Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

REM de l’Est: des inquiétudes du côté d’Exo

Joël Lemay / Agence QMI
Partager

Félix Lacerte-Gauthier

2022-02-18T20:45:25Z
2022-02-18T21:06:25Z
Partager

Après l’ARTM et la STM, c’est au tour d’Exo de s’inquiéter des conséquences de l’arrivée du REM de l’Est pour les réseaux de transport en commun déjà en place. 

• À lire aussi: Montréal veut un REM sans filage

• À lire aussi: REM: des discussions pour intégrer Montréal au processus décisionnel

L’organisme est notamment responsable de gérer le réseau de train de banlieue dans la région métropolitaine. C’est en particulier pour la ligne 5 Mascouche, qui rallie le centre-ville en passant par Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord, que les inquiétudes sont grandes.

«Ce qu’on voit, c’est que le service se dégrade pour les clients qui utilisent cette ligne vers le centre-ville. Ou bien ils doivent correspondre, ou bien ils doivent se rendre au REM», a expliqué Sylvain Yelle, directeur général, en entrevue téléphonique, qui déplore ce «recul» pour les clients.

«Notre inquiétude, c’est que ces gens abandonnent le transport collectif», a-t-il prévenu, en précisant qu’il ne se positionnait pas contre le REM.

Il avait également publié une lettre ouverte dans «La Presse», jeudi, pour dénoncer la situation.

La ligne de train de Mascouche avait été inaugurée en décembre 2014, après des investissements de 700 millions $. Après un sommet de 1,8 million d’utilisateurs en 2018, l’achalandage a chuté, pour ne rejoindre qu’environ 110 000 personnes dans la dernière année, selon des chiffres fournis par Exo.

Publicité

L’une des principales raisons, selon M. Yelles, est la venue du REM 1.0, qui impose un important détour aux utilisateurs du train. Alors que le trajet, du terminus à la gare Centrale, pouvait se faire en 1 h, il en prend maintenant 1 h 40 pour se rendre au centre-ville.

«On a perdu beaucoup, beaucoup de temps. Le facteur le plus important, pour les gens qui se déplacent, c’est la durée. Et on est venu détériorer complètement ce temps-là», s’est-il désolé.

Le directeur d’Exo craint maintenant que la venue du REM de l’Est ne vient donner le coup de grâce à cette ligne de train.

«On a peur que l’achalandage qui était là continue de diminuer, et que ça fasse en sorte que la ligne ne soit plus profitable et qu’elle soit complètement abandonnée», s’est-il alarmé.

La CDPQ Infra veut rassurer

Du côté de la CDPQ Infra, qui gère le REM de l’Est, on indique que le projet est toujours en «phase de planification» et qu’il continue d’être bonifié.

«Nous souhaitons nous allier à une vision où les réseaux ne sont pas mis en compétition, mais où chacun contribue plus largement à offrir le meilleur service possible aux usagers», a indiqué par courriel Emmanuelle Rouillard-Moreau, conseillère en relations médias.

Elle ajoute que la Caisse collabore avec les différentes sociétés de transport «sur une base régulière» pour trouver des solutions répondant aux besoins des usagers.

Le 8 février dernier, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) avait rendu publiques les grandes d’un rapport dévastateur sur le REM. Le document estime que le projet causerait de trop nombreux désagréments et que d’autres options devraient plutôt être envisagées.

La Société de transport de Montréal (STM) avait également critiqué fortement le projet de REM de l’Est, à travers une note interne qu’a pu consulter l’auteur de ces lignes.

Le document prévoit que le futur REM de l’Est cannibaliserait les autres infrastructures de transport en commun existantes, et que d’importances baisses d’achalandages seraient à prévoir sur le réseau existant en raison de cette concurrence. Cela, en plus des dépenses d’exploitations assumées par la Ville, qui augmenteraient «en flèche».

Publicité
Publicité