Le Bloc accuse l’ambassadeur Bob Rae de «salir l’image» du Québec
Raphaël Pirro | Agence QMI
Le Bloc québécois accuse l’ambassadeur du Canada à l’ONU et ancien premier ministre de l’Ontario Bob Rae d’avoir «sali» l’image du Québec à l’international en raison de sa condamnation sans appel de la Loi sur la laïcité de l’État.
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«Le Bloc Québécois dénonce fermement que l’image de la nation québécoise soit salie à l’international. L’ambassadeur Bob Rae doit être rappelé et expliquer de quel droit et au nom de quel privilège il utilise la plateforme de l’ONU pour contester les choix démocratiques et légitimes de l’Assemblée nationale du Québec», a exigé Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois.
Dans un tweet publié dimanche dans la foulée de l’histoire de l’école primaire de Chelsea, en Outaouais, où une enseignante portant le hijab a été mutée vers un poste administratif, M. Rae affirme qu’il y a «un sens profondément discriminatoire» à la loi 21.
M. Rae avance aussi que la loi allait «clairement «à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’homme», un message qui n’est pas sans portée considérant la fonction prestigieuse qu’il occupe au sein des Nations Unies.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a réclamé que M. Rae soit rappelé au pays pour expliquer ses propos au comité des affaires étrangères «dans les plus brefs délais».
Stéphane Bergeron, porte-parole bloquiste en Affaires étrangères, estime que «M. Rae a enfreint le droit de réserve que ses fonctions exigent et il l’a fait dans l’intention manifeste de ternir la réputation du peuple québécois sur la scène internationale, ce qui est d’autant plus condamnable, puisque son rôle est plutôt d’y défendre et promouvoir le Québec».
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«En outre, ses propos s’avèrent irrespectueux et pourraient avoir un impact sur les relations du Canada avec des alliées comme la France ou la Belgique, par exemple, qui ont, elles aussi, déployé des politiques publiques modernes en matière de laïcité de l’État. Il est donc dans l’ordre des choses d’exiger des explications à M. Rae dans le contexte officiel du Comité», a-t-il dit.
Les propos de Bob Rae se sont fait l’écho de nombreux députés libéraux, dont plusieurs ont renchéri, lundi, sur leur opposition à la loi adoptée par Québec.
Le premier ministre Justin Trudeau a lui-même rappelé qu’il était «profondément en désaccord» avec la loi 21, lundi. Il n’exclut pas de la contester à l’avenir, mais s’y refuse pour le moment, car il préfère laisser les contestations d’origine citoyennes faire leur chemin.