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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

Le projet du REM de l’Est se dessine

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Félix Lacerte-Gauthier

2022-03-09T09:00:00Z
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La CDPQ Infra assure avoir entendu les critiques. Elle a présenté mardi de nouvelles esquisses pour son projet de REM de l’Est, estimant qu’il répond aux préoccupations en matière d’esthétique et de qualité de vie. 

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Colonne en «V», promenade urbaine, largeur réduite, mur antibruit: tout est fait pour que les infrastructures puissent s’intégrer dans le paysage urbain, a assuré la CDPQ Infra.

Celle-ci avait invité à ses bureaux deux journalistes de Québecor, dont l’auteur de ces lignes, afin de faire un «bilan d’étape» du projet et lever le voile sur les derniers développements.

Dans ces derniers plans présentés, le béton conserve toujours une place importante, puisqu’il sera utilisé pour concevoir les piliers et la coque soutenant les rails.

«La prémisse de base, c’est que les gens ont l’impression que les structures d’acier, c’est plus intéressant visuellement. La vérité, c’est que ce n’est pas le cas», a expliqué Christian Ducharme, vice-président, ingénierie pour la CDPQ Infra.

Au contraire, la CDPQ juge le béton «plus esthétique»: il peut absorber les vibrations, nécessite moins d’épaisseur et permet de donner des courbes à la structure.

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Les imposants piliers auront ainsi une forme de V, qui se déclinera sous différentes formes sous l’infrastructure dans une «danse des colonnes», afin de «diminuer la perception de répétitivité».

La CDPQ s’est également dite bien consciente du fait que les inévitables graffiteurs viendront y laisser leur marque. «Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable», a admis Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra. La solution à ce problème sera de recouvrir la structure d’un enduit qui la rend facilement nettoyable.

Le filage pour amener l’électricité aux trains suscitait également l’inquiétude. Inévitable en raison du climat hivernal, la présence des caténaires a été prise en compte pour qu’ils fassent partie du «langage architectural». Ceux-ci seront disposés sous une forme d’arche au-dessus des rails. «Plutôt qu’avoir une colonne au centre des voies, elles deviennent intégrales à l’œuvre», a résumé M. Ducharme.

Des murs antibruit de deux à quatre mètres de hauteur seront également installés le long des rails.

Surprise dans le projet présenté, la CDPQ indique qu’elle utilisera son emprise pour créer une «promenade» d’ouest en est d’une longueur de 16 kilomètres. Celle-ci permettra l’installation d’un corridor piéton et l’aménagement de pistes de Réseau express vélo (REV). Plusieurs mini-places publiques sont également prévues.

«L’idée est de raisonner avec ce qu’il y a autour et d’être en lien avec ça pour redonner l’espace, aujourd’hui dédié à l’automobile, à la vie active», a résumé M. Ducharme.

«Avec l’arrivée du REM, ça prend de nouvelles infrastructures, comme des pistes cyclables, alors on les met sur les plans pour s’assurer que ça fasse partie intégrante de l’aménagement de la rue», a-t-il ajouté.

Les futures stations ont été réparties entre 12 zones, chacune ayant son type d’aménagement spécifique afin d’en faciliter l’intégration urbaine. Au parc Morgan, par exemple, la CDPQ veut créer une «butte» qui permettra de diminuer le bruit en provenance de l’autoroute. À Saint-Léonard, on prévoit la création d’une place publique et de projets de développement immobiliers aux abords de la station Couture.

«C’est ça, la réflexion qu’on fait pour chacun des endroits, a souligné M. Ducharme. On a un dialogue avec chacun des arrondissements pour voir quelles sont leurs priorités.»

La CDPQ Infra présentera officiellement ses plans mis à jour jeudi, au cours d’une rencontre virtuelle publique.

«Pour réaliser des projets de ce type, ça prend un alignement de l’ensemble des parties prenantes, sinon, le projet ne peut pas se réaliser», a prévenu M. Arbaud, qui espère pouvoir convaincre les sceptiques.

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