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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Guerre en Ukraine: l’envahisseur se déplace

La Russie augmente la pression dans l’est de l’Ukraine alors qu’elle stagne ou perd du terrain ailleurs

Une Ukrainienne déambule dans une rue de Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe au 30e jour de l’invasion.
Une Ukrainienne déambule dans une rue de Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe au 30e jour de l’invasion. Photo AFP
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AFP

2022-03-26T04:00:00Z
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AFP | Les forces russes ont perdu du terrain hier dans la grande ville de Kherson, tombée sous leur emprise au début du mois de mars, mais tournent leur attention vers l’est du pays, qu’elles bombardent maintenant sans relâche. 

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« Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson, a déclaré hier un responsable du Pentagone ayant requis l’anonymat. Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant. »

La ville de Kherson, dans le sud du pays, est « de nouveau un territoire contesté » hier après une contre-offensive des forces ukrainiennes, a-t-il poursuivi. 

Ce centre urbain majeur, situé stratégiquement à l’embouchure du fleuve Dniepr, est le seul à avoir été conquis entièrement par la Russie depuis le début de l’invasion, il y a plus d’un mois.

Si l’Ukraine parvient à regagner la cité, cela donnera du fil à retordre à l’armée russe pour avancer sur le front sud. 

À la périphérie nord-ouest de Kyïv, à Irpin et à Bucha, la résistance ukrainienne tentait tant bien que mal hier de repousser l’envahisseur. 

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L’est de l’Ukraine ciblé 

De son côté, le commandement russe a affirmé hier vouloir désormais concentrer ses efforts sur « l’objectif principal : la libération du Donbass », dans l’est de l’Ukraine. 

En seulement 24 heures, les missiles et les roquettes russes ont frappé au moins 55 fois la ville de Kharkiv hier, également située dans l’est du pays, a rapporté la mairie, selon le New York Times

Au moins quatre personnes ont perdu la vie dans un bombardement sur un centre médical dans un quartier populaire près de l’aéroport, a déploré le maire de la cité, Ihor Terekhov, en dénonçant des attaques « aveugles » et incessantes. 

Peu après l’évacuation des victimes, les restes de la bombe – à fragmentation, selon des habitants – gisaient sur un carré de pelouse à côté de traces de sang.

Jeudi, six personnes ont également été tuées pendant qu’elles faisaient la file pour obtenir de l’aide humanitaire. Et mercredi, 140 tirs de roquettes ont plu sur la ville, ont indiqué les autorités.  

« Notre ville est majoritairement habitée de russophones. Nous avons des frères et des amis en Russie. Mais nos relations avec le pays voisin ne seront plus jamais les mêmes », a déploré le maire, la peur au ventre à l’idée que la ville devienne le prochain Marioupol. 

Peut-être 300 morts 

Cette ville portuaire du sud subit une crise humanitaire alors qu’au moins 80 % de ses secteurs résidentiels ont été détruits, avait récemment estimé la mairie. 

Cette dernière a déclaré vendredi redouter la mort d’environ 300 personnes après le bombardement d’un théâtre où se réfugiait un millier de civils. 

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Un commandant de police ukrainien, Vyacheslav Abroskin, s’est même offert à la Russie en échange du passage sécuritaire des enfants prisonniers de la ville. 

Le président américain Joe Biden a salué le courage du peuple ukrainien lors de son passage en Pologne, à 80 km de la frontière de l’Ukraine. Il a dressé un parallèle entre cette résistance et les événements de la place Tiananmen de 1989, en Chine, où un homme s’était imposé devant une rangée de chars d’assaut.

Pendant ce temps, les pourparlers s’enveniment entre Moscou et Kyïv, malgré les dires du président turc Recep Tayyip Erdogan assurant que les parties s’entendaient sur quatre des six points de négociation. 

Une affirmation démentie par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, qui a qualifié les négociations de « très difficiles ». 

La Russie a reconnu la perte de 1351 soldats russes, un chiffre bien en deçà des estimations ukrainiennes.

« Le nombre des pertes russes a dépassé 16 000 victimes », a indiqué hier le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

– Avec Roxane Trudel

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