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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

L’entraîneuse-cheffe de l’équipe de hockey féminin de Montréal apprendra le français

Kori Cheverie sera épaulée par sa directrice générale, Danièle Sauvageau.

Photo Martin Chevalier / JdeM
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Mylène Richard

2023-09-15T23:15:00Z
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Les entraîneurs de hockey unilingues anglophones n’ont pas toujours eu la cote à Montréal. On n’a qu’à penser à Randy Cunneyworth. C’est pourtant le défi dans lequel la nouvelle équipe professionnelle féminine de la métropole se lance.

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Présentée aux médias pour la première fois vendredi, Kori Cheverie s’attendait à des questions sur le sujet. 

« Je savais que ça viendrait ! Je ne parle pas français, mais j’y travaille. J’ai dit cette phrase à des amies récemment : “est-ce que je peux tailler mon crayon ?” Apparemment, ça ne me sera pas utile ! »

En effet, ces mots ne lui seront d’aucune utilité. Au moins, la Néo-Écossaise de 36 ans peut compter sur une directrice générale, Danièle Sauvageau, parfaitement bilingue qui souhaite la guider dans l’apprentissage de l’autre langue officielle du pays.

« C’était important pour moi de savoir si elle avait l’intention de mettre le temps et les efforts pour apprendre [le français]. Sa réponse a été oui », a relaté Sauvageau lors d’une visioconférence organisée par la Ligue professionnelle de hockey féminin.

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« Elle ne coche pas toutes les cases, mais le français est quelque chose qui s’apprend et on a bien l’intention de l’encadrer pour que ça se fasse le plus rapidement possible », a poursuivi Sauvageau.

Lors de rencontres d’équipe au cours des dernières semaines, certaines discussions ont basculé de l’anglais au français.

« Elle [Cheverie] nous regardait avec de grands yeux en disant : “c’est la raison pour laquelle je dois respecter les gens qui m’entourent” », a raconté la DG, qui assure que la formation sera représentative de la diversité montréalaise.

Compétente

Avant tout, Sauvageau souhaitait embaucher quelqu’un de compétent à ce poste. Cheverie a joué comme attaquante à l’université Saint Mary’s à Halifax, un aspect auquel la DG tenait, avant d’évoluer dans la défunte Ligue canadienne de hockey féminin à Toronto. Elle a ensuite fait le saut derrière le banc de différentes formations, autant masculines que féminines, gravant les échelons à Hockey Canada. Elle était d’ailleurs adjointe lors des derniers Jeux olympiques, à Pékin. Cheverie était également adjointe lors de la Série de la rivalité face aux États-Unis, l’hiver dernier, notamment à Trois-Rivières et à Laval.

« On a eu l’occasion d’échanger au cours de la dernière saison lorsqu’elle a travaillé avec l’Association professionnelle des joueuses, a rappelé Sauvageau. Nous nous sommes retrouvées derrière le banc à plusieurs reprises [avec l’équipe de Marie-Philip Poulin et Ann-Renée Desbiens]. J’ai pu apprendre comment Kori pense durant un match, comment elle le regarde, voir toute sa capacité à trouver des solutions. »

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« On n’était pas d’accord sur tout, et je pense que c’est important, parce qu’on est capable de voir ce qui fonctionne le mieux pour le groupe et qui nous permettra d’avoir du succès », a souligné Cheverie, qui pourra poursuivre son association avec Hockey Canada ainsi qu’avec les Penguins de Pittsburgh, à titre d’entraîneuse invitée.

Le mot en p...

Contrairement à l’organisation du Canadien, la DG et l’entraîneuse du club féminin, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, ne craignent pas de parler de leur objectif. 

Pour rappel, lors du tournoi de golf du CH en début de semaine, personne n’a osé parler de « playoffs » (séries éliminatoires).

« Danièle et moi sommes très compétitives, nous voulons des gens qui veulent gagner à Montréal. Si nous arrivons à avoir les bonnes joueuses avec les bonnes habiletés, nous serons capables de bien nous positionner. Je ne crois pas qu’on doive être gênées de dire qu’on veut gagner le championnat de la ligue. C’est juste normal », a mentionné Cheverie.

« C’est l’objectif, point final », a renchéri Sauvageau, sourire en coin.

Les deux femmes se concentreront maintenant sur le repêchage de 15 tours qui aura lieu lundi à Toronto. Elles pourront choisir parmi une liste de 268 joueuses provenant principalement des États-Unis et du Canada. Montréal parlera au sixième et dernier rang de la ronde initiale, puis aura le premier droit de parole pour le deuxième tour. Ensuite, Sauvageau pourra annoncer le reste de son personnel. Elle a déjà reçu plusieurs c.v.

Voici les autres entraîneurs de la Ligue professionnelle de hockey féminin nommés vendredi :

Boston : Courtney Kessel

Minnesota : Charlie Burggraf 

New York : Howie Draper 

Ottawa : Carla MacLeod 

Toronto : Troy Ryan 

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