Un conducteur qui a évité de peu le carambolage dans lequel quatre personnes ont péri sur l’autoroute 440 à Laval en 2019 a filmé les secondes avant l’impact avec une caméra installée sur son véhicule. 

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« On a entendu une série de bangs, très fort. Il y a eu des explosions aussi. J’ai regardé dans mon miroir et j’ai vu des pièces de métal s’envoler », a témoigné hier Denis Meunier.

Le 5 août 2019, il roulait dans la voie du centre de l’autoroute 440 avec sa conjointe et sa mère. À un moment, on aperçoit une série de véhicules immobilisés dans la voie d’à côté, si bien que sa conjointe, Diane Meunier, l’avertit : ralentis!

Le véhicule des Meunier poursuit sa route, mais à peine quelques secondes après, on entend sur la vidéo les impacts brutaux.

Les images ont été présentées au procès de Jagmeet Grewal, accusé de négligence criminelle causant la mort. Le camionneur avait percuté de plein fouet une série de véhicules immobilisés à la hauteur de la bretelle de l’autoroute 15. Il roulait alors à 100 km/h et n’a jamais freiné. 

« Je trouvais que le camion allait quand même vite considérant qu’il roulait dans une ligne avec des véhicules arrêtés devant », a témoigné lundi Diane Meunier, au palais de justice de Laval. 

Chanceux

Dans la vidéo filmée par la caméra installée sur le pare-brise de sa voiture, on aperçoit M. Meunier dépasser le semi-remorque de l’accusé à peine quelques secondes avant le carambolage. 

Sept véhicules plus loin, il y avait un autre tracteur routier. 

« Je suis chanceux de ne pas avoir été entre les deux camions, peut-on entendre dire M. Meunier. Il y a certainement quelqu’un qui est mort là. »

« On l’a échappé de peu », lance une des passagères.

Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont eu moins de chance et ont péri dans ce carambolage.

Faute fatale

La Couronne tente de prouver à la juge Yanick Laramée de la Cour du Québec que la conduite de l’accusé était dangereuse. 

En effet, le Journal rapportait récemment que Jagmeet Grewal n’aurait jamais dû se retrouver au volant de son semi-remorque, sans une faute grave de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), qui lui a remis son permis de conduire... par erreur. 

Impliqué dans une collision de la route en 2012 aux États-Unis, M. Grewal avait été déclaré inapte de façon permanente à occuper le métier de camionneur, notamment en raison de ses problèmes psychiatriques. 

Malgré ces conclusions, il a fait et obtenu une nouvelle demande pour obtenir un permis de classe 1, nécessaire pour conduire un camion. 

Au moment du carambolage, le camionneur savait qu’il n’était pas apte à conduire, selon la Couronne. 

Il négligeait en effet de contrôler son diabète et prenait des médicaments affectant la conduite.