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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Le record du bon gars

Alexandre Gagné, dans l’uniforme des Alouettes, au stade Percival-Molson, à Montréal.
Alexandre Gagné, dans l’uniforme des Alouettes, au stade Percival-Molson, à Montréal. Photo fournie par les Alouettes de Montréal
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2025-06-11T04:05:00Z
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Nommé joueur du match après la convaincante victoire des Alouettes pour amorcer la saison, vendredi dernier, au stade Percival-Molson, le Québécois Alexandre Gagné n’a pas tardé à remettre son trophée à Hayden, 11 ans. 

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«Il est trop bon, il a même égalé un record avec ses sept plaqués [sur les unités spéciales] et ça, c’est extraordinaire, a réagi le jeune Hayden, qui est le fils de son épouse, Mélissa Fecteau. Il a eu ses plaqués et son trophée, et maintenant, ce trophée est à moi.»

Le joueur des Alouettes Alexandre Gagné a remis le trophée décerné au joueur du match à Hayden, qui est le fils de sa conjointe, après la rencontre d’ouverture du vendredi 6 juin 2025, au stade Percival-Molson, à Montréal. Également sur la photo: Georges, le petit dernier de la famille.
Le joueur des Alouettes Alexandre Gagné a remis le trophée décerné au joueur du match à Hayden, qui est le fils de sa conjointe, après la rencontre d’ouverture du vendredi 6 juin 2025, au stade Percival-Molson, à Montréal. Également sur la photo: Georges, le petit dernier de la famille. Photo Benoît Rioux

Tout près, le vétéran joueur des Alouettes souriait, évidemment satisfait de son match, mais encore plus en constatant l’effet de sa performance sur les membres de sa précieuse famille.

«C’était sa journée et c’était beau à voir, a résumé son épouse. Ça fait neuf ans qu’il est dans la ligue, neuf ans qu’il s’investit.»

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Gagné, qui est originaire de Saint-Hubert, partageait également le moment avec Georges, 2 ans, le petit dernier de cette famille reconstituée. 

«On est fiers d’Alexandre, a ajouté Mélissa en jetant un regard rempli d’affection vers Hayden, qui tenait fièrement son nouveau trophée. Alexandre, c’est un bon être humain autant pour sa famille, ses amis que pour ses coéquipiers. Il démontre qu’il est un bon joueur d’équipe, mais il se fait aussi valoir en tant qu’humain.»

«J’ai encore ma place»

Concernant sa performance sur le terrain, le Québécois préférait naturellement rendre hommage à ses frères d’armes et parlait surtout d’une «belle victoire pour l’équipe». Il a ainsi fallu lui tirer les vers du nez pour que le joueur parle finalement un peu de lui.

«Il y a toujours quelqu’un qui va vouloir ton spot et c’est à moi de prouver, année après année, que j’ai encore ma place dans cette ligue, a-t-il indiqué. Avec ce match pour commencer la saison, j’ai prouvé que je ne suis pas là à cause de mon nom ou de ce que j’ai fait dans le passé.»

Et comment! En réussissant sept plaqués sur les unités spéciales, Gagné a ni plus ni moins égalé un record de l’histoire de la Ligue canadienne de football. Pour illustrer l’ampleur de ce qu’il a réussi sur le terrain, il y a lieu de préciser que le Québécois de 33 ans avait conclu avec un total de 12 plaqués dans cette facette du jeu la saison dernière, tout en participant aux 18 matchs des Alouettes.

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Son sommet en carrière a par ailleurs été atteint en 2018, à sa première campagne complète dans la LCF, chez les Roughriders de la Saskatchewan, avec 23 plaqués sur les unités spéciales, également en 18 parties. Après un seul match cette saison, il peut déjà cibler cette marque personnelle.

Gagné et les Alouettes (1-0) retrouveront d’ailleurs l’action ce vendredi 13 juin, à Ottawa, en rendant visite au Rouge et Noir (0-1).

En bref

  • Le Néo-Brunswickois Mike Miller était le plus récent joueur à avoir effectué sept plaqués sur les unités spéciales au cours d’un match, le 5 juillet 2019, dans l’uniforme des Blue Bombers de Winnipeg. Six autres athlètes avaient précédemment réalisé une partie avec autant de plaqués, mais il y a plus de deux décennies, soit entre 1991 et 2003.

L’art de passer de la parole aux actes

Surnommé «Capitaine Québec» dans le vestiaire des Alouettes, Alexandre Gagné est devenu le maître des discours enflammés pour motiver les troupes.

«Honnêtement, j’emmerde Toronto, avait-il ainsi lancé avant le match d’ouverture de vendredi dernier contre les Argonauts, en s’adressant à ses coéquipiers. Je ne pourrais pas me foutre d’eux plus que ça.»

«Ce qui est arrivé l’an passé, c’est de notre propre faute, avait-il ajouté, en faisant allusion à la défaite des Alouettes en finale de l’Est contre les Argos, en novembre dernier. Concentrons-nous sur notre équipe! Soyons la meilleure version des Alouettes de Montréal. Faisons de notre mieux et allons les battre.»

Un vrai meneur

Quelques instants plus tard, Gagné allait passer de la parole aux gestes, ayant conclu sa soirée avec sept plaqués sur les unités spéciales dans une victoire de 28 à 10 contre les champions en titre de la Coupe Grey.

Alexandre Gagné a connu tout un match d’ouverture, vendredi dernier, au stade Percival-Molson.
Alexandre Gagné a connu tout un match d’ouverture, vendredi dernier, au stade Percival-Molson. Photo MARTIN ALARIE

«La meilleure façon d’être un meneur, c’est de montrer le chemin et de donner l’exemple, a commenté Byron Archambault, adjoint à l’entraîneur-chef et coordonnateur des unités spéciales chez les Alouettes. C’est ce qu’a fait Alexandre. Il est allé à la chasse aux plaqués.»

«C’est quelqu’un qui prend la parole dans le vestiaire, avec ses discours, mais les autres joueurs le respectent comme être humain parce qu’il travaille fort et qu’il est assidu dans ce qu’il fait, a encore témoigné Archambault à propos de Gagné. Ce sont ses actions qui déterminent son leadership.»

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