La retraite pour Simon Kean: «Quand je grimpais dans l’arène, je tremblais de la tête au pied»
Agence QMI
Le boxeur québécois Simon Kean a pris la décision d'accrocher ses gants, annonçant sa retraite de la compétition, mardi.
Le Trifluvien en a fait l'annonce dans un texte sur le site web de Radio-Canada, confirmée ensuite dans un communiqué d'Eye of the Tiger Management.
• À lire aussi: Alexis Barrière devient partenaire d'entraînement de Tyson Fury, en Arabie saoudite
• À lire aussi: Simon Kean règle des comptes sur Twitter
«J’ai participé aux Jeux olympiques et gagné 23 fois chez les professionnels. Je suis fier de mon parcours, mais aussi de la façon dont ce sport m’a transformé», a écrit l’athlète de 35 ans.
Le poids lourd canadien s’était qualifié pour les Jeux olympiques de Londres en 2012. Il avait atteint le deuxième tour de la prestigieuse compétition. Il a fait le saut chez les pros trois ans plus tard et y a maintenu un dossier de 23-2-0 (22 K.-O.).
Une défaite qui ferme la porte
Kean a perdu son dernier affrontement par K.-O. face à Joseph Parker, le 28 octobre dernier, en Arabie Saoudite.
«Cette défaite venait de fermer la porte à d’autres duels lucratifs d’envergure internationale. Il faut savoir s’arrêter au bon moment», a indiqué Kean dans sa missive.
«Quand je grimpais dans l’arène, je tremblais de la tête au pied.»
«Peu de combattants le disent, mais tout le monde est habité par la peur quand l’arbitre donne ses consignes. La boxe, c’est une énorme décharge de stress. Ça peut vous sembler bizarre dit comme ça, mais c’est ce qui va me manquer le plus. Ce sport, c’est un univers spécial qui m’a permis de grandir et surtout de devenir une meilleure personne.»
Kean est notamment revenu sur son comportement turbulent à l’enfance, le décès de son père, le manque de financement de la part de Boxe Canada, les blessures et son association avec Eye of the Tiger Management.
Considéré comme un espoir prometteur chez les poids lourds, le «Grizzly» a vu sa carrière prendre une autre tournure après son revers contre Dillon Carman au Centre Vidéotron en 2018.
«Je l’ai sous-estimé, a avoué Kean. C’était ma première défaite en carrière. J’ai perdu ma ceinture de champion et chuté considérablement dans les classements mondiaux. Plusieurs amateurs de boxe ont commencé à dire de mauvaises choses sur moi. Je suis devenu leur bouc émissaire, même si j’ai battu Carman à mon tour par K.-O. quelques mois plus tard à Shawinigan.»
Vraiment fini?
Kean se tourne maintenant vers la construction et lancera sa propre entreprise au printemps. Il se permet toutefois de rêver d’un retour sur le ring pour un combat à «saveur locale».
«Je suivrai avec attention la continuité de la carrière du terrifiant Arslanbek Makhmudov et d’Alexis Barrière, deux excellents poids lourds que j’aurais aimé pouvoir affronter.»
«J’accroche mes gants, mais je ne les rangerai pas trop loin, car l’instinct du combattant m’anime toujours.»
«Si j’ai à revenir à la compétition un jour, ce sera pour affronter l’un d’entre eux dans un excellent combat à saveur locale. Je souhaite leur montrer qui est le roi de la montagne.»