JO-2022/Dopage : Kamila Valieva sera fixée lundi

AFP
La prodige russe Kamila Valieva, au cœur d’une retentissante affaire de dopage en pleins Jeux olympiques de Pékin, saura lundi si elle peut participer à l’épreuve féminine de patinage artistique des JO-2022 dont elle est la grande favorite, a annoncé samedi le Tribunal arbitral du sport (TAS).
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Valieva, 15 ans, va devoir encore s’armer de patience. Le destin olympique de l’adolescente, qui vise le plus prestigieux des titres dès sa première saison en senior, sera décidé en deux temps : dimanche, avec l’audience de la chambre ad hoc du TAS en visioconférence et lundi après-midi avec la notification de la décision du panel.
Il lui restera alors un peu plus de 24 heures pour préparer le programme court le plus important de sa jeune carrière, prévu mardi dans la soirée à Pékin, si le TAS rejette l’appel des instances sportives, Comité international olympique (CIO) en tête, et l’autorise ainsi à poursuivre ses JO.
Dans le cas contraire, si le TAS devait donner raison au CIO qui a fait appel de la levée de sa suspension par l’agence russe antidopage, Valieva n’aura pas le droit de patiner sur la glace olympique.
L’affaire Valieva a débuté en début de semaine lorsque le CIO a annoncé que la cérémonie de remise de médailles pour l’épreuve par équipes, remportée lundi par la Russie sous pavillon neutre, était reportée pour des raisons «juridiques», sans plus de précisions.
Entraînement
La presse russe évoque rapidement un contrôle antidopage positif de Valieva, mais il a fallu attendre un communiqué vendredi de l’ITA, instance responsable du programme antidopage des Jeux, pour en avoir la confirmation.
Valieva a été testée le 25 décembre lors des Championnats de Russie à Saint-Pétersbourg, par l’agence antidopage russe (Rusada), qui n’a reçu le résultat positif à la trimétazidine, utilisée pour soigner les angines de poitrine, que mardi.
Rusada a aussitôt suspendu provisoirement la patineuse qui a fait appel dès le lendemain et obtenu la levée de sa suspension, pour des raisons encore mystérieuses, ce qui lui permet de continuer à participer aux Jeux.
Le CIO et l’ITA, rejoints depuis par la Fédération internationale de patinage (ISU), ont saisi le TAS pour obtenir une décision avant le mardi 15 février, jour du programme court.
En attendant la décision de la justice sportive, Valieva continue de se préparer à participer à l’épreuve.
Elle s’est de nouveau entraînée samedi à la mi-journée à Pékin : à 13 h 55 locales (6 h 55 françaises), la championne d’Europe 2022, invaincue jusqu’ici cette saison, est entrée sur la glace de la patinoire d’entraînement la première aux côtés d’Anna Shcherbakova, sa compatriote championne du monde en titre et partenaire d’entraînement, sous les ordres de la réputée et sévère Eteri Tutberidze.
«Folle histoire»
L’ado, collants et short noirs, haut vert, et cheveux coiffés en chignon, s’est entraînée pendant quarante minutes, patinant notamment son programme court dans son ensemble, avec une chute sur son premier saut.
Elle est ensuite venue à la rencontre de Tutberidze, présente en bord de piste. L’entraîneure lui a longuement parlé à l’oreille, puis l’a prise dans ses bras.
Tutberidze a défendu son élève sur Pervy Kanal, l’une des principales chaînes russes généralistes : «Je suis absolument sûre que Kamila est innocente et propre (...) Je comprends qu’il existe un protocole d’actions dont on ne peut pas se passer. Nous n’avons en aucun cas abandonné l’athlète, nous sommes avec nos athlètes dans la peine et dans la joie jusqu’au bout», a-t-elle insisté.
De son côté, le président de la Fédération russe de patinage artistique, Alexandre Gorchkov, a qualifié dans un communiqué publié samedi cette affaire de «folle histoire (qui) soulève trop de questions» : «Encore une fois je le répète : nous ne doutons pas de l’honnêteté de notre athlète».