Le seuil d'immigration est «un débat tellement ridicule»
TVA Nouvelles
À chaque élection les objectifs des partis en matière d’immigration font réagir et pourtant, cette donnée ne devrait pas puisqu’elle ne représente pas les vrais problèmes du Québec selon les Jouteurs.
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«C’est un débat tellement ridicule que ça me blesse. Nous sommes une population vieillissante et sans l’immigration on va occuper un pourcentage moins important à l’échelle de l’Amérique du Nord. Que l'on soit indépendant ou pas, comment va-t-on s’en sortir quand nous allons représenter un grain de sable dans l’univers», mentionne Luc Lavoie.
L’analyste politique Emmanuelle Latraverse explique même que les données avancées par les partis politiques ne dévoilent pas la capacité réelle de la province puisque la grande partie de la main-d’œuvre internationale arrive au pays par des programmes contrôlés par Ottawa.
«La réalité c’est que le débat est mal mené au Québec parce que nous parlons d’immigration, d’intégration et de pénurie de main-d’œuvre, mais la part la plus importante de l’immigration économique, qui est constituée des travailleurs étrangers temporaires et de travailleurs issus de la mobilité internationale, n’entre pas dans les calculs des partis politiques et pourtant il représente plus de 100 000 personnes», dit-elle.
Mathieu Bock-Côté croit plutôt que des objectifs conservateurs seraient la meilleure solution pour mieux les encadrer.
«35 000 personnes pour moi c’est un chiffre qui a du sens. Pendant plusieurs années notre débat au niveau de l’immigration était structuré autour de deux mots : toujours plus. Or, on constate que l’intégration fonctionne assez mal au Québec. Le premier indice c’est l’anglicisation massive de Montréal et de Laval depuis une vingtaine d’années à cause de l’immigration», explique Mathieu Bock-Côté.
Voyez le débat animé entre les trois analystes politiques dans la vidéo ci-dessus.