Hockey féminin: les parents d’Ann-Renée Desbiens ont été qualifiés de «fous»
Ils ont surpris leur fille en faisant plus de quatre heures de route pour assister à la conférence de presse annonçant son premier contrat professionnel.

Mylène Richard
Le moment était grand pour Ann-Renée Desbiens, Marie-Philip Poulin et Laura Stacey. Il l’était aussi pour les parents de la gardienne de Charlevoix.
• À lire aussi: Marie-Philip Poulin: «Je ne pensais pas que ça allait arriver un jour»
• À lire aussi: Danièle Sauvegeau, première directrice générale de l’équipe montréalaise de la LPHF: «J’avais hâte que tout ça arrive»
• À lire aussi: 7 choses à savoir sur la nouvelle ligue de hockey féminin
Claire et Raynald Desbiens tenaient à être présents pour l’annonce officielle du premier contrat professionnel de leur fille, jeudi, à Montréal. Ils ont pris la route, tôt le matin, à 5h30, afin de parcourir les quelque 400 kilomètres entre Saint-Aimé-des-Lacs et la métropole québécoise.
«Ça va nous faire un peu plus proche pour venir la voir, 400 km, ça se fait bien!» a assuré Mme Desbiens, pas peu fière de surprendre sa fille.
«Je ne savais pas que mes parents allaient être là, s’est étonnée Ann-Renée, qui a immédiatement sauté dans leurs bras devant les journalistes, jeudi. Ça montre qu’ils ne manqueront pas une partie étant donné que c’est à seulement à 400 km de la maison!»
Il y avait de l’émotion dans l’air. La directrice générale Danièle Sauvageau avait organisé une surprise pour ses joueuses, invitant leurs parents à prendre part à l’événement. La mère de Marie-Philip Poulin, Danye Nadeau, et le père de Laura Stacey, John, ont félicité les joueuses via Zoom.

De longs voyages
Depuis déjà longtemps, celle qui sera une des vedettes de la nouvelle équipe professionnelle de Montréal évolue loin de la résidence familiale. Elle a notamment joué à Québec avant de parcourir l’Europe et l’Amérique du Nord avec les équipes nationales, l’Université du Wisconsin et d’autres formations d’élite.
«On s’est fait dire souvent qu’on était un peu fous de voyager autant pour aller la voir jouer, a raconté le paternel. On a pris des congés, on a roulé de nombreuses heures. On n’a jamais fait ça pour l’argent; elle aimait jouer au hockey.»

Des retraites repoussées
Pour la première fois, il y aura une seule ligue professionnelle de hockey féminin en territoire canado-américain avec des investisseurs aux reins solides et une convention collective correspondant à la réalité des hockeyeuses, qui ont ou voudraient notamment des enfants.
«Avec toutes les meilleures joueuses réunies, le calibre va augmenter. Les filles vont jouer à temps plein et s’améliorer constamment, a prédit Ann-Renée. Les filles vont aussi pouvoir jouer plus longtemps en étant payées.»
Une situation qui réjouit au plus haut point ses parents.
«On lui a toujours dit que quand elle nous dira qu’elle arrête, on va respecter sa décision, même si ça va nous faire de la peine», a souligné Mme Desbiens.