Le Cirque du Soleil songe à vendre des filiales
L’entreprise veut miser sur sa marque éponyme


Sylvain Larocque
Cherchant à améliorer sa situation financière, le Cirque du Soleil songe à vendre des filiales qu’il avait acquises avant la pandémie, a appris Le Journal.
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«Chaque fois qu’on ouvre un spectacle du Cirque du Soleil, on a un énorme succès et un retour financier important alors que ce n’est pas nécessairement le cas avec les autres entités», affirme Daniel Lamarre, qui vient de reprendre les rênes de l’entreprise montréalaise en remplacement de Stéphane Lefebvre.

Le conseil d’administration du Cirque a demandé à M. Lamarre d’évaluer la possibilité de céder Blue Man Group, The Works Entertainment et VStar Entertainment, qui produit notamment des spectacles de la Pat’ Patrouille.
Daniel Lamarre assure que le Cirque du Soleil est en bonne santé financière même si l’entreprise a licencié plus de 500 salariés au cours des derniers mois.
«On a relancé le Cirque beaucoup plus rapidement qu’on ne le croyait et dès la première année d’activités [2021], on est redevenus profitables, indique le dirigeant. Dans notre industrie du spectacle, c’est incroyable. Les gens n’en revenaient pas.»
Année difficile
L’entreprise a tout de même connu une année 2024 difficile. En juillet, le spectacle The Beatles LOVE a pris fin inopinément à Las Vegas.
«Quand MGM a vendu son casino Le Mirage à Hard Rock et que Hard Rock a décidé de le détruire, on a perdu le spectacle des Beatles, confie M. Lamarre. [...] Ça, c’est vraiment quelque chose qu’on n’avait pas vu venir.»
Le Cirque a terminé l’année avec des revenus de 998 millions $ US, soit 9% de moins que prévu, et une perte nette de près de 25 millions $ US. En 2023, l’entreprise avait engrangé des profits nets de 22 millions $ US, indiquent des documents financiers consultés par Le Journal.
Face à cette situation, le Cirque du Soleil a procédé à deux vagues de licenciement, l’automne dernier et cet hiver. En tout, 93 personnes ont été remerciées au siège social de Montréal.

«Fortes pressions»
«On a eu des fortes pressions pour s’assurer que si on voulait investir, eh bien il fallait qu’on trouve les moyens de le faire. C’est pour ça qu’on a fait une rationalisation», explique Daniel Lamarre.
Le Cirque a aussi annulé la production country Songblazers après seulement quatre mois à Nashville, le spectacle de tournée Bazzar et la présence du Blue Man Group dans trois villes (New York, Chicago et Shanghai).
De plus, l’entreprise a mis la hache dans son projet de nouveau spectacle d’aréna, qui devait voir le jour cette année.
Pour reprendre du poil de la bête, le Cirque entend miser grandement sur l’Europe et l’Asie, les États-Unis montrant des signes d’essouflement.
Rappelons que depuis la fin de 2020, le Cirque du Soleil appartient à un groupe d’anciens créanciers garantis menés par la firme torontoise Catalyst Capital.