Remplir le Centre Bell ne rend pas millionnaires, mais il y a de l'espoir, comme l'histoire de Caitlin Clark

Mylène Richard
Ce n’est pas parce que le hockey féminin a rempli le Centre Bell une fois que les joueuses sont maintenant millionnaires, même s'il y a de l'espoir pour les femmes dans le sport.
• À lire aussi: [VIDÉO] LPHF: Le Centre Bell illuminé pour une victoire des femmes
• À lire aussi: Le hockey féminin suit les traces du tennis
• À lire aussi: LPHF: Des partisans bruyants et quelques larmes
Pour la première fois en Amérique, une convention collective assure aux hockeyeuses professionnelles de vivre de leur sport. Même si le salaire de Marie-Philip Poulin n’a pas été dévoilé publiquement, on sait qu’un minimum de six athlètes par club encaisse au moins 80 000$, que le salaire minimum est de 35 000$ et que la rémunération moyenne est de 55 000$ (tout en dollars américains).
On est encore loin des millions de Nick Suzuki et Cole Caufield ou du revenu minimum de 775 000$ dans la LNH.
Récemment, c’est le contrat d’une vedette universitaire féminine qui a retenu l’attention.
Le site Spotrac a révélé que la meilleure marqueuse de l’histoire de la NCAA en basketball division 1, tant chez les hommes que chez les femmes, ne toucherait pas le gros lot avec sa paie.
Joe Biden s'en mêle
Caitlin Clark devrait gagner 76 000$ à sa première campagne dans la WNBA, ce qui a été dénoncé, notamment par le président américain, Joe Biden.
«Nous remarquons que même si vous êtes les meilleures, les femmes ne sont pas payées à leur juste valeur, a-t-il écrit sur son compte X. Il est temps de donner à nos filles les mêmes opportunités qu’à nos fils et de s’assurer que les femmes reçoivent le salaire qu’elles méritent.»
Women in sports continue to push new boundaries and inspire us all.
— President Biden (@POTUS) April 16, 2024
But right now we're seeing that even if you're the best, women are not paid their fair share.
It’s time that we give our daughters the same opportunities as our sons and ensure women are paid what they deserve.
À titre comparatif, les joueuses qui ont perdu au dernier tour des qualifications aux Internationaux de tennis des États-Unis sont reparties avec 45 000$. On parle de trois matchs et d’athlètes souvent classées 150es au monde. Clark a 40 parties à son calendrier régulier.
Mieux que la Série mondiale et les Cowboys de Dallas
Clark, c’est celle que 18,9 millions de téléspectateurs ont vue en action lors de la finale du March Madness. C’est plus que les 14,73 millions qui ont regardé le match ultime de la récente Série mondiale au baseball.
La jeune femme de 22 ans a même vendu plus de chandails à son nom du Fever de l’Indiana, qui l’a repêchée au premier rang la semaine dernière, que tous les membres des Cowboys de Dallas, dans la NFL, au cours de la dernière saison, selon le New York Daily News.
In one hour, Fanatics shows that it has sold out of Caitlin Clark’s Fever jersey in XS, M, L, XL and XXL. pic.twitter.com/njSckGaTun
— Darren Rovell (@darrenrovell) April 16, 2024
Avec Nike
Mardi, le Wall Street Journal et le site The Athletic ont rapporté qu’elle aurait signé une nouvelle entente avec Nike d’une valeur de 28 M$ pour huit ans (moyenne de 3,5 M$ annuellement)..
Si le salaire annuel de Clark demeure loin des 12 M$ que la recrue Victor Wembanyama a touchés cette saison avec les Spurs de San Antonio, c’est en raison entre autres des revenus des équipes et des ligues féminines. L’an dernier, le Fever a accueilli une moyenne de 4067 spectateurs par match, contrairement à 16 937 pour les Spurs.
«Seulement 1%»
L’argent des publicités et les droits de diffusion sont également au cœur des préoccupations touchant les sports féminins.
«C’est seulement 1% de tous les dollars de commandites qui vont aux sports féminins. En 2024, on le sait qu’il y a de l’iniquité, mais 1%, ça fait mal au cœur», a pointé Pauline Rosen, qui travaille en marketing chez PixMob.
Ce chiffre varie d’une année et d’un pays à l’autre, mais il demeure toujours bas, parfois sous la barre du 1%. Des études aux États-Unis indiquent aussi que malgré le fait que 40% des athlètes sont des femmes, elles ne reçoivent que 2% à 4% d’attention médiatique, d’après le site Money Smart Athlele.
Rien n’est donc encore gagné.