5 constats: le CIO a manqué de courage


Mathieu Boulay
On entre dans la dernière semaine des Jeux de Pékin. Comme à chaque olympiade, les performances canadiennes donnent droit à de belles surprises, mais aussi à des déceptions. Par contre, il y a une chose qui ne change pas : un athlète russe qui est impliqué dans une histoire de dopage.
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Le Comité international olympique (CIO) s’est retrouvé avec une patate chaude après le concours par équipe au patinage artistique. Il a appris que la patineuse Kamila Valieva avait reçu un résultat positif à un test antidopage en décembre dernier.
En temps normal, le Comité olympique russe (ROC) aurait dû perdre sa médaille d’or. Ce n’est pas encore le cas. Et Valieva aurait dû être écartée du concours individuel. Encore là, aucune décision n’a été prise.
Selon certaines rumeurs, Valieva pourrait s’en tirer sans aucune sanction. Il est clair que les Russes ont mis de la pression sur les instances du CIO. Dans les coulisses, le président Vladimir Poutine a sûrement appelé le président Thomas Bach pour plaider la cause de sa patineuse d’exception.
Au lieu de prendre une décision courageuse qui aurait envoyé un message fort, les dirigeants du CIO ont manqué de courage. Ils ont plutôt envoyé leur dossier chaud dans la cour du Tribunal arbitral du sport (TAS).
Est-ce qu’il faut avoir confiance à cette instance ? Difficile à dire. On va simplement souhaiter que la décision du juge, qui sera rendue dans les prochaines heures, soit juste.
Avec l’historique de la Russie, il serait difficile de voir Valieva et le ROC être blanchis. Ce serait un pas en arrière dans la lutte contre le dopage.
Du dopage à 15 ans
Valieva est âgée 15 ans. Oui, vous avez bien lu, 15 ans. Les Russes sont rendus là.
Son test a révélé des traces de trimétazidine. C’est quoi ? Un médicament utilisé pour traiter l’angine de poitrine. À moins d’un problème cardiaque inconnu, Valieva n’avait pas à prendre cette substance.
À 15 ans, une athlète n’a pas la maturité pour réfléchir à la portée de ses gestes. C’est encore une adolescente. J’ai de la misère à croire qu’elle prenait de la trimétazidine sans être encadrée par un adulte. Ça serait troublant.
Est-ce qu’on est en train de découvrir un autre système de dopage ? Ce n’est pas encore prouvé, mais tous les regards sont tournés vers l’entraîneuse Eteri Tutberidze.
Celle-ci a la réputation d’employer la méthode dure pour obtenir le rendement maximum de ses athlètes. C’est la victoire à tout prix.
Et les autres
Dans le milieu du patinage artistique, ça fait plusieurs années qu’on a des doutes sur les Russes.
Elles font des sauts qui dépassent la logique. Un quadruple saut à 15 ans ? Pas de problème !
Les Russes sont seules au sommet. Les patineuses des autres pays amorcent leurs compétitions en sachant que le podium n’est pas à leur portée. Ce n’est pas une saine compétition.
Plusieurs ont dû pousser un soupir de soulagement quand elles ont pris connaissance de la situation de Valieva. Elles se sont dit : enfin, il était temps !
Par contre, est-ce que ce nouveau scandale permettra d’apporter des changements en profondeur dans leur sport ? C’est possible, mais c’est loin d’être assuré.
On croyait que la Russie avait eu sa leçon après le scandale des Jeux de 2014. Malgré toutes les suspensions et sanctions des dernières années, on a l’impression que le dopage fait toujours partie de la culture de ce pays. C’est la triste réalité.
Tant que le CIO ne donnera pas un vrai coup de barre, les cas de dopage vont continuer de s’empiler sur le bureau du président Thomas Bach. Les athlètes propres méritent mieux.
2. Félix a brisé la glace

Avant les Internationaux d’Australie, Félix Auger-Aliassime m’avait dit que son objectif pour 2022 était de remporter un tournoi de l’ATP. Mission accomplie avec cette brillante victoire contre Stefanos Tsitsipas en finale du tournoi de Rotterdam. Ce n’était qu’une question de temps même s’il a traversé des hauts et des bas au cours des deux dernières années. Il a atteint cette maturité nécessaire pour jouer du coude avec les meilleurs joueurs au monde. Il est à sa place comme il aime bien le dire. On peut s’attendre à de belles choses de sa part d’ici la fin de la saison.
3. La NFL a lancé un ballon-sonde

La NFL aimerait présenter des matchs à Montréal. Un représentant du circuit Goodell l’a confirmé au collègue Stéphane Cadorette. Ça va dépendre de la mairesse Valérie Plante. C’est elle qui doit signifier son intérêt à la NFL. C’est à souhaiter qu’elle le fasse. Sa ville a besoin d’un électrochoc sur le plan sportif. C’est un fiasco depuis son arrivée au pouvoir. Elle a perdu les droits de la Coupe du monde de 2026 et le baseball majeur a fermé la porte au visage du groupe de Stephen Bronfman. Est-ce qu’elle va lever la main ?
4. St-Louis aura besoin de patience

Martin St-Louis a fait preuve de détermination durant sa carrière. Il a relevé tous les défis sur sa route. Maintenant, il doit reproduire le même type de tour de force comme entraîneur du Canadien. Une mission qui s’annonce périlleuse. St-Louis a les mêmes joueurs que Dominique Ducharme. La seule différence, c’est qu’il apporte un nouveau message dans le vestiaire. Ça va lui permettre de remporter quelques victoires avant la fin de la saison. Ce sera suffisant pour lui redonner le poste pour l’an prochain.
5. Le ridicule ne tue pas en Arizona

Quelle farce ! Les Coyotes de l’Arizona joueront leurs prochaines saisons dans un aréna de 5000 places à Tempe. Comme si le Canadien allait jouer à l’Auditorium de Verdun. Et le tout est cautionné par Gary Bettman et ses lieutenants. Ils n’auraient pas eu la même patience avec d’autres formations. C’est assez incroyable. Il est clair que les Coyotes bénéficient d’un traitement spécial depuis trop longtemps. Il est temps qu’ils enclenchent le processus d’un déménagement et ça presse. La blague a assez duré.