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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

L’enfer des travaux déborde loin dans l’est de Montréal

Même en essayant de trouver des solutions il est impossible d’y échapper

Paola Dell Aquila, une résidente d’Anjou, peut mettre près de 30 minutes pour effectuer un trajet qui lui prenait cinq minutes avant les travaux majeurs du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Paola Dell Aquila, une résidente d’Anjou, peut mettre près de 30 minutes pour effectuer un trajet qui lui prenait cinq minutes avant les travaux majeurs du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2022-11-03T02:23:43Z
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Victimes collatérales des travaux du pont-tunnel Louis-Hyppolyte-La Fontaine, les résidents de l’est de l’île ou des villes voisines ont vu leur temps de déplacement doubler, voire tripler depuis lundi.

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« Depuis quelques jours, un trajet qui me prenait 20 minutes me prend jusqu’à une heure. Les gens essaient de trouver des alternatives et viennent, par exemple, sur la rue Notre-Dame, et donc ça fait de la congestion », résume Noémie Drouin, une débardeuse de 36 ans qui vit à Pointe-aux-Trembles et travaille au port de Montréal.

Depuis la fermeture complète de l’un des deux tubes du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine lundi, la situation est devenue infernale pour les habitants de l’est.

« Ça a un impact majeur sur nos vies », affirme Christian Urdareanu, un résident de Terrebonne qui travaille à la Place Versailles.

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Car pour l’homme de 56 ans, l’impact du gigantesque chantier se compte autant en temps qu’en argent.

Le difficile retour sur la Rive-Sud par le tunnel mercredi après-midi.
Le difficile retour sur la Rive-Sud par le tunnel mercredi après-midi. Photo Martin Alarie

Payant pour d’autres

« Avant, par l’autoroute 40, ça me prenait environ 30 minutes, maintenant, ça me prend 1 h 30. Donc là, j’emprunte le pont-péage de la 25, même s’il est payant, parce que c’est censé être plus rapide. Mais [hier] ça a pris quand même 1 h 15 », déplore-t-il.

« Chaque jour c’est un cauchemar que je vis, un cauchemar qui me coûte presque 10 $ [par jour] », ajoute-t-il.

Pour Paola Dell Aquila, une résidente d’Anjou, l’enfer débute au coin de la rue.

« On est complètement isolé. Ça nous prend parfois 30 minutes juste pour sortir de notre secteur. C’est le temps que je mettais pour aller jusqu’au travail avant ! », lance celle qui travaille dans un Carrefour jeunesse emploi à Verdun.

Pour éviter le trafic lorsqu’elle travaille, elle a dû s’arranger avec son employeur pour commencer à 7 h du matin, au lieu de 8 h.

« Si je gardais le même horaire, ça me prendrait 1 h 10 pour aller travailler », ajoute celle qui pense dorénavant déménager dans l’ouest de la ville.

Prisonnier

Certains résidents, comme Camille Harvey, se sentent carrément coincés.

« On n’est pas censé être directement touché par tous les travaux, mais maintenant le monde de l’est, on est piégé par le trafic qui déborde. Même les chemins alternatifs sont complètement bondés, il n’y a pas d’échappatoire », déplore l’infirmière auxiliaire de 31 ans qui vit à Repentigny et travaille à Pointe-aux-Trembles.

Avec au moins trois ans de travaux, Christian Urdareanu pense qu’il devra faire un choix pour fuir cet enfer.

« Les seules solutions, ça va être soit de déménager, soit de me faire transférer dans une autre boutique », pense-t-il.

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