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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Drame d'Amqui: le pick-up de l’accusé dans un état «parfait» au moment du drame

Aucun pépin mécanique ne peut expliquer le fait que Steeve Gagnon soit monté sur le trottoir du boulevard Saint-Benoît pour y faucher des piétons

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-05-26T20:49:45Z
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Rien dans l’inspection mécanique de la camionnette de Steeve Gagnon ne peut expliquer le terrible drame qui s’est joué sur le trottoir du boulevard Saint-Benoît Ouest à Amqui le 13 mars 2023. «Tout était parfait», a expliqué au procès le mécanicien qui a inspecté le véhicule.

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Ce fait avait été admis par la défense en ouverture de procès, mais a été plus largement détaillé par le témoin Luc Guérette lundi matin. Mécanicien de plus de 20 ans d’expérience, l’homme d’Amqui a inspecté le Ford F-150 de l’accusé au lendemain de la tragédie qui a fait trois morts. Et pour lui, le constat est sans équivoque.

«J’ai tout vérifié à partir du volant jusqu’aux roues et tout était parfait, parfait. Il n’y avait rien pantoute», a détaillé au jury le mécanicien lors de son témoignage.

Même chose pour les freins. Les plaquettes étant habituellement remplacées à trois millimètres d’épaisseur, le garagiste a précisé que celles du pick-up qui a fauché un total de neuf personnes en mars 2023, faisant trois morts, variaient de cinq à six millimètres.

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«Je vous le dis, c’était parfait. Tout était beau», a insisté M. Guérette.

En fait, les seuls accrocs observés sur le Ford F-150 ont été provoqués par les multiples impacts qui se sont enchaînés sur le trottoir du boulevard Saint-Benoît.

Photo déposée au tribunal
Photo déposée au tribunal

Le capot était bossé, l’aile avant droite «déformée» et le feu avant droit était aussi cassé.

«L’impact était à l’avant», a souligné le témoin.

Rappelons que Gagnon a reconnu qu’il était au volant quand la camionnette a happé neuf personnes, en plus d’en éviter trois autres de justesse.

Polytraumatismes

La pathologiste judiciaire qui a procédé à l’autopsie des trois hommes qui ont perdu la vie dans l’attaque au camion-bélier a également témoigné lundi matin.

Tant Gérald Charest que Jean Lafrenière et Simon-Guillaume Bourget sont décédés des suites d’un polytraumatisme contondant «compatible avec une collision véhicule-piéton».

Photos tirées des avis de décès des victimes
Photos tirées des avis de décès des victimes

Les trois victimes ont toutes subi des lésions importantes à la tête ainsi qu’à divers organes internes. Pour Gérald Charest et Simon-Guillaume Bourget, l’hypothèse la plus probable pour la Dre Marie-Ève Meehan est qu’ils aient été frappés de dos.

Rappelons que M. Charest et Jean Lafrenière sont décédés sur les lieux de la tragédie du 13 mars, tandis que M. Bourget a rendu l’âme à l’hôpital six jours plus tard.

Reconstitutionniste

Le procès de Steeve Gagnon, visé par trois chefs d’accusation de meurtre et deux de tentatives de meurtre multiples sur neuf autres personnes, se poursuivra mardi avec la suite du témoignage de Keven Labrie, chef reconstitutionniste de la Sûreté du Québec.

C’est ce dernier qui était responsable de la scène de crime le soir du 13 mars, une scène «très peu commune» d’environ 400 mètres de long, avec trois scènes d’impact distinctes.

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

«Ce soir-là, la scène, je l’ai marchée une fois, deux fois, dix fois, vingt fois, je ne sais plus combien de fois je l’ai marchée. J’ai dû faire 30 000 pas juste ce soir-là», a imagé le policier expert pour illustrer l’ampleur de la tâche.

Après le dépôt des photos de la scène et du véhicule de l’accusé, ses analyses quant à la trajectoire du camion et à la vitesse à laquelle roulait le suspect sont toujours à venir dans la suite de son rapport.

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