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Culture

Diane Lavallée nous donne de ses nouvelles après son combat contre le cancer

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Marjolaine Simard

2025-05-08T10:00:00Z
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Diane Lavallée retrouve l’univers de Claude Meunier en se joignant à la distribution de la pièce Appelez-moi Stéphane. Forte de plus de 45 ans de carrière, la comédienne savoure avec bonheur son retour sur scène, après une pause forcée à cause d’un diagnostic de cancer du sein. Elle se confie sur son parcours, l’amour indéfectible de ses enfants et sa joie de vivre renouvelée. Rencontre avec une femme au grand cœur qui souhaite redonner au suivant en s'investissant dans le bénévolat.

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Diane, tu pars en tournée avec la pièce Appelez-moi Stéphane. Est-ce la première fois que tu joues dans cette pièce?

Non, ce sera la troisième fois! C’est super de renouer avec une pièce. Ça apporte une nouvelle couleur à l’expérience, puisqu’elle est présentée dans une toute nouvelle mise en scène, assurée par André Robitaille, et parce que je serai entourée d’une nouvelle distribution avec Patrice Bélanger, Sandrine Bisson, Bernard Fortin, Dominic Paquet et Tammy Verge.

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Tu retrouves l’univers de Claude Meunier — qui est coauteur de la pièce avec Louis Saia — avec qui tu as aussi travaillé sur La petite vie. On a l’impression qu’il y a un lien particulier entre vous, comme si vos parcours étaient liés...

Oui, il y a quelque chose de très naturel entre nous. C’est comme si je comprenais instinctivement son écriture, ses personnages un peu décalés, ancrés dans la réalité, mais dotés d’un monde intérieur unique. C’est à la fois touchant et hilarant. J’ai aussi joué dans ses pièces Les noces de tôle et Les voisins. Je ne connaissais pas personnellement Claude avant de jouer Thérèse dans La petite vie. J’avais passé une audition pour le rôle. On n’avait jamais travaillé ensemble, mais ça a tout de suite été simple et fluide entre nous.

Qu’est-ce qui t’a donné la piqûre de la comédie?

C’est quand j'ai incarné le Petit Prince dans la pièce du même nom à l'âge de 14 ans que j’ai eu le déclic. C’était en mars 1971. Je m’en souviens clairement parce que Montréal était paralysée par la fameuse tempête du siècle. Malgré la neige, on jouait dans le sous-sol d’une église, juste en face de l’Hôpital Sacré-Cœur. J’avais été transportée. C’est là que tout a commencé.

Diane, c’est étonnant de penser que tu as choisi de ne pas entrer à l’école de théâtre, alors que tant de gens rêvent d’y être admis...

J’avais 17 ans, j’avais réussi les auditions pour l’option théâtre à Sainte-Thérèse... mais j’ai finalement décidé de ne pas y aller. J’avais vu à la télé un prof de diction qui affirmait que tous les comédiens devaient parler de la même façon. Ça m’avait refroidie. J’avais peur de sortir de l’école comme dans un moule. J’ai choisi un autre chemin. Mais parfois, je me demande: «Et si j’y étais allée? Qui aurais-je rencontré? Quels rôles m’auraient marquée?» C’est resté une petite question dans ma vie.

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Tu as tout de même connu une belle carrière, malgré ta décision de ne pas entrer à l’école de théâtre. Par quelle porte es-tu entrée?

Janette Bertrand m’a beaucoup aidée. On parle beaucoup d’elle en ce moment avec son 100e anniversaire, et je lui dois énormément. C’est grâce à elle que tout a commencé. J’avais la vingtaine, et elle organisait des auditions pour sa série Grand-papa (1976-1979 à Radio-Canada). À l’époque, on pouvait circuler librement à Radio-Canada. Je savais qu’il y avait des réalisateurs aux septième et huitième étages, alors je suis allée y déposer des CV. Un jour, un monsieur m’a abordée et m’a demandé: «Vous êtes comédienne?» J’ai répondu que oui. Il m’a proposé une audition pour Grand-papa. J’ai accepté et j’ai décroché le rôle. C’est ainsi que j’ai commencé, aux côtés de Janette. Par la suite, j'ai été de sa série Avec un grand A dans l'épisode C'est la faute à Barbie.

Ça prenait quand même du front pour débarquer comme ça à Radio-Canada...

