Le tramway, un possible sauveteur de l’économie
Si une crise se matérialise, le projet pourrait aider la région, croit le maire
![« S’il y a un ralentissement économique et une récession, [le projet de tramway] va être bon. Ça va être encore meilleur d’investir 3 milliards $ auprès des entreprises d’ici », affirme en entrevue éditoriale le maire Bruno Marchand.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F67633864_1815495bc85415-6a6a-4513-821a-ddf7e4df6507_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)

Stéphanie Martin
Si le Québec s’enfonce dans une récession, le projet de tramway pourrait bien être une « bouée de sauvetage » pour la région, estime le maire Bruno Marchand, car il apportera de l’eau au moulin pour les travailleurs et les entreprises.
• À lire aussi: Retour sur les engagements clés de Bruno Marchand, un an après son élection
• À lire aussi: 67 % des électeurs sont satisfaits du maire Marchand
• À lire aussi: Les attentes sont grandes envers Marchand
• À lire aussi: JO de 2030: le maire de Québec ouvert à une candidature olympique
En entrevue éditoriale avec Le Journal, pour marquer sa première année à la mairie, Bruno Marchand suggère que le contexte économique pourrait faire voir le projet de tramway sous un nouvel angle.
En effet, les craintes d’une récession s’accentuent. Le gouvernement fédéral l’a d’ailleurs évoquée pour la première fois cette semaine.
Levier économique
Le maire voit alors le tramway comme un levier économique. « Si le ralentissement est là et qu’il dure longtemps [...], le tramway pourrait être l’une des bouées de sauvetage pour continuer de nourrir notre économie. »
En ce sens, dit-il, le projet est une occasion d’aménagement urbain pour améliorer la ville, mais aussi un moyen de continuer de faire travailler des acteurs régionaux.
« Quand on amène des projets, on amène aussi de l’eau au moulin pour le monde commercial, pour les entreprises, nos consultants, nos experts, nos ingénieurs. »
Il rappelle que le financement des paliers supérieurs est déjà acquis. « Une des solutions en période de ralentissement, c’est d’investir dans les infrastructures. »
Il évoque en souriant le plan Marshall, cette stratégie de relance économique américaine qui a été mise en place après la Seconde Guerre mondiale.
Les propos du nouveau ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, qui se dit ouvert à une phase deux du tramway, sont de la musique à ses oreilles.
« Ça me fait super plaisir. Je crois toujours à une phase deux. Je crois qu’il va arriver à Québec ce qui arrive dans les autres villes dans le monde. »
Il espère d’ailleurs que l’appui de la population pour le projet se chiffrera au-delà de 50 %. « Je veux continuer d’y croire. »
Le budget
M. Marchand se dit sur la même longueur d’onde que M. Julien, qui parle de coûts « justes », pour le tramway, répétant qu’il a toujours dit que cela ne pouvait pas se faire à n’importe quel prix. Il attend le dépôt des offres des consortiums et saura à ce moment quels sont les dépassements de coûts, s’il y a lieu.
Il assure que sa détermination à réaliser le projet ne changera pas. Même si aucune démarche ne s’est faite en ce sens, il affirme qu’il est prêt à « le regarder » si les deux élus indépendants antitramway Jean-François Gosselin et Bianca Dussault cognent à la porte de son parti.
« On pourrait vivre avec des gens qui ont déjà été contre le tramway. C’est pas antinomique. Faut trouver la façon de fonctionner. »
DES RENCONTRES AVEC JULIEN BIEN REÇUES

Bruno Marchand salue l’idée du nouveau ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, de tenir une rencontre toutes les deux semaines pour discuter des dossiers régionaux. Il regrette que cette méthode n’ait pas été mise en place sous sa prédécesseure, Geneviève Guilbault. « C’est quelque chose qu’on n’a pas fait avec Mme Guilbault et c’est pas de sa faute. On ne l’a pas mis en place et on aurait dû le mettre en place. »
Selon lui, ces rencontres permettront de maintenir le cap. « Il y a tellement de dossiers dans la cour du gouvernement et dans notre cour que c’est facile de perdre l’arrimage. »
Les deux élus ne seront pas toujours d’accord, dit-il, mais « on pourra voir venir la position de chacun et comment on avance ».
LE MAIRE DÉPLORE LES « EFFETS DE TOGE » DE L’OPPOSITION

Le ton se durcit depuis quelques semaines entre l’administration Marchand et l’opposition de Québec d’abord, et, selon le maire Bruno Marchand, c’est l’équipe de Claude Villeneuve qui a choisi d’adopter cette stratégie.
« Ils sont dans le mode “on chiale, on critique”. Je ne pense pas que c’est ce qui sert le mieux la ville. C’est pas parce qu’ils ne peuvent pas avoir des critiques et qu’ils ne peuvent pas contribuer. C’est parce que quand on cherche les effets de toge, la critique pour la critique, nécessairement, tu amènes l’autre à se braquer et à ne pas t’écouter. »
Il estime que cette stratégie vaut en campagne électorale, mais qu’une fois élu, « on peut ne pas être toujours dans l’opposition systématique ». Il note entre autres les critiques sur sa gestion de l’itinérance. « Qu’est-ce qu’ils ont fait de mieux ? »
Olympiques ou non, la Ville « ouverte pour la business »
Que ce soit pour les Olympiques ou les compétitions de grande envergure, il est important de faire passer le message qu’à Québec, « on est ouvert pour la business », soutient le maire.
« Ce qui m’intéresse, c’est d’écouter », dit-il.
« Pas juste pour les Olympiques. J’ai le choix entre deux titres [dans les journaux] : “Le maire est fermé” ou “Le maire est ouvert”. Moi, je veux envoyer le message que la Ville est ouverte à faire de la business. »
Cette semaine, Bruno Marchand a surpris un peu tout le monde en déclarant que son téléphone était ouvert si le désistement de Vancouver se confirmait pour les Jeux olympiques de 2030.
« Est-ce que ce sera les Olympiques ? Les chances sont très minimes. [...] On n’est pas sur le bord d’avoir les Olympiques. »
« Buzz » de Québec
Mais il veut au moins que le « buzz » de Québec se poursuive. Cela pourrait aussi être des compétitions internationales, comme des championnats du monde.
« On ne pourra pas dire oui à tout, mais le message que je voulais envoyer, c’est : “On a de l’ambition, on va vous écouter et on va travailler à amener des projets intéressants.” »
C’est, selon lui, ce que la communauté souhaite elle aussi, « qu’avant de fermer la porte, on prenne la peine d’étudier les choses. On ne sait pas ce que ça va donner. Est-ce que ça va nous donner une infrastructure sportive qu’on voudrait ? »
Limiter les hausses de taxes
À ceux qui craignent que cette aventure olympique n’ajoute au fardeau financier d’une Ville qui a déjà un mégaprojet de tramway en chantier, et qui estiment que les taxes sont suffisamment élevées, il réplique : « C’est pour ça qu’on ne dit pas oui aux Olympiques. C’est pour ça qu’on a présenté une hausse de taxes qui va être moindre que dans bien des Villes ».
« Mais il reste quand même qu’on ne doit pas replier la ville sur elle-même. »
M. Marchand confirme par contre qu’aucune démarche n’a été faite ni par la Ville ni par le Comité olympique canadien (COC) dans ce dossier.
La candidature olympique de Vancouver-Whistler-Sun Peaks est celle qui a été soutenue par le COC, au cours des dernières années, pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030.
Elle a cependant frappé un obstacle de taille avec le refus de la Colombie-Britannique d’appuyer ce projet évalué entre 3,5 et 4 milliards $.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.