Laurence Leboeuf pourrait fort bien jouer un caméo dans la série de son chum, Martin Matte
«Deux femmes en or» sort en salle le 30 mai.
Patrick Delisle-Crevier
La comédienne, qui aura 40 ans dans quelques mois, nous parle de son bonheur tant personnel que professionnel. Elle raconte le plaisir qu’elle a eu à faire le saut dans la comédie dramatique Deux femmes en or. En plus de ce long métrage, Laurence reviendra cette année au petit écran dans l’ultime saison d’Avant le crash. Nous pourrions même la voir faire un caméo dans le nouveau projet de son amoureux, Martin Matte, Vitrerie Joyal...
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Laurence, comment ça va?
Je vais très bien. Je suis dans une belle période de ma vie, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Je passe un beau printemps. C’est le fun de voir éclore enfin ce film que nous avons tourné il y a déjà un an.
Tu joues Violette, le personnage jadis incarné par Louise Turcot, dans la nouvelle version du film Deux femmes en or. Qu’est-ce qui t’a amenée à dire oui à ce rôle?
C’est vraiment à cause du scénario de Catherine Léger. Dès que je l’ai lu, je suis tombée en amour avec. Je trouve qu’elle a une façon unique de réunir la comédie et le drame. J’ai tout de suite eu envie de le faire. J’ai aimé le scénario, la mélancolie et le côté candide de mon personnage. J’aimais aussi l’idée de faire de l’humour, car je n’ai pas pu en faire beaucoup dans ma carrière. Ç’a été un beau défi pour moi.

Et c’était comment de toucher à l’humour finalement?
J’ai vraiment adoré ça! J’y suis allée par instinct, parce que c’était nouveau pour moi. Je me suis laissé porter par le plateau. Karine Gonthier-Hyndman est tellement drôle! Ç’a été mon plus grand défi de ne pas éclater de rire en jouant avec elle. Sans compter les autres comédiens qui sont passés sur le plateau et qui étaient très drôles. J’ai remarqué que les moments où je dois être sérieuse dans une comédie sont les plus difficiles à tourner, car j’ai le fou rire très facile.
As-tu ressenti le besoin d’écouter le premier film pour te faire une tête?
J’ai commencé à l’écouter, puis j’ai arrêté en plein milieu, tout simplement parce que j’avais compris l’univers. Mais dans cette nouvelle version, c’est tellement différent que j’ai eu envie de partir à neuf.
J’ai entendu dire que ton entourage — surtout tes parents — était perplexe face à ta participation au film. Parle-moi de cela.
Le film de l’époque a marqué l’imaginaire collectif de la génération de mes parents. Leur première réaction a été de me protéger. Ç’a été une réaction de bienveillance, car le film avait brassé pas mal de choses à l’époque. Mes proches avaient donc besoin d’être certains que je prenais la bonne décision. Plus je leur expliquais mon choix, plus ils étaient à l’aise avec l’idée. Il faut dire que le regard sur la sexualité est bien différent dans le film qu’il l’était à l’époque.
Quel souvenir gardes-tu d’un tel tournage?
Un souvenir complètement fou et beau! Je suis repartie de ce tournage avec deux amies précieuses: Karine Gonthier-Hyndman et la réalisatrice Chloé Robichaud. C’est rare, en vieillissant, qu’on se fasse des amies proches comme ça sur un plateau. Ma rencontre avec ces deux filles a été marquante, et elles vont toujours rester dans ma vie. Ç’a été un plateau majoritairement féminin; on a eu de belles conversations et tellement de fun. Je ne pouvais pas espérer mieux comme retour au cinéma. Le cinéma nous donne plus de temps que la télévision et je pense que ça rend l’expérience vraiment unique et profonde.
Quand on fait le saut dans la comédie et qu’on a Diane Lavallée et Marcel Leboeuf comme parents, puis Martin Matte, le roi du gag, comme conjoint, est-ce qu’on puise dans ça pour s’inspirer?
Je sais que ce sont trois piliers dans le domaine, mais j’ai toujours fait mes affaires pas mal par moi-même. Ça m’est arrivé de demander conseil à Martin ici et là, mais je trouve que le gros de l’affaire se passe sur le plateau de tournage, lorsque tu tournes la scène avec ton partenaire. La magie opère souvent à ce moment-là.
Martin et toi êtes ensemble depuis 2017. Maintenant que tu as touché à la comédie, aurais-tu envie de jouer dans sa nouvelle série?
Ça se pourrait fort bien que je fasse un petit caméo dans la série Vitrerie Joyal... À suivre!
Laurence, tu auras bientôt 40 ans. Comment entrevois-tu cette nouvelle décennie?
Je ne le réalise pas. Je vis bien ça pour le moment, mais ce qui me fait capoter, c’est le temps qui passe trop vite et le fait de voir mes parents vieillir. De mon côté, j’ai le goût de bien vieillir, de vivre pleinement et je suis certaine que les prochaines décennies seront très belles pour moi. J’apprends à mieux me connaître; c’est quétaine, mais c’est ça pareil. Je sais de plus en plus qui je suis, où je m’en vais, et ça m’aide pour la profondeur des rôles que j’ai à jouer.
Est-ce que ta vie ressemble à celle que tu imaginais pour tes 40 ans?
J’ai l’impression, malgré mon âge, d’être encore à l’aube de quelque chose. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. C’est certain que j’aurais pu penser que ma vie serait différente sur certains points; peut-être que je me serais vue avec des enfants et une vie de famille. Mais je n’ai pas de regrets, parce que je suis heureuse dans ma vie de couple et je suis là où je dois être.
Professionnellement, est-ce que ça ressemble à ce que tu désirais?
Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Je me suis plongée plutôt jeune dans ce métier et on dirait que je me suis laissé porter par tout ça. Je ne suis pas la petite fille qui rêvait de faire ce métier-là à tout prix. En même temps, passer du temps en coulisses avec mes parents a dû m’influencer. Je passais mes étés dans les coulisses du théâtre de mon père, ou bien je suivais ma mère qui faisait Thérèse dans La petite vie. J’aimais l’euphorie de toute cette affaire-là. J’aurais pu aussi faire complètement autre chose; j’y ai pensé, mais ça n’a pas duré longtemps. J’ai eu une remise en question vers l’âge de 19 ans et ma conclusion a été que je voulais faire ce métier, que c’est ce que je savais faire et ce que je voulais faire. Jouer, c’est ma passion. J’aurais d’ailleurs aimé explorer un peu plus une carrière internationale. C’est encore dans les plans... On verra.
As-tu d’autres projets?
En ce moment, je tourne dans la prochaine saison de la série Avant le crash. J’y incarne un nouveau personnage, celui de Sabrina, la nouvelle conjointe de François, le personnage incarné par Émile Proulx-Cloutier. Je suis contente de jouer dans la série d’Éric Bruneau. C’est très drôle, parce que nous avons été en couple dans une autre vie, il y a très longtemps. C’est un super beau rôle et je suis contente de me joindre à cette série que j’ai beaucoup aimé regarder.