Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

Normes sur le nickel: l’entreprise qui ira à Bécancour a violé la loi au Michigan

Photo courtoisie
Partager
Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2022-03-16T04:00:00Z
Partager

Le géant allemand BASF, qui bâtira une usine de fabrication de cathode et de recyclage de batteries à Bécancour, a violé durant plus d’un an la loi sur la pollution du Michigan en y émettant trop de nickel. Québec veut justement multiplier par cinq sa norme d’émission.

• À lire aussi - Norme sur le nickel: le ministre est «à contresens», dit Marchand

• À lire aussi - Nickel: une association déplore «une erreur scientifique»

En février 2021, le Département de l’Environnement, des Grands Lacs et de l’Énergie du Michigan a ordonné à BASF de verser à l’État une somme de 85 000 $ US pour avoir causé des dommages à l’environnement et à la santé publique.

De mars 2019 à octobre 2020, l’entreprise qui y fabrique de la poudre de cathode lithium servant à la fabrication de batterie a dépassé les limites d’émission de nickel prévues par le Michigan. 

Ce n’est qu’à la suite d’une inspection, de négociations et d’un avis de contravention que la multinationale a accepté de se conformer à la norme exigée par l’État.

L’entreprise soutient avoir mis en place depuis des mesures pour contrôler les émissions.  

Hypothétique

À Bécancour, BASF y fera le même type d’activité chimique en plus du recyclage de batteries.

Publicité

Elle confirme sa venue au Québec après l’annonce d’un nouveau règlement qui permettra à l’industrie d’émettre cinq fois plus de particules de nickel dans l’air par jour que ce qui est prévu actuellement. 

Le règlement fera passer la norme de 14 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) à une possibilité de 70 ng/m3 quotidiennement.

Les entreprises devront toutefois respecter une moyenne annuelle de 20 ng/m3.

Cette hausse est vivement critiquée par les partis d’opposition, des groupes de médecins, des chimistes et des citoyens.

BASF n’a pas voulu préciser si le rehaussement de la norme prévu a eu un impact sur sa décision de s’établir au Québec.

« Nous ne pouvons pas commenter des scénarios hypothétiques ou des réglementations qui ne sont pas encore en application », a mentionné la porte-parole Marlena Mista. 

Sécuritaire 

L’entreprise assure qu’elle exploitera l’ensemble de ses installations de façon « sûre » en plus de respecter les quotas de rejet.

Selon le ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien, BASF a décidé de s’installer au Québec en raison de plusieurs facteurs.

« Oui il [le nickel] rentre dans la composition. Mais c’est beaucoup, beaucoup, l’hydroélectricité, l’énergie verte qui fait en sorte que, au Québec, on est très bien positionnée », a-t-il affirmé. 

Le cabinet du ministère de l’Environnement a réitéré que le gouvernement de la CAQ a proposé la modification de la norme nickel « afin de s’assurer d’une exploitation responsable de cette matière hautement importante dans plusieurs industries. »  

Projet colossal   

  • BASF a acheté un terrain de 1,5 million de pieds carrés à Bécancour  
  • L’entreprise compte y construire une usine de fabrication de matériaux actifs pour cathode (CAM) de 1 G$ et projette une mise en service en 2025    

Qu’est-ce que la cathode   

  • Il s’agit d’une électrode positive qui représente l’un des trois éléments principaux d’une batterie  
  • Le sulfate de nickel est l’un des ingrédients très importants des cathodes  
  • Elle contient aussi du lithium métallique, comme le dioxyde de cobalt et de lithium (LiCoO2)  

À VOIR AUSSI

Publicité
Publicité