Université d’Ottawa : Blanchet invite les étudiants québécois à «reconsidérer» leurs études
Raphaël Pirro
Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet estime que les étudiants québécois devraient «reconsidérer» leurs études à l’Université d’Ottawa si celle-ci ne leur garantit pas d’être protégés en classe des «convictions résolument racistes» du professeur Amir Attaran.
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«C’est sa responsabilité, c’est son devoir de le faire. Ils choisiront le moyen, mais telle doit assurément être la finalité», a-t-il ajouté.
Le chef bloquiste a même déclaré, ce qui n’arrive «pas souvent», que «M. Trudeau a dit la bonne chose» en affirmant son opposition au «Québec bashing», ce que le premier ministre fédéral a fait lundi.
Rappelons que le professeur de l’Université d’Ottawa tient régulièrement des propos haineux contre le Québec, qu’il a désigné sur Twitter comme un «Alabama du Nord» qui pratique le «lynchage médical» et qui est dirigé par un gouvernement de «suprémacistes blancs».
Deux poids, deux mesures?
M. Blanchet s’est aussi dit «inquiet» de «l’application à deux vitesses de la notion de liberté d’expression», prenant pour exemple la controverse entourant la professeure Verushka Lieutenant-Duval.
Une controverse a éclaté l’automne dernier lorsque Mme Lieutenant-Duval avait été temporairement suspendue pour avoir prononcé le mot en «n» lors d’un cours sur la «théorie queer».
Dans une publication sur son compte Facebook, cette dernière s’est dite «outrée» par le traitement différent qu’elle et M. Attaran ont reçu.
«Si Attaran s’en tire sans sanction, alors que ses propos sont racistes, et que moi, pour avoir fait mon travail, dans un cours où mon syllabus avait un avis annonçant qu’il y aurait des contenus sensibles au programme [...], cette position de [l’Université d’Ottawa] donne froid dans le dos!», a-t-elle écrit.
«Après que le recteur ait tenté de me discréditer publiquement en inventant que j’avais des difficultés avec ma classe (ce que l’enregistrement du cours dément!), je suis absolument outrée!»
Des excuses qui ne viendront pas
Le chef du Parti Québécois Paul St-Pierre Plamondon avait demandé des excuses de l’Université d’Ottawa ainsi qu’une condamnation ferme des propos du professeur, mais le recteur Jacques Frémont s’en est plutôt «dissocié».
Il a fait valoir que «la liberté d’expression n’est pas un buffet où on choisit les cas où le discours est acceptable et où il ne l’est pas», et que les propos de M. Attaran n’ont pas été tenus dans le cadre d’activités liés à son emploi à l’Université d’Ottawa.