l’école.
Où se stationner?
De nombreux parents ont critiqué cette décision sur les réseaux sociaux, incluant des photos de rues et de trottoirs impraticables. Plusieurs se demandaient comment accéder à l’école, ou encore à quel endroit le personnel pourrait se stationner.
«C’est incompréhensible de garder les écoles ouvertes dans ces conditions-là. Je trouve ça vraiment dangereux», s’indigne Mme Beauchemin.

Comment se fait-il que les abords des écoles ne fassent pas partie des priorités de déneigement de la ville? se demande-t-elle aussi.
Isabelle Trépanier est allée accompagner ses deux filles en voiture à l’école mardi martin. «C’était épouvantable», s’exclame-t-elle à propos des voies inaccessibles.
À l’heure du midi, ses filles sont donc revenues à pied. «Elles ont dû marcher au milieu de la rue. C’est n’importe quoi. J’ai averti l’école: elles ne vont pas y retourner tout de suite», tant que l’école n’est pas accessible, dit Mme Trépanier.
2 heures d’autobus
«C’est très irresponsable», juge Sabrina Émond, qui réside dans Montréal-Nord. «Je suis vraiment déçue et fâchée [de la décision d’ouvrir les écoles]. C’est hyper dangereux, même pour nous, en tant qu’adultes.»
Son garçon de 7 ans est donc resté à la maison avec son conjoint mardi.
Et une chance! se félicite-t-elle. Grâce aux notifications du transporteur scolaire, elle a pu constater que l’autobus de son fils a pris 2 heures à effectuer le trajet qu’il prend normalement 25 minutes à effectuer.
De son côté, le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) indique par courriel avoir pris sa décision «avec la plus grande rigueur», notamment en considérant que les conditions actuelles persisteront plusieurs jours.
«Rappelons que l’école est un facteur de protection essentiel pour de nombreux élèves. Pensons à l’aide alimentaire ou simplement parce que leurs parents ne peuvent se permettre de prendre congé», ajoute le CSSDM.
Au moment de publier, le CSS de la Pointe-de-l’Île n’avait pas répondu aux questions du Journal.