Le bureau des passeports de Québec toujours pris d’assaut

Les mesures annoncées la semaine dernière par Ottawa ne semblent pas avoir changé la donne au bureau des passeports de Québec, qui est toujours pris d’assaut par des centaines de personnes, dont des dizaines qui y avaient passé la nuit de dimanche à lundi.  

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Mélanie Bourassa, une mère monoparentale de deux enfants, était sur place peu avant 8h30 lundi matin, avec sa fille de quelques mois dans les bras. 

Elle tentait sa chance pour une quatrième fois alors que son vol pour le Nevada était prévu à... 10h17 le matin même. 

«Ça n’a juste pas de bon sens», laisse-t-elle tomber, des trémolos dans la voix. 

Musicienne, elle doit s’envoler pour un concert et a besoin d’un passeport pour sa fille, qu’elle ne veut pas laisser derrière puisqu’elle l’allaite. 

À l’ouverture du bureau, l’agent de sécurité a fait d’abord entrer ceux qui partaient le jour même, comme Mélanie, et ceux qui avaient des rendez-vous pour 8 h 30.  

Écoutez l'entrevue avec Louis-Antoine Lemire, qui s'est déplacé jusqu'au bureau du Nouveau-Brunswick, au micro d'Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio:  

Les autres devaient patienter en file. 

Parmi eux, au moins une trentaine avaient passé la nuit dehors, selon plusieurs, dont Mathieu Jacob qui prévoit s’envoler pour le Mexique avec ses deux enfants le 9 juillet. 

Abri, sac de couchage et glacière, il était «un des mieux équipés», selon un de ses compagnons dans la file qui avait aussi passé la nuit sur place, après être arrivé vers 13 h dimanche. 

Ce dernier, qui a préféré ne pas s’identifier, s’était résolu à faire le pied de grue pendant des heures, incapable d’avoir un suivi concernant les demandes de passeport envoyées pour ses garçons «il y a des mois». 

Pendant deux jours, il a utilisé une application lui permettant d’appeler à répétition la ligne téléphonique de Passeport Canada, sans succès, malgré plus de 5000 tentatives, raconte-t-il. 

À Québec, plusieurs personnes rencontrées par Le Journal qui ont aussi fait le pied de grue la semaine dernière n’ont remarqué aucun changement dans la gestion de la file. Ils n’ont jamais vu circuler de coupons, un nouveau système mis en place il y a quelques jours à Montréal pour ramener un peu d’ordre dans la gestion chaotique de cette crise.

Plusieurs font la file sans savoir s’ils ont réellement une chance de franchir la porte du bureau de passeports. 

«Je trouve ça désolant, ça crée de l’anxiété. Est-ce qu’on attend pour rien?» lance Jason Beaulieu, qui fait la file pour que le fils de sa conjointe puisse voyager avec eux aux États-Unis le 2 juillet.