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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Deuxième suspect toujours en cavale: la police intensifie ses recherches en Saskatchewan

La traque se poursuit pour trouver le deuxième suspect des 10 meurtres au couteau à Weldon et dans le territoire James Smith

Photo courtoisie, La Presse Canadienne
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Erika Aubin et Frédérique Giguère

2022-09-07T04:00:00Z
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PRINCE ALBERT, SASKATCHEWAN | La tension était à son comble dans la Nation crie James Smith et ses environs hier en Saskatchewan, alors que le dangereux fugitif qui terrorise les citoyens depuis dimanche échappait toujours aux autorités.

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Des portes normalement déverrouillées désormais barrées à double tour, des personnes âgées inquiètes en prenant leur café dans un centre commercial, des parents préoccupés qui vont mener leurs enfants l’école sous haute sécurité. 

Myles Sanderson
Myles Sanderson Photo courtoisie

Plusieurs Saskatchewanais rencontrés retenaient leur souffle en attendant que les autorités mettent la main sur Myles Sanderson, 30 ans.

Celui-ci faisait toujours hier soir l’objet d’une vaste chasse à l’homme après les attaques au couteau qui ont fait 10 morts et 18 blessés dimanche (voir plus bas), dont la communauté peine à se remettre. 

Un premier suspect, son frère Damien Sanderson, 31 ans, a été retrouvé sans vie lundi sur le territoire cri. Leurs motifs demeurent nébuleux.

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Une proche de Wes Petterson, qui a été tué dans sa maison de Weldon, s’entretient avec un policier de la GRC.
Une proche de Wes Petterson, qui a été tué dans sa maison de Weldon, s’entretient avec un policier de la GRC. Photo AFP

Ambiance effrayante

D’ici à ce qu’on le retrouve, la région rurale vit en état d’alerte. Certains endroits ont même pris des allures de villes fantômes, regrette Carly Lawson, résidente de Kinistino.

Des mesures de sécurité étaient visibles partout hier. Des agents de sécurité montaient la garde devant l’hôpital de Melfort, où plusieurs des victimes ont été transportées dimanche. La présence policière est imposante sur les longues routes pratiquement désertes. 

Pour le retour à l’école, des centres scolaires ont verrouillé toutes leurs portes extérieures en plus d’empêcher les enfants de sortir pour la récréation et le lunch. 

Mme Ballingall s’est entretenue avec Le Journal, encore très secouée par les événements.
Mme Ballingall s’est entretenue avec Le Journal, encore très secouée par les événements. Photo Erika Aubin

«Quand je suis allée porter mon fils, des professeurs étaient postés à chaque porte et laissaient entrer seulement les élèves», explique Mme Lawson.

À Weldon, les enfants qui ont l’habitude de s’amuser dans les rues de gravier n’y sont pas retournés. Le village de 200 âmes est vivement ébranlé après le meurtre de Wes Petterson, 77 ans, tué dans sa maison alors que son petit-fils se terrait au sous-sol.

«Nous avons perdu notre innocence pour toujours», a laissé tomber avec la gorge nouée Anna Ballingall, qui habite la maison derrière.

La porte de garage d’Anna Ballingall, voisine de M. Petterson, a été défoncée le soir du meurtre.
La porte de garage d’Anna Ballingall, voisine de M. Petterson, a été défoncée le soir du meurtre. Photo Erika Aubin

Celle-ci était au travail cette nuit-là, mais elle a retrouvé la porte de son garage, construite par M. Petterson, qui avait été forcée.

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Tension à son comble

À environ 30 kilomètres de là, sur le territoire crie où a eu lieu la tuerie, les inquiétudes ont atteint un sommet en mi-journée hier quand les véhicules de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), dont un blindé, sont débarqués en grande trombe après avoir reçu l’information que le suspect Myles Sanderson y aurait été aperçu. 

Pendant de longues heures, des résidents se sont réfugiés dans leur maison. Au même moment, les sirènes de police se faisaient entendre lourdement à Melfort, à environ 45 kilomètres, a pu constater Le Journal.

Le tout donnait l’impression que le territoire était en état de siège. La GRC l’a passé au peigne fin, pour finalement conclure que le suspect ne s’y trouvait pas. Apeurés, certains ont tout de même préféré passer la nuit dernière dans un hôtel, à Prince Albert, plutôt que chez eux. 

Chronologie d’une folie meurtrière 

Dimanche 4 septembre

  • 5 h 40 

Des appels entrent au 911 et font état de victimes poignardées à différents endroits sur le territoire de la Nation crie James Smith.

  • 8 h 

La GRC divulgue l’identité des deux suspects, Myles et Damien Sanderson, et presse les résidents du secteur de rester à l’intérieur. Ils sont armés et dangereux.

  • 9 h 45 

Les autorités informent le public qu’une autre scène de crime a été découverte à Weldon, une ville située à une trentaine de kilomètres de la Nation crie.

  • 12 h 7 

Le Nissan Rogue noir des suspects aurait été aperçu à Regina, à plus de 300 kilomètres, et les citoyens du secteur sont appelés à se confiner.

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  • 15 h 45 

Un premier bilan est dressé, dans lequel la police fait état de 10 morts, de 15 blessés, et de 13 scènes de crime. Elle indique que certaines victimes auraient été ciblées, et d’autres, attaquées, au hasard.

Lundi 5 septembre

  • 11 h 30 

Le corps de Damien Sanderson est découvert dans un secteur boisé dans la Nation James Smith. La GRC confirme qu’il ne s’est pas infligé lui-même ses blessures, sans en dire davantage. 

  • 15 h 50 

La GRC dresse un second bilan, dans lequel le nombre de blessés grimpe à 19, incluant celui de Damien Sanderson. Le scénario selon lequel ce dernier aurait été tué par son frère Myles Sanderson ne peut être écarté. Elle croit toujours que Myles Sanderson se trouve à Régina et ajoute qu’il pourrait être blessé. Ce dernier traîne un lourd passé judiciaire, précise la GRC.  

Mardi 6 septembre

  • 11 h 40 

Une alerte est envoyée sur les téléphones intelligents de tous les résidents de la Nation James Smith et des environs afin qu’ils demeurent dans leur résidence. Les autorités affirment que Myles Sanderson aurait été aperçu sur le territoire cri. 

  • 15 h  

Après avoir fouillé le secteur, la GRC confirme que Myles Sanderson ne se trouve plus dans la Nation James Smith.

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