Evelyne Brochu raconte son «immersion dans une réalité peu connue»
Amélie Hubert-Rouleau
La comédienne, qui travaille déjà sur un troisième album musical, figure ces jours-ci au générique d’un film touchant. Phénix raconte l’été d’une famille avant que le père, un militaire, soit déployé en Afghanistan. Le film explore aussi la relation complexe du paternel avec Jacob, son fils adolescent. Evelyne se confie sur le rôle de Michelle, la maman de l’ado.

Le film Phénix est inspiré du vécu du réalisateur Jonathan Beaulieu-Cyr, lui-même fils de soldat. Qu'est-ce qui t'a plu dans le scénario du film?
La tendresse et l'amour qui règnent dans cette famille. Et aussi l'immersion dans une réalité peu connue. C'est un monde auquel on s'est peu intéressé en fiction. Et quand on s'y est intéressé, c'était souvent l'après qu’on explorait, le retour de la guerre, le choc post-traumatique. On dirait qu'on n'a jamais raconté l'avant. Dans le contexte du film, on a Jacob, un adolescent en train de s'affranchir, mais qui ne peut pas le faire complètement, parce qu’il va possiblement perdre son lien avec son père. Ça donne quelque chose de très fort en émotions. L'adolescence est déjà une période où tout est ressenti de manière très intense; en plus, dans ce cas-ci, il y a une sorte de finalité au moment où l'été s’achève, puisque papa s'en va et qu’il ne reviendra peut-être pas.
Tu as passé du temps avec la mère de Jonathan pour mieux comprendre comment elle avait vécu le déploiement de son mari en Afghanistan. Qu'est-ce qui est ressorti de cet échange avec elle?
C'est une femme très pudique et timide, que j'ai immédiatement aimée grâce à ce qu’elle dégageait. J’ai été touchée par ce que Jonathan m’a raconté d’elle et aussi par l’amour qu’il y a entre elle et son mari. J'ai essayé de traduire son essence. Je me suis branchée sur une sorte de puissance d'amour: celui qu’elle a pour ses enfants, mais aussi pour son mari. Ce n’est pas dans toutes les familles que l'amour du couple est aussi fort.
Quelle ambiance y avait-il sur le plateau? Ça devait être assez émotif.
Très. Comme le père de Jo est un ex-militaire, on a pu tourner sur la base militaire de Val-Cartier. On entendait les pratiques de tir et les hélicoptères. En général, lors des tournages immersifs, où on n'est pas chez soi, on perd nos réflexes, on sort un peu de nos réalités respectives, puis on partage une sorte de réalité commune. Je pense que ça a nourri ce qui se retrouve à l'écran.
Tu es maman de trois enfants. Est-ce qu’il t’arrive, par moments, de vivre un certain tiraillement parce que tu es loin d’eux pour des tournages?
Je vis un manque quand je suis loin des miens; c'est physique. Quand on est loin de nos enfants, on a juste envie de courir les rejoindre! Même quand ils sont à la garderie, j'ai parfois des papillons, je les cherche. Quand je suis en tournage, je cherche à trouver un équilibre; c'est-à-dire que j’essaie de rentrer dès que je le peux. Et au cours des périodes où c'est un peu plus calme professionnellement, par choix, je m'investis à 100 % dans ma relation avec mes enfants, parce que je ne veux pas passer à côté des merveilles de la petite enfance. (rires) Mais pour moi, ce sont des vases communicants. Ma vie d'artiste et ma vie domestique m'apportent tellement de joie et de bonheur! J'ai l'impression que ça s'entrenourrit.
SES MUSTS
Ton influenceuse préférée ou la personne que tu préfères suivre sur les réseaux sociaux?
J'ai une amie qui s'appelle Katie Kolodinski (@katiekolodinski); c'est la fondatrice de Silk Laundry. Je trouve ça trop chouette qu'elle ait fondé sa propre ligne de vêtements. J'aime ce qu'elle fait. Il y a quelque chose de cool dans ce qu’elle propose et elle a un goût exquis.
Tes marques ou tes designers favoris?
En plus de Silk Laundry (@silklaundry.montreal), j'aime beaucoup Isabel Marant (@isabelmarant). Dans son style, il y a une féminité qui me plaît; ses créations ont quelque chose d'un peu rock, cowgirl et intemporel.
Tes produits de beauté de prédilection?
J’aime bien Embryolisse; ce n’est pas cher et ça marche à fond! J'aime beaucoup Karine Joncas aussi, parce que c'est québécois et que le rapport qualité-prix est là.
Ton endroit préféré où magasiner?
Ça va avoir l'air bizarre, mais je me suis permis d'admettre que le magasinage m'étourdit. Ça m’entraîne dans une espèce de spirale. Il y a trop de stimuli, je deviens complètement perdue. Je travaille avec la styliste Frédérique Gauthier (@fredgauthier), qui m'aide avec mes vêtements. J’adore ce qu’elle m’apporte! Sinon, j'aime bien prendre des petits morceaux à mes personnages. Je magasine dans les lieux de non-magasinage! (rires)
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