La campagne de publicité d'injections amaigrissantes de Serena Williams soulève les passions
Juliette de Lamberterie
Le 21 août dernier, Serena Williams déclarait exclusivement à People Magazine qu'elle avait perdu 31 livres grâce un traitement amaigrissant par injections. Du même coup, elle annonçait être la nouvelle ambassadrice de la compagnie Ro, qui prescrit des traitement GLP-1.
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Dans son entrevue avec People, celle qui est considérée comme la plus grande athlète de l’histoire a déclaré se sentir «légère physiquement et mentalement» après sa perte de poids due au traitement.
Elle y raconte que son «combat» avec son poids a commencé avec la naissance de son premier enfant en 2017, Alexia Olympia. Son corps avait changé et elle dit avoir peiné à perdre ce qu’elle considérait comme un surplus de poids. «Je n’avais jamais vécu cela avant, de travailler aussi fort et de manger aussi sainement, sans arriver à descendre jusqu’au poids que je désirais», dit-elle.
Après la naissance de sa deuxième fille, Adira River, en 2023, Serena Williams décrit avoir atteint un plateau dans sa perte de poids, même en entretenant un style de vie sain et très actif. Six mois après sa naissance, et par le biais de compagnie de télémédecine Ro, elle commence à prendre le traitement amaigrissant Zepbound, similaire à l’Ozempic, soit un traitement GLP-1 — une abréviation pour glucacon-like peptide-1, une hormone qui régule le glucose sanguin et stimule le sentiment de satiété.
Le mari de Serena Williams, Alexis Ohanian, est investisseur dans la compagnie Ro et siège sur son comité exécutif.
La gagnante de 23 titres du Grand Chelem en simple s’est dit consciente de la controverse autour de ces traitements et estime que «la perte de poids ne devrait jamais changer l’image de soi». Selon elle, «tu devrais t’aimer peu importe ton poids et ton apparence». Elle vante toutefois les effets des traitements, disant qu'elle peut en «faire plus qu’avant», avoir «beaucoup d’énergie» et être très «excitée» par sa perte de poids.
Réactions
Dans la section commentaires de son contenu publicitaire sur Instagram co-publiée par Ro, les réactions les plus aimées montrent majoritairement de la déception. Le commentaire le plus populaire, aimé plus de 7000 fois et écrit par la créatrice de contenu @meganjaynecrabbe, demande à la championne de questionner son message:
«J’aimerais vous demander si ceci est la culture dans laquelle vous voulez que nos filles grandissent? Une culture où elles apprennent qu’il faut courir après la minceur malgré tout – même si elles sont déjà en forme, en santé, accomplies et prospères», écrit-elle.
L’actrice et présentatrice Jameela Jamil a aussi publié un message sur Instagram, très partagé sur les réseaux sociaux, où elle critique le choix de Serena Williams de faire de la publicité pour le traitement et de ne montrer qu’un côté de la médaille.
«Ce avec quoi je suis la plus inconfortable est que ces célébrités ont accès à des docteurs auxquels la majorité n’a pas accès. Ces traitements “miracle” ont un prix», dit-elle, faisant ensuite la liste des effets secondaires potentiels du GLP-1. Effectivement, le GLP-1 peut causer des problèmes gastriques et aussi potentiellement une perte de masse musculaire, la perte de cheveux, des troubles alimentaires et un relâchement de la peau. On étudie aussi actuellement le lien entre la prise de GLP-1 et les idées suicidaires, ainsi que les risques de développer un cancer de la thyroïde ou gastro-intestinal.
Une réaction vidéo de la créatrice de contenu @alexlight_ldn est aussi devenue virale dans les derniers jours, au point où celle-ci a été invitée à écrire un article d’opinion publié dans The Independent. Celle-ci commençait sa vidéo en disant: «Serena peut faire les choix qui sont les meilleurs pour sa santé et pour sa vie: cette partie n’est pas matière à débat. Ce avec quoi j’ai du mal, c’est qu’elle ne dit pas juste “Je prends du GLP-1”; elle en fait la promotion. Elle est au centre d’une campagne.», dit-elle. «Quand quelqu’un avec un impact culturel aussi massif qu’elle fait la promotion d’un tel produit, cela normalise son usage».
Effectivement, Serena Williams est maintenant la personnalité la plus connue et suivie à être pleinement ambassadrice des traitements GLP-1.
À Elle, Serena Williams déclarait: «Beaucoup de personnes en prennent, et c'est correct d'en prendre». Certains louent donc au contraire son discours, disant qu'elle pourrait aider à combattre le «stigma des drogues anti-obésité».
Deux façons très différentes d’interpréter le même évènement.