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Le calvaire de parents seuls à la recherche d'un logement: «Depuis janvier, c’est refus sur refus!»

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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2024-06-05T17:39:51Z
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Stéphanie Trudel est «coincée» dans un logement insalubre. Depuis six mois, elle soutient avoir visité, sans succès, plus de 120 logements pour elle et son fils de 17 mois. Comme d'autres parents dans sa situation, trouver un appartement relève presque du miracle, alors que sévit une crise du logement partout au Québec.

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Non seulement Stéphanie Trudel a l’impression que le fait d’avoir un enfant en bas âge refroidit les propriétaires, elle raconte avoir fait faillite pendant sa grossesse à la suite d’un arrêt de travail. 

«Quand tu as fait faillite, se trouver un logement c’est impossible», regrette la mère de famille de 43 ans.

«Malgré des recherches de logement intenses, je suis coincée ici, parce que je n’ai plus de crédit à cause que j’ai fait faillite», poursuit celle qui paye actuellement 500$ par mois pour se loger.

Photo courtoisie Stéphanie Trudel
Photo courtoisie Stéphanie Trudel

Les prix des loyers à la hausse lui rendent également la vie dure.

«Même si j'arrivais à trouver autre chose, je n’arriverais pas à manger», assure celle qui est en attente d’un logement social.

C’est «tout un travail»

«C’est vraiment difficile de trouver un logement quand on est seul et monoparental», déplore Isabelle (prénom fictif), qui s’occupe toute seule de ses quatre enfants âgés de 7 à 13 ans.

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La mère de famille regrette le manque d’empathie des propriétaires vis-à-vis des familles monoparentales.

«Ça rassure beaucoup de propriétaires d’être en couple. Aux prix que sont les loyers en ce moment, ils sont bien frileux à louer à une personne seule», estime celle qui doit quitter son logement d’ici le 1er juillet en raison d’une reprise de logement.

«La recherche de logement est vraiment difficile, parce que les propriétaires font maintenant des enquêtes à n’en plus finir», ajoute la locataire. Elle fait notamment référence à l’enquête de crédit, à la vérification des antécédents judiciaires, aux références et aux multitudes de questions sur sa vie personnelle. 

Même si, en ce moment, c’est «tout un travail» pour une mère monoparentale de se trouver un logement, elle ne baisse pas les bras. «Je suis de nature vraiment vraiment positive, alors je suis confiante que je vais trouver», confie-t-elle.

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Pas le choix d’aller en colocation

Après une séparation, Simon (prénom fictif) cherche un logement pour lui et ses deux jeunes enfants, qu’il a en garde partagée.

«Depuis janvier, c’est refus sur refus», se désole l’homme qui affirme visiter des logements toutes les semaines depuis janvier, dont certains sont au-dessus de ses moyens.

Selon lui, les propriétaires refusent de lui louer des logements parce qu’il est seul à payer le loyer, mais aussi en raison de sa situation financière. Il affirme également qu’un jugement du Tribunal administratif du logement (TAL), pour une histoire de hausse de loyer qu’il jugeait abusive, lui nuit auprès de certains propriétaires potentiels.

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Puisqu’il est incapable de se trouver un logement, Simon n’a d’autres choix que de se tourner vers la colocation. Il compte emménager chez un ami le 1er juillet prochain, tout en continuant de chercher un appartement à lui. Même si ce n’est pas l’idéal, cette option lui permettra de continuer de voir ses enfants une semaine sur deux.

Un logement après 1 an et demi de recherche

Après huit mois dans un centre d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale — et plusieurs mois de recherches —, Megan St-Jacques a enfin obtenu une place dans un HLM où elle pourra bientôt emménager avec son fils de 3 ans et demi.

La jeune femme de 25 ans est sans équivoque: sans ce logement à prix modique, elle chercherait encore une place où aller.

Photo courtoisie Megan St-Jacques
Photo courtoisie Megan St-Jacques

«La plupart des gens ne me répondaient même pas en sachant que j’étais seule et que j’ai un enfant. Quand j’ai arrêté de le mentionner, là, j’avais des réponses. J’allais visiter l’appartement, mais dès qu’ils savaient que j’étais toute seule avec [mon enfant], tout de suite, c’était fini», dénonce-t-elle.

Des propriétaires lui ont d’ailleurs fait savoir qu’ils «ne voulaient pas prendre le risque» de faire confiance à une personne dans sa situation, affirme-t-elle.

«J’avais très peur et j’étais très en colère, parce que je sortais de l’enfer et que je me retrouvais toute seule avec [mon enfant]. C’était beaucoup», ajoute-t-elle.

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