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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Manifestations au pays: Justin Trudeau a invoqué la Loi des mesures d’urgence

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Raphaël Pirro

2022-02-14T15:35:12Z
2022-02-14T22:38:18Z
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Le gouvernement de Justin Trudeau a invoqué la Loi des mesures d’urgence après avoir consulté les premiers ministres provinciaux en avant-midi lundi. 

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L’invocation de la loi «va renforcer et soutenir le travail des policiers» dans les régions du pays qui en auront besoin, a-t-il dit.

«Je veux être très clair : ces mesures vont être limitées dans le temps et ciblées géographiquement. Elles vont être raisonnables et proportionnelles aux menaces à la sécurité du Canada», a précisé le premier ministre lors d’un point de presse lundi après-midi. 

«On ne se sert pas de la loi des mesures d’urgence pour déployer l’armée. On ne suspend pas les droits fondamentaux prévus dans la charte des droits et libertés, on ne limite pas la liberté d’expression ni le droit de manifester pacifiquement», a-t-il ajouté. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

La rencontre entre les premiers ministres fait suite à une première rencontre d’urgence tenue par M. Trudeau dimanche soir avec le conseil des ministres pour discuter de la question.

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Une conférence de presse du premier ministre Trudeau est attendue à 16 h 30 lundi après-midi. Il sera accompagné pour l’occasion de la vice-première ministre Chrystia Freeland, du ministre de la Justice David Lametti, entre autres. 

La Loi sur les mesures d’urgence n’implique pas nécessairement le déploiement instantané de l’armée. Vendredi dernier, Justin Trudeau a insisté sur le fait que l’intervention militaire était un moyen de «dernier recours».     

  • Écoutez la rencontre Emmanuelle Latraverse-Mario Dumont sur QUB Radio:   

De nouveaux poids lourds arrivent vers 13h30 sur la rue Wellington, devant le parlement, comme promis par l’organisatrice du convoi Tamara Lich hier. Ces derniers étaient stationnés dans les quartiers résidentiels.

Legault s’y oppose

De son côté, François Legault «ne souhaite pas» voir la Loi sur les mesures d’urgence s’appliquer sur le territoire du Québec, une décision du fédéral qui jetterait «de l’huile sur le feu» selon lui.

«On ne pense pas que c’est nécessaire et on l’a vu en fin de semaine dernière, à Québec, les corps de polices et la Sûreté du Québec arrivent à garder le contrôle et deuxièmement, je pense que c’est le temps de rassembler les Québécois, pas de les diviser», a-t-il expliqué en marge d’un point de presse.

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D’autres premiers ministres provinciaux, dont Jason Kenney de l’Alberta et Scott Moe de la Saskatchewan se sont aussi prononcés lundi contre l’action attendue du fédéral.

Exception à la règle: Doug Ford, premier ministre ontarien, qui a assuré lundi qu’il supportera «le gouvernement fédéral dans quelque proposition qu’il aura pour ramener la loi et l’ordre dans notre province et pour assurer que nous stabilisions nos entreprises et nos échanges avec le monde».

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL

«Le monde nous regarde en se demandant si c’est un environnement stable pour ouvrir des entreprises et les agrandir», a-t-il souligné en répétant que les blocages nuisent à «des centaines de milliers de familles et à des millions d’emplois».       

  • Écoutez l'entrevue de Chantale Fortin, résidente d’Ottawa, au micro de Philippe-Vincent Foisy à QUB radio:   

Une première en plus de cinquante ans

Depuis 1988, lorsque le premier ministre conservateur Brian Mulroney a modifié la loi préalablement connue sous la loi des mesures de guerre, l’invocation de cette mesure requiert une consultation préalable du premier ministre fédéral avec les premiers ministres des provinces.

«Sous réserve des pouvoirs que le gouvernement s’arroge en vertu de la Loi sur les mesures d’urgence, le premier ministre doit obtenir l’accord explicite des provinces et du Québec», a réagi le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Le parti déposera une motion en ce sens plus tard en journée.

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Le chef du NPD Jagmeet Singh a indiqué lundi qu’il appuierait l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence si cela venait à apparaître à l’ordre du jour.

Or le fait qu’Ottawa en soit arrivé au point d’envisager une telle mesure est «un aveu de l’échec de leadership du premier ministre», a estimé M. Singh.

Le fait que les libéraux et les conservateurs ont politisé la question de la vaccination a mené à une «érosion de confiance dans nos institutions», a-t-il dit. 

- Avec la collaboration de Vincent Larin, Agence QMI   

  • Écoutez la rencontre des analystes politiques Elsie Lefebvre et Marc-André Leclerc sur QUB radio   

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