Menaces contre Pauline Marois: la SQ devra faire ses recherches

Michaël Nguyen | Journal de Montréal
La Sûreté du Québec devra faire ses recherches pour déterminer quelles étaient les six menaces contre Pauline Marois le soir de l’attentat du Métropolis, a ordonné un juge au procès intenté par des techniciens de scène qui accusent les autorités d’avoir mal fait leur travail ce soir-là.
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«Sur neuf témoins interrogés, personne n’a pu donner de détails. Sans pour autant les blâmer, il est surprenant que personne n’ait pu éclairer le tribunal», a dit le juge Philippe Bélanger, aujourd'hui, au palais de justice de Montréal.
Le procureur général du Québec aura quelques jours pour fouiller et trouver quelles menaces contre Mme Marois avaient été détectées comme elle célébrait sa victoire électorale, le 4 septembre 2012. Pendant qu’elle prononçait son discours, Richard Henry Bain avait fait irruption à l’arrière du Métropolis. À quelques mètres seulement de la première ministre élue, il avait fait feu, tuant le technicien Denis Blanchette et blessant Dave Courage.
Il a ensuite allumé un incendie avant de prendre la fuite, puis a été arrêté.
Or, selon quatre techniciens de scène, la Sûreté du Québec et la police de Montréal ont toutes deux manqué à leur devoir ce soir-là. Le fait que l'on n'ait pas surveillé l’entrée arrière du bâtiment a permis à Bain de commettre son attentat, soutiennent-ils. Ils réclament 600 000$ en dédommagement.
Plusieurs responsables de la Sûreté du Québec ont témoigné dans le cadre de ce procès civil, certains affirmant qu’ils avaient bien effectué leur travail, malgré le bilan d'un mort et un blessé.
Écoutez le début de la chronique judiciaire de l’ex-juge Nicole Gibeault sur QUB radio:
Recherche de la vérité
Si plusieurs ont affirmé que six menaces pesaient sur Pauline Marois ce jour-là, aucun n’a été capable de donner de détails à ce propos, sinon que «cela ne concernait pas Bain» et que ces menaces «avaient été enquêtées».
Cependant ces réponses n’ont pas satisfait le juge. Rappelant l’importance de la recherche de la vérité et notant que cela pourrait permettre de mieux vérifier si les mesures de sécurité prises par la SQ avaient été suffisantes, il a ordonné que le procureur général du Québec révèle quelles étaient ces menaces.
«Les demandeurs reprochent [aux policiers] d’avoir mal évalué les risques. Il pourrait s’agir d’informations pertinentes», a dit le magistrat.
Ainsi l’État devra-t-il non seulement dévoiler quelles étaient les six menaces en question, mais il devra aussi trouver qui a enquêté sur ces menaces. Enfin, il devra indiquer qui a été informé de l'existence de ces menaces.
Les parties reviendront en cour la semaine prochaine afin que l'on réponde à ces questions.