Je pense que oui. J’avais une sacrée dose de volonté! Ça m’a permis de me faire connaître du public, et ensuite, j’ai passé une audition au Théâtre du Rideau Vert pour Harold et Maude, où j’ai joué la deuxième fiancée de Harold. Le Rideau Vert m’est resté fidèle par la suite, et cette expérience m’a permis de me faire un nom. J’ai ensuite enchaîné beaucoup de rôles au théâtre.

Ta fille, Laurence Leboeuf, reprend le rôle de Violette — incarné à l’époque par Louise Turcot — dans la nouvelle adaptation cinématographique de Deux femmes en or, qui prendra l’affiche le 30 mai. Quelle a été ta réaction lorsqu’elle t’a annoncé qu’elle allait jouer dans la reprise de ce film culte et controversé des années 1970?

Au début, j’avoue que j’étais un peu inquiète. La version des années 1970 était très crue, presque érotique, pour ne pas dire pornographique. Ce film m’avait profondément marquée, comme beaucoup de Québécois. Je me suis dit: «Je ne peux pas croire que Laurence va se sentir à l’aise!» Elle m’a rassurée. Je sais maintenant que le scénario a été revisité et que c’est moins frontal que la première version. J’ai hâte de voir le résultat!

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Le film semble plaire aussi à l’étranger...

Oui, ils sont allés au Festival Sundance et ont reçu le Prix spécial du Jury. Le film a aussi été présenté au Miami Film Festival. Je suis très fière de ma fille!

Tu as donné naissance à Laurence en 1985, soit 15 ans après la sortie de la première version de Deux femmes en or. As-tu l’impression que les choses ont changé pour les femmes depuis ce temps-là? À ton avis, était-ce plus difficile à l’époque de concilier une carrière de comédienne et la maternité?

Non, je n’ai jamais vraiment pensé à ça. Par exemple, La petite vie a commencé en 1993, quand Laurence avait huit ans, et j’avais toujours joué entre sa naissance et cette série. J’avais aussi une gardienne formidable. J’ai donc toujours réussi à jongler avec mon rôle de mère et mon travail.

Tu es donc toujours très proche de ta fille...

Oui, et de mon fils, Philip, aussi. Lui, il fait un métier complètement différent: il est dans la construction. Il vient parfois me donner un bon coup de main. Par exemple, il a verni ma terrasse l’an dernier et il vient régler les petits problèmes quand il y en a.

Sébastien St-Jean / Agence QMI
Sébastien St-Jean / Agence QMI

Tu as combattu un cancer du sein. Comment te sens-tu aujourd’hui?

Ça va bien! Mes cheveux repoussent. Il y a eu un moment où je n’en avais plus. Il a fallu que je rase le peu qui me restait. J’ai porté des foulards durant quasiment toute l’année 2024. Maintenant, je laisse mes cheveux à l’air, et ça me donne un petit look à la garçonne. Les traitements se sont bien passés. Mes enfants et mes proches ont été très présents. J’ai dû me faire opérer deux fois, et Laurence m’a accompagnée chaque fois. Je passe d’autres examens en ce moment, mais c’est juste pour le suivi. Donc, je vais bien. Je suis super bien entourée et je peux recommencer à travailler.

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As-tu gardé le moral pendant cette période?

Oui, j’ai réussi à garder le moral. J’ai eu huit traitements de chimiothérapie et j’ai été extrêmement chanceuse, car les effets secondaires ont été assez légers. Ce n’était donc pas si difficile comparé à ce que d’autres, qui ont des effets plus lourds, peuvent vivre. Mon énergie a baissé, bien sûr, mais je n’ai eu besoin d’aucun médicament pour gérer les effets secondaires.

Est-ce que cet événement t’a fait réfléchir?

Oui, c’était tellement inattendu. Il n’y avait aucune raison que j’aie ce diagnostic. On est quatre filles dans la famille, et aucune n’a eu de cancer du sein. Je ne comprends pas et je ne veux pas me poser la question: «Pourquoi moi?» Sinon, je me retrouverais à poser trop de questions qui resteraient sans réponse.

Ce n’est pas trop difficile au niveau de l’énergie aujourd’hui?

Non, au contraire, ça me rend vraiment joyeuse. Ma gang de théâtre est formidable, et ça me donne une belle énergie.

Tu cumules aujourd’hui 45 ans de carrière en tant que comédienne. Qu’est-ce que tu aimerais faire dans un avenir rapproché?

En plus de continuer à jouer, je ressens un grand besoin d’aider les autres. Je veux m’engager dans le bénévolat, apporter mon soutien à ceux qui en ont besoin.

Pour vous procurer des billets pour Appelez-moi Stéphane, rendez-vous sur le site monarqueproductions.com.

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