Des Américains au Centre Bell n’ont pas aimé les huées, mais disent comprendre

Dave Lévesque
Les partisans américains présents au Centre Bell comprennent pourquoi leur hymne national a été hué, mais n’ont pas aimé ça.
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«Si tu es Américain, peu importe où tu te situes sur le plan politique, et j’admets que je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe en ce moment, d’être ici et d’entendre mon hymne national être hué, ça fait mal», a admis Ethan Budowsky.
Il était facile d’aller vers ce partisan des Panthers de la Floride qui portait un maillot américain floqué du nom et du numéro de Matthew Tkachuk.
«Je sais que ça ne me vise pas personnellement, que ça ne vise pas l’Amérique, mais bien une personne en particulier et je comprends pourquoi les partisans canadiens sentent le besoin de s’exprimer ainsi», a dit celui qui est venu de Fort Lauderdale avec quelques amis.
Selon lui, le début du match est une résultante du climat actuel et des huées. Matthew Tkachuk, qui a été impliqué dans l’un des trois combats en début de rencontre, avait précisé jeudi qu’il n’avait pas aimé que son hymne national soit hué avant le match contre la Finlande.
«Comment ça ne peut pas être relié aux huées lors de l’hymne national? Un Américain qui représente son pays sur une scène comme celle-ci, ça devrait te fâcher. Je comprends pourquoi les joueurs sont sortis de cette façon et je crois à 100% que la situation a contribué au début de match que nous avons eu.»
Respect
Parmi les amis d’Ethan Budowsky, il y avait Mike Ryan qui comprenait aussi les raisons derrière ce geste de protestation des Canadiens.
«Ce n’est pas génial à entendre, mais on comprend pourquoi les gens font ça, et tout le monde a été très gentil avec nous depuis que nous sommes ici. Je pense que les gens savent que l’homme responsable est un peu un renégat.»
Bien qu’il assure que son groupe d’amis ne huerait jamais l’hymne d’un autre pays, Mike Ryan soutient qu’ils n’ont pas été embêtés dans les gradins.
«Les gens autour de nous ont été très respectueux et ont pris le temps de nous dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec ça.»
Inoubliable
Pour en revenir au début du match, personne ne s’attendait à ce qu’il commence par trois combats en 9 secondes, comme dans le temps des Chiefs de Laval et des Dragons de Verdun de la Ligue nord-américaine.
«Il y a eu un tour du chapeau de bataille. Je suis un partisan des Rangers et je suis déjà venu à Montréal, je sais que c’est intense et très bruyant ici», a confié le New-Yorkais Andrew Robertson.
«Comme j’ai investi beaucoup d’argent dans ce voyage, je suis content que le match ait commencé de cette façon, c’est le genre de chose dont toute une génération va parler même si les deux premiers combats semblaient un peu organisés», a soutenu Mike Ryan.
On a aussi croisé Esko Slminen, un Finlandais originaire d’Helsinki, qui était encore stupéfait par ce qu’il venait de vivre.
«J’ai déjà assisté à des matchs entre ces deux équipes en Finlande, mais c’est la première fois que je les vois s’affronter en Amérique du Nord. Je ne m’attendais pas à voir autant de batailles. Lors de la deuxième bagarre, j’étais un peu dérouté. L’atmosphère est géniale et avec le climat politique actuel, il fallait s’attendre à ça. Il y a de la passion ce soir.»
Pour Dave Craig, de Howick, on était loin de ce qu’il s’était imaginé et c’était tant mieux pour lui.
«C’est un des meilleurs matchs auxquels j’ai assisté jusqu’à maintenant. Je ne m’attendais pas à voir trois batailles dès le début, je pensais que ça serait plus comme un match d’étoiles. On voit que les joueurs jouent pour leur pays.»