La pénurie de main-d’œuvre perdure dans certains secteurs, rappelle l’Institut du Québec

Gabriel Côté
Même si la pénurie de main-d’œuvre est terminée en théorie, la réalité est que plusieurs industries peinent toujours à trouver des travailleurs.
• À lire aussi: Travailleurs étrangers temporaires: des entreprises poursuivent Ottawa pour 300M$
• À lire aussi: Perte de travailleurs étrangers temporaires: «Je vais être obligé de fermer si ça ne change pas», prévient un restaurateur
• À lire aussi: Ces travailleurs colombiens ont peur d’être renvoyés dans leur pays
«Il faut faire la différence entre le constat macroéconomique et ce que les entreprises vivent sur le terrain», explique en entrevue l’économiste principal et directeur adjoint de l’Institut du Québec, Simon Savard.
En juin, le taux de chômage au Québec a augmenté de 0,5 point de pourcentage, pour s’établir à 6,3%, après avoir été de 5,8% en mai. Pour donner une idée de l’évolution du marché de l’emploi, le taux de chômage était de 4,4% en juin 2023.
En principe, cela signifie que davantage de personnes sont à la recherche d’un emploi, et par conséquent que la pénurie de personnel s’amenuise.
Mais, comme on dit, le diable est dans les détails.
«Il n’y a plus de pénurie généralisée, c’est vrai. Sauf qu’il y a encore des pénuries pour certaines professions et pour certaines industries», souligne M. Savard.
Les employés qualifiés, une denrée rare
Une étude récente de l’Institut du Québec montre en effet des pénuries «tenaces» dans les secteurs de la santé et des métiers de la province.
C’est que les professions concernées – les infirmières, les travailleurs sociaux, le personnel de soutien des secteurs juridiques, communautaires et de l’enseignement, mais également le personnel technique en génie civil mécanique et industriel – demandent généralement des qualifications précises, que n’ont pas nécessairement les chômeurs.
«Le Québec est d’ailleurs la province où le plus grand nombre d’entreprises dit avoir de la difficulté à recruter des employés qualifiés», précise Simon Savard en citant l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises.
«La volonté des gouvernements de baisser le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire affectera donc les entreprises qui ont beaucoup fait appel à ces travailleurs-là, surtout quand il s’agissait de main-d’œuvre avec des qualifications particulières», ajoute l’économiste.
Les 15 employeurs qui ont le plus besoin de personnel au Québec
- Maxi
- Banque Nationale
- RONA
- Fed Finance
- Village des Valeurs
- CISSS de la Montérégie-Centre
- Mallette
- Chartwell Résidences pour retraités
- Groupe Vertdure
- Domtar
- Béton Provincial
- PepsiCo Canada
- Wajax Limited
- Financière Sun Life
- V Extermination
Source: Données de Jobillico en date du 11 juillet 2025.
Nombre de postes vacants excédentaires pour certaines professions en pénurie «tenace»
- 6368: Professionnels des soins infirmiers et paramédicaux (42$ l’heure)
- 4983: Personnel paraprofessionnel des services juridiques, sociaux, communautaires et de l’enseignement (ex. techniciens juridiques, éducatrices en CPE, travailleurs en santé mentale) (27$ l’heure)
- 3657: Personnel de soutien des services de santé (25$ l’heure)
- 2776: Personnel technique en thérapie et diagnostic (31$ l’heure)
- 883: Mécaniciens de machinerie et d’équipement de transport (36$ l’heure)
- 403: Personnel technique en génie civil, mécanique et industriel (37$ l’heure)
Source: Institut du Québec, Planification 2025 de l’immigration au Québec. Données du quatrième trimestre de 2024.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.