Meurtres en Saskatchewan: le deuil est profond après ce carnage inexpliqué
Les victimes, pour la plupart dans la nation crie James Smith, faisaient partie d’une communauté tissée serrée

Jonathan Tremblay et Erika Aubin
WELDON, Saskatchewan | Les proches d’une mère de famille, d’un vétéran apprécié et d’un veuf de 77 ans sans défense font partie de ceux plongés dans un profond deuil depuis les attaques sauvages au couteau en Saskatchewan.
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«Ils étaient nos proches, nos amis. Majoritairement, on est tous liés ici [la nation crie James Smith], alors c’est plutôt difficile», affirme à l’Agence Associated Press Calvin Sanderson, chef Chakastaypasin.
La majorité des victimes de la tuerie de dimanche étaient autochtones.

Les membres de la communauté se sont rassemblés lundi pour pleurer la perte de leurs êtres chers. Sur place, l’agence de presse Reuters a croisé entre autres Darryl Burns, sous le choc, tenant dans ses mains une photo de sa sœur Gloria Lydia Burns.
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«Ce type de violence comme tout type de violence n’a pas sa place dans notre pays», a souligné le premier ministre Justin Trudeau lundi à Ottawa.

La femme de 62 ans est du nombre des victimes confirmées. Cette dernière répondait à un appel d’urgence, lorsqu’elle a été tuée.
«Si quelqu’un d’entre vous connaissait ma mère, elle n’avait peur de personne et je sais qu’elle leur a déjà pardonné», a publié son fils Dilly Bar, sur sa page Facebook.
Selon Reuters, une autre dame et un jeune homme sont décédés au même endroit qu’elle.

Trouvé par son petit-fils
À une quinzaine de kilomètres des lieux de la majorité des attaques, dans le petit village de Weldon, Wes Petterson a aussi été assassiné.
«Il vivait avec son petit-fils, qui était caché, et a découvert son grand-père mort. C’est lui qui a appelé le 911. Il est encore sous le choc», confiait lundi une résidente du coin, Ruby Works, au Journal, sur place.
Des fleurs ont été déposées devant chez lui.

«Il portait toujours une petite fleur sur son chapeau. Il se promenait dans le village et demandait aux gens s’ils allaient bien, souligne-t-elle. Quand j’ai appris sa mort, j’ai eu le souffle coupé.»
L’homme de 77 ans était bien connu dans ce village d’environ 200 âmes, puisqu’il préparait le café chaque matin à la salle communautaire, a fait savoir April Audette, sa voisine d’en face.

Un grand vide
Parmi les autres victimes, on dénombre notamment Lana Head, 49 ans, mère de cinq enfants.
«On était les meilleurs amis et les parents de deux belles filles. Tu es partie trop vite, je n’ai jamais pu te dire adieu. Repose en paix mon ancienne partenaire et je t’aime», a rédigé lundi son ex-conjoint Michael Brett Burns, dans une émouvante publication sur les réseaux sociaux.
Le conjoint actuel de Mme Head ferait également partie des personnes fauchées par le tueur.
Pour sa part, Earl Burns Sr., un vétéran converti en chauffeur d’autobus, laissera lui aussi un grand vide dans la vie des membres de son entourage.
«Mon cœur est tellement brisé. J’avais encore besoin de toi», a écrit son fils Earl Burns Jr. sur sa page Facebook.
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