Fiasco SAAQclic: Legault remet en doute les dépassements de coûts de 500 M$ et les conclusions du Vérificateur général
Le Parti Québécois dénonce un glissement vers «les faits alternatifs»

Nicolas Lachance
Le premier ministre du Québec remet en doute les conclusions du Vérificateur général du Québec (VGQ) et les dépassements de coûts de 500 millions $ du projet SAAQclic. Un «glissement dangereux» vers «les faits alternatifs», dénonce le Parti Québécois.
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Questionné par le chef intérimaire libéral Marc Tanguay mercredi, le premier ministre François Legault a affirmé lors de la période de questions à l’Assemblée nationale qu’il n’y «a aucune preuve» que le projet SAAQclic coûtera 1,1 milliard $.
«Le chef de l'opposition officielle [Marc Tanguay] dit des choses sans avoir aucune preuve de ce qu'il dit, c'est-à-dire un dépassement de 500 millions sur le programme», a déclaré François Legault. «Là, il affirme des choses sans savoir. Il nous dit: ça a coûté 1,1 milliard. Il n'a aucune preuve de ça.»
Encore plus surprenant, le premier ministre a essayé de défendre la version de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).
«Le président de la SAAQ l'a dit clairement, il faut faire attention pour ne pas mélanger le coût du programme [SAAQclic] puis le coût, ensuite, de l'entretien annuel qui vient», a-t-il défendu, remettant en question les conclusions du VGQ.
La vérificatrice générale Guylaine Leclerc a pourtant écrit noir sur blanc dans son rapport que le budget initial de 638 M$ a explosé de 500 M$ sans que la population en soit informée. En plus des retards et des ratés, la facture du projet CASA/SAAQclic atteindra au minimum 1,1 milliard $, indique-t-elle.
«Faits alternatifs»
La déclaration du premier ministre a visiblement choqué les partis d'opposition à Québec.
Le péquiste Joël Arseneau a déclaré qu’il «y a un glissement dangereux vers ce qu'on appelle, ailleurs, les faits alternatifs.»
«On a là un retour en arrière majeur sur ce qui repose pourtant sur des données fiables et vérifiées. Ce qu'on veut, c'est en savoir davantage, pas nier les faits qu'on a déjà devant nous. C'est quand même aberrant», a signalé le député du PQ.
Le libéral Marc Tanguay a quant à lui soutenu que le premier ministre «ne sait pas ce qu'il dit» et a l’air d’un «chevreuil sur la 20» qui a l’air «de se dépatouiller.»
«Je ne sais même pas par quel bout prendre ça pour dire que ça n'a ni queue ni tête», a mentionné le chef intérimaire du PLQ.
De son côté, le leader de Québec solidaire, Guillaume Cliche-Rivard, s’est dit surpris de voir le premier ministre effectuer un virage à 180 degrés dans ce dossier.
«S’il y a bien quelqu'un qui accusait les autres de remettre en question le rapport de la VG, c'est lui, là. Donc, il disait: ah! vous ne faites pas confiance envers les institutions, vous ne faites pas confiance à la vérificatrice générale. Alors, hier, il a fait tout qu'un 180 degrés, parce que c'est lui qui contestait la véracité des informations», a-t-il déclaré.
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