Carambolage de l'A-440: une survivante du carambolage indignée par les propos du camionneur
TVA Nouvelles
Une victime du carambolage mortel survenu sur l’autoroute 440 à Laval en 2019 a accepté de témoigner de l’enfer qu’elle a vécu alors qu’elle était dans sa voiture avec ses filles.
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Plus de trois ans après la tragédie, elle souffre encore de séquelles physiques. Elle n’est toujours pas en mesure de retourner au travail, et craint encore de prendre le volant.
«Je ne peux pas retourner travailler encore, conduire c’est très stressant. J’ai de la misère à marcher longtemps, rester assise longtemps. Ç'a changé ma vie et ça va rester comme ça jusqu’à la fin de mes jours», confie-t-elle au journaliste de TVA Nouvelles, Yves Poirier.
Des photos de sa voiture accidentée parlent d’elle-même : le véhicule électrique était tellement endommagé qu’il est presque impossible de déceler sa marque sous l’amas de ferraille.
La dame a du mal à se remémorer l’accident, mais se rappelle avoir été immobilisée sur l’autoroute alors que la circulation était arrêtée.
«J’étais complètement arrêtée pour prendre la sortie. Je me suis retournée pour parler à mes filles, et puis c’est arrivé.»
Elle ignore si elle a été percutée en premier par le camionneur et n’a plus de souvenir de ce moment.
Ses filles qui avaient 11 et 15 ans au moment de l’accident vont mieux. Elles ont subi des commotions et ont eu la mâchoire fracturée.
Elle se dit indigné par les propos du camionneur, qui selon certains rapports, n’aurait jamais dû se trouver au volant d’un poids lourd.
Jagmeet Grewal, âgé de 56 ans, est accusé de négligence criminelle ayant causé la mort de quatre personnes et des lésions.
En entrevue à TVA Nouvelles, il a expliqué qu’il était lui aussi une victime.
«Les victimes... je crois que c’est malheureux, a-t-il acquiescé. Je suis aussi une victime, mais je comprends qu’ils traversent quelque chose qu’ils ne devraient pas traverser, parce que c’était un accident».
Deux ans avant l’incident à Laval en 2019 M. Grewal avait été l’objet d’un rapport psychiatrique le qualifiant «d’inapte», même pour un travail simple.
Pourtant, le 5 août 2019, il était derrière le volant d’un semi-remorque sur l’autoroute 440 Ouest à Laval. Ne remarquant pas qu’une file de voitures s’allongeait devant lui près de la bretelle menant à l’autoroute 15, une série de voitures ont été embouties, entraînant un violent incendie.
Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont péri. Le camionneur avait été arrêté 11 mois plus tard, puis accusé de conduite dangereuse et de négligence criminelle causant la mort et des lésions.





