L’amour poignant du frère de la fillette de Granby
Un entretien vidéo du jeune de 5 ans a été présenté mercredi au procès de la belle-mère

Antoine Lacroix
Le drame de la fillette de Granby a été relaté au jury à travers les yeux de son petit frère dans une vidéo troublante présentée mercredi au procès de la belle-mère accusée de meurtre.
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Le garçon âgé de 5 ans au moment des faits a été rencontré dans les heures qui ont suivi le drame par un enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ), Simon Guérard, expert pour mener des entrevues avec des enfants.
Le policier est venu témoigner mercredi au procès de la femme aujourd’hui âgée de 38 ans, accusée du meurtre non prémédité et de la séquestration de l’enfant, qui avait alors 7 ans.
Dans la vidéo de l’entretien présentée aux membres du jury, on peut voir le gamin assis dans un fauteuil, ne s’exprimant pas toujours clairement vu son jeune âge.
À ses côtés se trouvait Kevlar, un chien spécialisé en soutien aux victimes et témoins d’actes criminels, qu’il pouvait flatter quand le besoin se faisait sentir.
« Elle écoutait pas les consignes »
Le jury a pu prendre connaissance de plusieurs verbalisations inquiétantes concernant les événements.
« Elle écoutait pas les consignes, elle faisait des grosses crises [...] Elle respire plus, elle parle pas, elle est morte », a expliqué le garçon, d’une toute petite voix, lorsque le policier lui demande de parler de sa sœur aînée.
Dans ses mots d’enfant, il a relaté comment la fillette s’est enfuie par la fenêtre et qu’elle « courait partout dehors ». Elle a par la suite été « scotchée avec du scotch tape ».

En répondant aux questions du policier, le petit frère a expliqué qu’elle en avait sur ses jambes, son ventre et ses bras, et qu’il y « en avait plein ». Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait attacher avec du ruban collant, a-t-il évoqué.
Afin de bien comprendre ses explications, le policier lui a demandé à plusieurs reprises de mimer ou montrer ce qu’il voulait dire.
« Elle était attachée comme ça », précise le gamin, en mettant ses mains derrière son dos.
En toute fin de la rencontre, il a ajouté qu’elle en avait aussi sur la tête et sur la bouche.
« Je l’aimais beaucoup »
Le garçonnet a mentionné la découverte de la jeune fille inanimée et l’arrivée des premiers secours « pour la réveiller, pour la guérir, pour qu’elle soit vivante ».
« Je l’aimais beaucoup, beaucoup, ma sœur, a laissé tomber le garçon, dans un passage particulièrement crève-cœur. Il fallait qu’elle s’excuse. »
L’enquêteur lui a aussi demandé comment les événements se sont terminés.
« C’était fini. [...] Ça me fait pleurer », a-t-il dit.
♦ Le procès se poursuit jeudi à Trois-Rivières.