Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un des deux faucheurs de vies est toujours en cavale

L’un des tueurs pourrait avoir abattu l’autre dans l’une des pires tueries de l’histoire du pays

Partager
Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2022-09-05T22:09:07Z
2022-09-06T18:07:46Z
Partager

L’un des deux frères recherchés en Saskatchewan pour une des pires tueries au pays a été retrouvé mort lundi, tandis que l’autre tenait toujours des centaines de policiers en haleine.

• À lire aussi: Saskatchewan: les deux suspects recherchés accusés de meurtre au premier degré

• À lire aussi: Meurtres en Saskatchewan: le nombre de victimes augmente

• À lire aussi: Ce que l'on sait de la série d'attaques au couteau qui a fait 10 morts en Saskatchewan

Mardi après-midi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a affirmé avoir reçu des informations selon lesquelles le suspect Myles Sanderson aurait été aperçu dans la nation crie de James Smith. Elle prie les résidents de rester chez eux.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin diffusé chaque jour en direct 8 h 35 via QUB radio :

11 morts, 19 blessés, 13 lieux d’attaques au couteau : la nation crie James Smith et le village voisin de Weldon ont été le théâtre d’une folie meurtrière dimanche matin. 

Publicité

Depuis, les autorités policières se sont lancées dans une chasse à l’homme sans relâche pour trouver les suspects du carnage, les frères Damien et Myles Sanderson, qui ont respectivement 31 et 30 ans. 

La découverte du corps de l’aîné, Damien, a été annoncée en fin de journée lundi. 

Il portait des blessures laissant croire qu’il pourrait avoir été tué, ont confirmé les autorités, qui n’excluent pas que ce soit aux mains de son propre frère, Myles. 

Un frère retrouvé

Sa dépouille se trouvait dans la nation crie James Smith « dans une zone herbeuse, à proximité d’une maison en cours d’examen [par les équipes techniques de la police], a expliqué la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Rhonda Blackmore.

Les spécialistes en scène de crime étaient à pied d’œuvre lundi pour récolter des preuves au sol et mieux comprendre ce qui s’est passé.
Les spécialistes en scène de crime étaient à pied d’œuvre lundi pour récolter des preuves au sol et mieux comprendre ce qui s’est passé. Photo REUTERS

Myles Sanderson traîne un lourd passé judiciaire et était déjà recherché après d’autres crimes (voir autre texte). Malgré cela, un agent de probation avait jugé qu’il ne posait pas de danger, sept mois avant qu’on le soupçonne d’avoir commis cette tuerie.

Il était toujours en fuite au moment de mettre sous presse.

Le trentenaire pourrait avoir été blessé et avoir besoin de soins, a précisé Mme Blackmore.

Myles Sanderson, considéré comme « armé et dangereux », pourrait se trouver à Regina, selon la GRC. La population de cette région est ainsi invitée à demeurer particulièrement vigilante.  

Pendant ce temps, un véhicule possiblement utilisé pour fuir, un Nissan Rogue noir immatriculé « 119 MPI », était aussi introuvable.

Publicité

Hasard

Deux policiers de la Gendarmerie royale du Canada tentaient lundi de faire avancer l’enquête sur le site de la nation crie James Smith.
Deux policiers de la Gendarmerie royale du Canada tentaient lundi de faire avancer l’enquête sur le site de la nation crie James Smith. Photo REUTERS

Certaines des victimes auraient été ciblées, d’autres auraient été choisies au hasard, a affirmé la GRC dimanche. Les attaques ont transformé une communauté isolée et paisible en zone de guerre

Sous le choc, les proches de victimes pleuraient les leurs lundi, dont une mère de famille, un vétéran et un veuf de 77 ans.

« Tout le monde dans le village est dévasté et terrifié. Les gens veulent même pas sortir de leur maison tellement ils ont peur », a lâché Ruby Works, résidente de Weldon, espérant que justice soit rendue.

Avant de quitter la maison dimanche, « j’ai donné [à ma petite-fille] deux armes et un bâton de baseball », a dit pour sa part Robert Rush à The Star Phoenix, qui dessert la région de Saskatoon.

Les motifs derrière ces gestes restaient nébuleux, lundi soir. Bobby Cameron, chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, avait de son côté laissé entendre que les « drogues illégales » envahissant les communautés étaient liées au drame.

– Avec Erika Aubin et l’Agence QMI


LES ACCUSATIONS CONTRE EUX 

La Gendarmerie royale du Canada a lancé lundi un mandat d’arrestation contre les deux suspects avant que l’un d’eux décède. 

Quatre accusations de meurtre apparaissaient pour l’instant au mandat. Or, toutes les attaques font toujours l’objet d’une enquête.

D’autres meurtres pourraient donc être attribués au duo. Myles est toujours recherché par la police alors que son frère Damien est décédé.

 

Publicité

Damien (mort) 

  • un meurtre prémédité
  • une tentative de meurtre
  • une entrée par effraction

 

Myles (recherché)

  • trois meurtres prémédités
  • une tentative de meurtre
  • une entrée par effraction

 

Myles est recherché depuis mai 

L’un des deux suspects était déjà sous le coup d'un mandat d'arrestation depuis le mois de mai.

Youri Nabbad
Le Journal de Montréal

La police de Saskatoon a précisé lundi que Myles Sanderson était recherché pour « avoir disparu et ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire » alors qu’il était en libération conditionnelle. Il avait purgé « une peine fédérale de près de cinq ans pour agression, vol et violences ».

Il avait été libéré il y a 7 mois par un agent de probation qui considérait qu’il pouvait être un bon citoyen.

Selon une décision obtenue par Global, la Commission des libérations conditionnelles estimait alors que le fait de le libérer «contribuerait à la protection de la société» en facilitant sa réintégration. Et ce, même s’il a été condamné au criminel 59 fois entre 18 et 31 ans, toujours selon Global.

La GRC a aussi confirmé que le fugitif était connu des policiers.

« Myles Sanderson avait un casier judiciaire depuis un certain nombre d’années, a expliqué Rhonda Blackmore de la GRC. Il avait été condamné pour des voies de fait, mais n’avait jamais été accusé d’homicide.»

Alain Babineau, policier de la GRC pendant 28 ans, se dit surpris de la nature des attaques. « Tuer 10 personnes au couteau, je n’ai jamais vu ça, c’est peu commun. On parle de deux individus seulement. Pour être en mesure de maîtriser et de tuer autant de personnes sans qu’elles se défendent, il faut soit avoir pris les victimes par surprise, soit avoir fait face à des personnes très vulnérables », 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité