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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Le «voyou aux cailloux» de l'Estrie libéré en attente de son procès

Photo tirée de Facebook
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Guillaume Cotnoir-Lacroix

2025-09-24T18:41:55Z
2025-09-24T22:11:47Z
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Le «lanceur de roches» de Sherbrooke, qui avait déjà été condamné pour avoir lancé de grosses pierres sur des automobiles en mouvement, a été libéré en attente de son procès. 

• À lire aussi: Le «voyou aux cailloux» de l’Estrie frappe à nouveau

• À lire aussi: Le lanceur de roches Jonathan Corriveau plaide coupable à 116 chefs d’accusation et sort aussitôt de prison

Rappelons que Jonathan Corriveau, 45 ans, a de nouveau été arrêté mardi dernier pour le même crime.

Le juge Jean-Guillaume Blanchette, qui a entendu l’enquête sur remise en liberté de l’accusé mardi matin, considère que la victime alléguée dans ce dossier a changé sa version des faits après avoir lu sur internet des articles de nouvelles sur Jonathan Corriveau.

L’automobiliste a reçu un objet dans son pare-brise le 7 septembre dernier sur le chemin Sainte-Catherine, et a porté plainte à la police le soir de l’incident, après que son conjoint lui ait parlé de Jonathan Corriveau. Elle a alors livré une première déposition.

Elle décrit alors le suspect comme étant «un homme blanc ayant le coco rasé, musclé, portant une camisole grise et un jeans», a rapporté le juge Blanchette.

Dans ce récit, elle aurait également indiqué aux policiers que l’objet reçu dans son pare-brise aurait d’abord été lancé vers le sol, puis aurait ricoché vers son véhicule.

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Après l’arrestation de Jonathan Corriveau, la plaignante a fourni une deuxième déclaration.

«Elle précisera que le suspect aurait plutôt les cheveux “courts”. Elle change sa version et précise que l’objet aurait été directement lancé sur son véhicule», analyse le juge.

Cette nouvelle déclaration a eu lieu après que la plaignante ait consulté un article de journal rapportant la condamnation de l’accusé en avril 2025, article dans lequel se trouve une photo de l’accusé», a ajouté le juge Jean-Guillaume Blanchette, lors de la lecture de sa décision.

Jonathan Corriveau avait effectivement déjà été trouvé coupable en avril dernier dans un dossier de même nature, où il y avait 57 victimes alléguées. Il avait pu sortir de prison le jour même, après avoir purgé un peu plus d’un an de détention préventive.

La Couronne s’opposait à la remise en liberté de l’accusé dans ce nouveau dossier, pour la confiance du public envers le système de justice, ainsi que pour la sécurité du public.

«Au niveau de la poursuite, on est toujours convaincus de la perspective raisonnable de condamnation dans le dossier, a réagi la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Frédérique Malouin.

«Il y a différents éléments qui pourront être plaidés et même prouvés lors du procès et qui selon nous pourraient mener vers une condamnation», a-t-elle poursuivi.

Pour le juge Blanchette, malgré la gravité du geste reproché et malgré le fait que l’accusé ait déjà été trouvé coupable dans un dossier où le modus operandi était similaire.

«La Couronne ne s’est pas déchargée de son fardeau», a-t-il tranché.

«Le juge avait à décider, oui l’intérêt du public, mais l’individu, s’il est incarcéré pendant six mois ou un an et qu’il est acquitté, bien la justice n’est pas là», a réagi le criminaliste à la retraite Jean-Pierre Rancourt, appelé à commenter le dossier.

Jonathan Corriveau a offert une caution de 500 $ tout comme sa mère pour obtenir sa libération et ne pourra communiquer de quelconque façon avec la plaignante.

Il devra habiter chez sa mère, dans le même secteur où sont survenus ses crimes précédents.

Questionnée à savoir le message qu’elle souhaitait envoyer aux automobilistes qui circulent dans ce secteur, Me Malouin a de son côté rappelé que la Couronne s’était opposé à la remise en liberté.

«On les comprend, les inquiétudes, et c’est pour ça qu’on a choisi de tenir une enquête sur remise en liberté», a-t-elle souligné.

L’accusé sera de retour en cour le 18 novembre.

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