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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Le rapport de la VG sur SAAQclic n’a pas eu l’effet escompté, l’incompétence règne encore

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Photo portrait de Rémi Nadeau – analyse

Rémi Nadeau – analyse

2025-04-11T04:00:00Z
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On croyait que le fiasco SAAQclic révélé par la vérificatrice générale avait eu l’effet d’un coup de fouet sur la SAAQ et le gouvernement Legault. Mais non. Personne n’a fermé le robinet des dépenses injustifiées. Rien n’a interrompu le ronronnement du nouveau patron, pourtant censé donner un coup de barre.

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Des files de Québécois privés de services essentiels liés à leur permis de conduire ou leur plaque d’immatriculation.

Un dépassement de coût cauchemardesque de 500 millions $ sur un projet d’informatisation dont la facture s’élèvera à 1,1 milliard $.

Le désastre a causé un immense sentiment de désolation et d’échec à travers la société québécoise.

Après la publication du rapport dévastateur de la vérificatrice générale le 20 février, la ministre des Transports Geneviève Guilbault a dit qu’il fallait «finir le ménage».

Déjà, en congédiant Denis Marsolais, il y a deux ans, elle avait nommé Éric Ducharme à la tête de l’organisme en plaidant qu’elle envoyait un «signal fort», et que celui qui était jusque-là secrétaire du Conseil du trésor pourrait «faire son ménage».

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Or, le chien de garde des contrats publics au Québec vient de mettre son nez à la SAAQ et ça ne sent pas fort le Fantastik.

Rien n’a changé

L’Autorité des marchés publics (AMP) a ordonné jeudi au PDG de la SAAQ de suspendre les contrats liés à SAAQclic pour une période de 30 jours.

La décision publiée par l’AMP renferme des perles.

On y apprend que, malgré la mise au jour du scandale par la VG, rien n’a changé dans la gestion du dossier.

La SAAQ a octroyé en 2024 des contrats «ouverts» de trois ans, au coût de 185 M$, pour que des consultants l’accompagnent encore dans le déploiement de SAAQclic.

Éric Ducharme défend bec et ongles ces dépenses supplémentaires en continu, comme un bar ouvert.

Or, l’AMP signale que ces activités d’entretien du système étaient prévues dans le contrat de base accordée en 2017 aux firmes LGS et SAP.

C’est écrit dans l’appel d’offres publié à l’époque... par la SAAQ.

On ne devrait pas payer une deuxième fois pour ça!

C’est de l’incompétence.

Et un je-m’en-foutisme propre à ceux qui dépensent aveuglément l’argent des autres.

Rappelons que la VG a pointé l’apparence de conflit d’intérêts de l’entreprise SAP, qui a conseillé le gouvernement avant d’empocher le contrat au départ.

La SAAQ continue d’abreuver les firmes sans retenue.

Guilbault n’a rien vu?

Malgré le scandale, Geneviève Guilbault ne semble pas avoir gardé les yeux sur le PDG qu’elle a nommé.

Pourtant, dans une lettre à son sous-ministre en février, elle écrivait que les faits évoqués par la VG sont «outrageux», et qu’ils doivent être l’objet «d’une attention à la hauteur de leur gravité».

Jeudi, en marge d’une annonce dans le Bas-Saint-Laurent, elle a refusé de réitérer sa confiance en Éric Ducharme.

C’est gênant...

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