Poutine «est psychologiquement incapable d’accepter le changement», selon une ex-présidente lettonne
TVA Nouvelles
«À l’époque, c’était déjà très clair que sa vision du monde semblait figée dans le temps.» Ce sont dans ces mots que l’ex-présidente de la Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, décrit Vladimir Poutine, qu’elle a rencontré à la demande du Kremlin alors qu’elle était à la tête du pays.
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Elle l’a rencontré en Autriche, un pays neutre, où Poutine était allé faire du ski avec sa famille, et acheter, par le fait même, trois avions militaires.
L’ancienne présidente se souvient très bien de l’amertume de Poutine d’avoir vu l’Union soviétique s’effondrer.
«Il était psychologiquement incapable d’accepter le changement de statut qu’a occasionné l’écroulement, le démantèlement de l’Union soviétique en république constituante. Et pourtant, ce n’était pas aussi tragique que cela, ce que j’ai essayé de lui dire! La Russie était toujours une fédération avec un territoire énorme, et elle avait toutes les chances de se remettre de l’état déplorable d’un point de vue économique et social dans lequel elle se trouvait. Que finalement nous pourrions être de bons voisins», raconte l’ex-présidente du pays balte à l’émission 100% Nouvelles sur LCN.
Selon elle, la guerre de Poutine en Ukraine en est une de vengeance.
«C’est une guerre revanchiste et exceptionnaliste de la Russie. Il parle souvent de l’humiliation que la Russie a subie, lorsque l’URSS s’est écroulée, mais ce n’est pas la Russie qui s’est écroulée, c’est l’URSS qui a disparu comme formation et dont les pays constituants voulaient se débarrasser à tout prix!», détaille Mme Vike-Freiberga.
Elle souligne que tout ce qui n’est pas n’écrit par Moscou, comme la langue ou la culture, représente du nazisme pour Poutine.
Concernant les difficultés auxquelles l’armée russe semble être confrontée sur le terrain, l’ex-présidente lettonne déclare sans ménagement: «J’espère qu’il est au désespoir! [...]»
Elle croit que Poutine pourrait utiliser tous les moyens possibles pour arriver à ses fins, dont l’emploi des armes chimiques.
«Sa manie de persécution et des grandeurs a atteint un tel niveau qu’il est parfaitement capable de faire des choses impensables pour une personne rationnelle. Mais il garde toutefois une capacité de calcul des risques et des bénéfices, et je pense qu’il est assez intelligent pour comprendre que ce serait une très grave erreur de sa part.»
La Lettonie a quitté l’Union soviétique pour être indépendante en 1991, a joint l’Union européenne en 2003, l’OTAN en avril 2003, et la zone euro en 2014.