Le chef du PQ n’a pas voulu contacter Catherine Fournier
Nicolas Lachance | Bureau parlementaire
Même s’il connaissait l’identité de la victime du député Harold LeBel, le chef du Parti québécois a dit à ses troupes de ne pas contacter leur ex-collègue Catherine Fournier. Paul St-Pierre Plamondon dit avoir agi ainsi afin de ne pas nuire au processus judiciaire.
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«J'ai cru adéquat de ne pas contacter ni la victime ni l'accusé et de demander aux membres du parti de ne pas intervenir de manière à ce que la justice puisse être rendue sans entrave, sans interférence», a indiqué le chef péquiste, ce lundi lors d’un point de presse. «Il y avait plusieurs personnes dans le parti qui semblaient vouloir rendre justice eux-mêmes (...) Devant des allégations aussi sérieuses, je ne pouvais me substituer à la justice sur la base de ouï-dire», a-t-il dit.
Ce matin, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a révélé qu’elle était la jeune femme qui a été agressée sexuellement en octobre 2017 par l’ex-député de Rimouski Harold LeBel.
Mme Fournier a été agressée sexuellement à la suite d’une activité partisane du PQ dans le comté d’Harold LeBel.
L’élue de Marie-Victorin a quitté la formation souverainiste en 2019. Harold LeBel a été accusé d’agression sexuelle en décembre 2020. Les gestes qui lui sont reprochés se sont produits à son domicile de Rimouski.
Pas isolée
Paul St-Pierre Plamondon a admis qu’il connaissait l’identité de la victime, mais n’a pas tenté de la contacter afin de lui offrir du soutien.
Il se défend d’avoir ainsi isolé Catherine Fournier.
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«Je n'ai pas isolé personne (...) Catherine Fournier ne faisait pas partie du Parti québécois», a-t-il expliqué, plaidant qu’il souhaitait ne pas nuire au processus judiciaire.
«Si je contacte la victime, est-ce qu'il y a des choses qu'on peut se dire dans le cadre de cet appel-là qui a le potentiel de nuire à sa démarche et de nuire au processus judiciaire? Donc, c'est ça, l'enjeu. Surtout lorsque, j'ai beau regarder à l'interne, il n'y a pas de témoignage, il n'y a pas de témoin, il n'y a pas d'information. C’est dans un lieu privé, à l'extérieur du milieu de travail, donc rien de fiable. J'ai jugé que c'était important que le processus judiciaire puisse avoir lieu sans entrave.»
Ne pas causer de vague
En novembre dernier, l’ex-député de Rimouski a été déclaré coupable d’avoir agressé sexuellement Catherine Fournier.

Lors de son témoignage devant la Justice, Mme Fournier a affirmé qu'elle n'avait pas informé les gens du PQ de l'agression qu'elle avait subie. Elle ne souhaitait pas faire «de vague», ne voulait pas «que ça nuise» à son avenir au sein de la formation.
Le chef péquiste, comme l’ensemble de la classe politique à Québec, a d’ailleurs salué le courage de la mairesse de Longueuil.
«La démarche de Catherine Fournier a sans aucun doute été difficile et exigeante. Je salue son courage d’avoir dénoncé formellement, devant les tribunaux.»
- avec la collaboration de Pierre-Paul Biron
Ce qu’ils ont dit

«Je salue le courage de Catherine Fournier. Un bel exemple de détermination. Tu peux être fière. C'est important que les victimes sachent qu'elles peuvent dénoncer» - le premier ministre François Legault

«Le geste qu’elle a posé, c’est important pour nous les femmes. C’est important comme message et j’ai envie de dire, particulièrement pour les jeunes femmes. Je la remercie pour ça» - Manon Massé, co-porte-parole
«Mme Fournier a beaucoup de courage de rendre public le fait qu’elle ait été agressée» - le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel
«C’est important de dénoncer. Dans ce cas-là, justice a été rendue. On doit souligner le courage de Mme Fournier, également le fait qu’elle ait décidé de dévoiler son identité. Ça fait œuvre utile» - le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette
«Je trouve ça très courageux. Très courageux le fait de dénoncer lorsqu’on est victime d’une agression» - la vice-première ministre, Geneviève Guilbault
«Au terme de cette démarche, justice a été rendue. J’espère qu’au terme de cette épreuve, elle saura trouver la paix vis-à-vis ces événements» - le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon
«Je veux saluer son courage, je veux saluer sa résilience aussi. Elle prend la parole aujourd'hui et je souhaite qu'on l'écoute» - le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois
«En prenant la parole publiquement, son témoignage incitera d'autres victimes à dénoncer. Ses critiques constructives et son histoire seront pertinentes pour notre système de justice» - le chef par intérim du PLQ, Marc Tanguay